Vers un Renouveau du conflit social ? - Couverture souple

Groux, Guy

Couverture souple

ISBN 10 : 2227137258 ISBN 13 : 9782227137257

Editeur : Bayard, 1998

A propos du livre

Revue de presse :

La thèse de Guy Groux s'inscrit dans une double filiation : avec A. Touraine il insiste sur la prolifération de formes nouvelles d'action collective ; dans la lignée de J.D. Reynaud, il souligne les liens étroits entre la production des normes et l'existence de nouveaux espaces de conflictualité.

Les conflits du travail ont longtemps structuré l'ensemble des rapports sociaux ; cependant, ils ne constituent plus aujourd'hui la figure centrale du conflit. On assiste, en effet, depuis le milieu des années 70, à un reflux de la conflictualité des relations de travail et à l'apparition de nouveaux mouvements sociaux (mouvements écologistes, féministes, ethniques...) dont les enjeux débordent la seule sphère de l'économie.
L'érosion des principaux bastions ouvriers, le développement des formes d'emploi précaire, l'émergence d'un discours patronal centré sur la culture de l'entreprise, enfin, le déclin de l'influence des syndicats ouvriers ont en effet contribué à la décomposition de la culture revendicative dans les lieux de travail. Il en résulte d'ailleurs une mutation de la forme des conflits : la manifestation qui agrège des intérêts individuels souvent éphémères, tend à supplanter la figure de la grève qui incarnait l'action collective de communautés ouvrières durablement soudées par l'appartenance à un métier.

Ce n'est pas dire pour autant que l'on assiste à la fin des conflits du travail comme l'ont annoncé trop hâtivement certains auteurs. Simplement, les conflits d'aujourd'hui sont portés par de nouveaux acteurs (cols blancs, femmes, travailleurs précarisés, chômeurs...) et se constituent autour de nouveaux enjeux qui débordent le champ du travail (problème des banlieues, des universités...). Ils ne visent plus à renverser la société mais à participer à sa régulation et à conquérir de nouveaux espaces publics, infra-étatiques, comme l'entreprise, la ville, ou supra-étatitiques, avec l'édification d'un espace social européen.
Dans ce nouveau contexte, le rôle de l'État se modifie : il ne pilote plus le changement social par la production de règles de droit, mais contribue simplement à légitimer les accords conclus par les acteurs sociaux. -- Jean Étienne -- -- Futuribles

Quatrième de couverture :

Vilvorde et les chômeurs en 1997, grèves de 1995 : en dépit des pronostics annonçant son déclin, l'action collective semble avoir trouvé un nouvel élan. Pour autant, ces conflits ne signent-ils pas une rupture avec le passé ? Que penser par exemple du rôle des médias et de leur écho au sein de l'opinion publique lors de ces différents épisodes ? N'est-ce pas, au fond, la nature même des revendications qui a changé ? Le conflit est une nécessité de la vie démocratique. Ce constat, issu de l'après--guerre, a conduit le triptyque Etat-entreprises-syndicats à harmoniser les rapports entre capital et travail. Mais, avec la mondialisation de l'économie et la montée du chômage, les conflits liés au travail perdent de leur intensité face à d'autres, centrés sur des enjeux de citoyenneté. Dès lors, comment doivent se reconstituer les rapports sociaux et politiques pour prendre en compte ces nouvelles sources de conflits ? C'est, entre autres, l'avenir de l'action collective, et plus particulièrement du syndicalisme, qui se trouve mis en question.

À propos de cette édition

• Éditeur: Bayard
• Date d'édition: 1998
• ISBN 10: 2227137258
• ISBN 13: 9782227137257
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 250