Présentation de l'éditeur :
"Où les pauvres dormiront-ils ?" Dans son "Message au monde", avant le Concile, le pape Jean XXIII rappelait que l'Eglise était "avant tout l'Eglise des pauvres". Les premiers fruits de ces exhortations ont été les constitutions conciliaires Lumen gentium et Gaudium etspes. Ces impulsions du Concile se sont prolongées dans la théologie de la libération de l'Eglise d'Amérique latine. Dans ce livre, ce sont deux grands théologiens, que tout pouvait opposer, qui s'entretiennent pendant plusieurs années sur cette approche théologique, considérée comme l'une des plus novatrices du XXe siècle : le célèbre théologien de la libération péruvien Gustavo Gutiérrez et le professeur de dogmatique munichois Gerhard Ludwig Müller, nommé en 2002 évêque de Regensburg (Ratisbonne). Au-delà de leurs différences, ils défendent l'option préférentielle pour les pauvres et leurs droits. Pour eux, L'Eglise et la théologie doivent prendre conscience du fait que le clivage, de plus en plus profond, entre pauvres et riches n'est pas seulement une conséquence de situations économiques et sociales plus ou moins fortuites, mais l'expression d'un péché structurel qui contredit l'ordre de la création, et qui constitue, au bout du compte, un blasphème.
Présentation de l'éditeur :
On se souvient des condamnations très dures de Rome contre ce mouvement de théologie sud-américain, s'inspirant pour une part des analyses marxistes, révolutionnaires, de lutte des classes. Pourtant les choses sont plus subtiles. Et dans ce livre passionnant, co-écrit par l'actuel préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le père de la théologie de la libération, nous assistons à une véritable reconnaissance de l'importance de ce mouvement par Rome. « Le mouvement théologique et ecclésial latino-américain, connu sous le nom de théologie de la libération, qui est apparu à la suite de Vatican II, doit être, selon moi, reconnu parmi les plus importants courants de la théologie catholique du XXe siècle », déclare sans ambages le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ! Ce mouvement ne peut se réduire, montrent les auteurs, à sa caricature marxisante. Il a renouvelé en profondeur la préférence évangélique pour les plus faibles, les plus pauvres, et intensifié la figure du Christ libérateur, l'exigence ecclésiale du partage. Les auteurs révèlent les pressions de l'administration Reagan sur le Vatican pour éradiquer un mouvement catholique perçu comme dangereux. On apprend aussi comment Muller fut victime de campagnes de dénigrement et de calomnie à l'intérieur même de la Curie et du Vatican.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.