Les conflits entre femmes au bureau - Couverture souple

Heim, Pat; Murphy, Susan; Heim/murphy

Couverture souple

ISBN 10 : 2228902330 ISBN 13 : 9782228902335

Editeur : PAYOT, 2007

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'introduction :

Personne ne peut faire plus de mal à une femme qu'une autre femme. Mais personne ne peut non plus lui faire plus de bien.
Elizabeth Holland

Si l'on demande à un homme quelle est la personne dont il se sent le plus proche, il répond souvent : «Mon épouse.» En revanche, lorsqu'on pose la même question à une femme, elle mentionne en général une autre femme. Cela ne veut pas dire que les femmes n'aiment pas leur mari, ni que les hommes tiennent davantage à leur épouse que l'inverse. Cette asymétrie découle des liens émotionnels profonds qui unissent les femmes entre elles et de l'importance que ces liens revêtent à leurs yeux. Même si elle rencontre l'homme de sa vie, une femme ne modifie pas l'intensité de ses liens ami­caux.
Comparez maintenant cette intimité entre femmes avec la réponse à une question que nous posons lors de nos séminaires en entreprise : «Lorsqu'une femme est promue, qui la critique en premier ?» C'est toujours clair et net : «D'autres femmes.» Peu importe que le groupe soit composé d'hommes, de femmes, ou qu'il soit mixte, peu importe qu'il s'agisse d'ingénieurs, d'infirmières, de comptables, d'informaticiens, de chimistes, de VRP, d'assistantes ou de cadres supérieurs : en vingt ans, nous n'avons presque jamais obtenu d'autre réponse que celle-là. Quand les aspirations professionnelles sont en jeu, la femme est un loup pour la femme. Ironie de l'histoire : si une femme a de la peine, elle ira chercher du réconfort auprès d'une amie, alors que c'est souvent une autre femme qui l'a mise dans cet état.
Nous avons pris conscience de cette dynamique dévastatrice au début des années 1980. À l'époque, nous travaillions pour une grande entreprise au sein de laquelle, comme c'est souvent le cas, les femmes avaient peu de pouvoir et n'occupaient presque aucun poste important. De celles qui travaillaient à la direction, on aurait pu penser qu'elles étaient solidaires de leurs consoeurs. Or faisaient-elles le moindre effort en ce sens ? Leurs jeunes collègues profitaient-elles de leurs conseils et de leur expérience ? Se félicitaient-elles lorsque l'une d'entre elles réussissait ? Serraient-elles les coudes dans ce milieu dominé par les hommes ? S'entraidaient-elles pour progresser dans la hiérarchie ? Parfois, oui ; mais en règle générale, non - hélas. Dans cette entreprise, la plupart des femmes faisaient même exactement le contraire : elles passaient leur temps à se mettre des bâtons dans les roues.
Par exemple, trois jours à peine après leur embauche, on s'empressa de faire savoir à trois jeunes recrues que Christine, la femme exerçant les plus hautes responsa­bilités dans l'entreprise, était la compagne du patron (et donc, murmurait-on, «une personne pas sérieuse»). En outre, leur annonça-t-on, elle avait débuté comme secrétaire (et ne pouvait donc être «ni très compétente ni très cultivée»). C'était presque toujours d'autres femmes qui faisaient ces révélations aux nouvelles. Au lieu d'être fières de la réussite de Christine ou de se dire : «C'est une bonne chose qu'une femme exerce de hautes responsabilités», elles préféraient la dénigrer. Par contre, personne ne leur a jamais dit que Christine était diplômée d'une grande école et que si elle avait bien travaillé en tant que secrétaire, c'était un boulot d'été à la fin de ses études. Des détails sans importance, sans doute...
Le débinage de Christine par ses collègues et bien d'autres incidents tout aussi déplaisants nous ont fait comprendre qu'il s'agissait d'un problème auquel les femmes étaient confrontées quotidiennement sur leur lieu de travail. On aurait dit que les femmes évitaient systématiquement d'aider d'autres femmes et faisaient même de leur mieux pour saper leur autorité et leur crédibilité. Nous étions sidérées. Outre qu'un tel comportement ne pouvait que nuire à la cause des femmes, cette guerre larvée, ces persiflages rendaient l'atmosphère irrespirable. Nous avons alors ressenti le besoin de comprendre pourquoi les femmes se compor­taient de la sorte. Nous voulions leur permettre de se débarrasser de ces comportements destructeurs. C'est ainsi qu'a débuté une véritable odyssée, dont l'abou­tissement est le livre que vous tenez entre les mains.
En 1982, alors que Pat Heim était responsable des questions de management au siège de la société dont nous venons de parler, Karen, l'une des vice-présidentes, lui demanda de l'aide : «Pouvez-vous organiser un séminaire de communication avec mon staff ? Je rencontre des difficultés dans le service. Mon patron dit que mes adjoints ne savent pas communiquer. Selon lui, ils sont tellement susceptibles qu'à la moindre critique ils s'adressent toujours directement à lui, pour dire du mal de leurs collègues.»
Pat eut une intuition : «Je parie que ce problème ne concerne que les femmes de votre département.
- Comment avez-vous deviné ?, répondit Karen avec étonnement.

Présentation de l'éditeur :

Quel est le pire ennemi de la femme ? Qui lui mettra le plus de bâtons dans les roues, sabotera le plus son travail, tentera le plus de la rabaisser aux yeux des autres ? Un homme ? Pas du tout ! Dans le monde du travail, les femmes entrent beaucoup plus souvent en conflit avec d'autres femmes qu'avec les hommes, ou que les hommes entre eux... On choisit ses amis, pas ses collègues de bureau ; autant donc le savoir tout de suite : la femme est un loup pour la femme. Comment les femmes se comportent-elles entre elles ? Quelles stratégies utilisent-elles pour entrer en conflit ? Que doit faire une femme si elle est «attaquée» par une autre femme ? Peut-on éviter ou désamorcer ce genre de conflit ?

Pat Heim et Susan Murphy, consultantes en mana­gement depuis une vingtaine d'années dans les plus grandes entreprises (Microsoft, Procter & Gamble, General Motors), institutions (Fédéral Reserve Bank, US Army) et associations (American Médical Association, American Association of University Women) de leur pays, sont deux spécialistes reconnues des rapports sociaux de sexe.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Catherine Derivery et Abel Gerschenfeld.

À propos de cette édition

• Éditeur: PAYOT
• Date d'édition: 2007
• ISBN 10: 2228902330
• ISBN 13: 9782228902335
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 432