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La Carte perdue de John Selden: Sur la route des épices en mer de Chine - Couverture souple

 
9782228915687: La Carte perdue de John Selden: Sur la route des épices en mer de Chine
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364pages. poche. Broché.

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Extrait :
Mais qu'est-ce qui cloche dans cette carte ?

Dans le courant de l'été 1976, je quittai la Chine par le col de l'Amitié. Tandis que le train se faufilait dans le nord du Vietnam à travers les collines mamelonnées situées au sud du col, nos regards plongeaient dans les ravines escarpées qui s'entrecroisaient en contrebas. Dans les plus profondes, d'étroits ruisseaux bruissant d'eau de source suivaient librement leur cours naturel. Dans les autres, les lits avaient été élargis et aménagés en rizières, les extrémités des plants encore vertes, trop jeunes pour la récolte. Une locomotive à vapeur renversée gisait dans un de ces goulets, sa carcasse calcinée affalée sur le dos tel un monstre jurassique délabré. Des traces de la guerre du Vietnam, qui ne s'était achevée qu'un an plus tôt, jonchaient encore le paysage, de manière parfois spectaculaire - sous chaque pont de chemin de fer, on distinguait les poutrelles tordues de tous ceux qu'il avait remplacés -, mais, le plus souvent, discrètement. Déjà, on oubliait les hostilités. La nature elle-même semblait prête à tourner la page. En baissant les yeux vers la locomotive, j'imaginais aisément la végétation subtropicale du ravin pousser sans façon autour de l'engin vaincu et le dévorer doucement, le faisant disparaître avant que les équipes de récupération aient eu le temps d'arriver sur place.
Le col de l'Amitié est le nom orwellien donné à l'embranchement ferroviaire reliant le Grand Frère Chine au Petit Frère Vietnam. Célébré comme symbole de l'amitié entre les deux pays, ce col a tout aussi fréquemment constitué une barrière de part et d'autre de laquelle deux camps hostiles se sont dévisagés avec méfiance et ont, occasionnellement, mené des opérations d'invasion aussi coûteuses qu'inefficaces. La Chine se livrerait à une nouvelle tentative de ce genre en 1979, mais cet épisode absurde appartenait encore à l'avenir en cet été paisible et merveilleux où je franchis le col. Je quittais la Chine au terme d'un séjour de deux ans dans le cadre d'un échange universitaire, rentrant chez moi en faisant un large détour par le Laos, la Birmanie, l'Inde et l'Afghanistan.
Nous avions abordé le col depuis le nord. Le train chinois s'était arrêté dans un soubresaut et tous les passagers avaient été invités à descendre pour se soumettre à l'inspection douanière, avant de remonter dans un train vietnamien qui circulait sur des rails moins écartés. Ceux qui n'étaient ni chinois ni vietnamiens - nous n'étions que deux dans ce cas - avaient été mis à l'écart pour subir un traitement particulier. Quand mon tour était venu, le douanier m'avait demandé sans ménagement d'ouvrir mon sac à dos afin qu'il puisse en examiner le contenu. Il cherchait quelque chose, qu'il n'a du reste pas mis longtemps à trouver.
Un mois avant mon départ en train pour le Vietnam, je m'étais adressé aux services de douane de Shanghai pour organiser l'expédition au Canada de mes livres et de mes quelques possessions. J'avais dû déballer toutes mes affaires et les présenter pour inspection au douanier chargé de vérifier ce que les étrangers souhaitaient faire sortir de Chine. Le fonctionnaire, un homme qui devait être en milieu de carrière et portait l'uniforme des services douaniers, avait été plutôt aimable ; il s'était aussi montré très consciencieux. Après avoir examiné de près mes livres et mes documents, il avait mis de côté deux objets qu'il n'était pas question que j'envoie à l'étranger. C'étaient deux cartes. La première était un atlas national, l'autre une carte murale de la Chine. (...)
Revue de presse :
Brillant sinologue et auteur de nombreux travaux de référence sur l'histoire de la Chine, Brook avait déjà retracé de façon magistrale les routes de la première mondialisation en suivant les porcelaines bleutées et les mappemondes qui peuplent les tableaux de Vermeer (Le Chapeau de Vermeer, Payot, 2010). C'est désormais une carte qui lui sert de guide pour éclairer les enjeux d'une époque, le XVIIe siècle, où les biens et les connaissances circulent et s'échangent, transformant des mondes nouvellement connectés. L'historien nous entraîne dans le parcours labyrin­thique de son travail de recherche. Il nous fait partager ses doutes face au silence des sources. Il rassemble patiemment les ­indices qui permettront de «craquer les codes» de sa documentation...
Brook mène une enquête palpitante et signifiante, qui ne donne qu'une envie : la continuer en compagnie des hommes et des choses de ce nouvel âge interconnecté. (Le Monde du 2 avril 2015)

Déjà remarqué pour son Chapeau de Vermeer (2010), Timothy Brook, reprend avec La Carte perdue de John Selden sa "méthode", qui est un art d'enquêter où l'érudition s'amuse, louvoie et ouvre toutes sortes de pistes de réflexion. La carte nous parle des routes commerciales et des cultures qui se rencontraient, s'affrontaient ou s'associaient dans la mer de Chine à l'époque où celle-ci était la zone d'échanges la plus dense du monde, par rapport à laquelle l'Europe n'était qu'en périphérie...
Outre les juristes, on rencontre ici un XVIIe siècle particulièrement vivant : pilotes anglais ou chinois, jésuites, trafiquants nippons, capitaines de tous pays, graveurs cartographes, éditeurs de récits de voyage, amateurs d'estampes japonaises (et oui, déjà l'alliance exotisme-érotisme)... Timothy Brook navigue des uns aux autres, aussi virtuose et poète que le savant auteur chinois de la carte aux noms et dessins merveilleux. Ce n'est pas rien que de légiférer sur l'étendue des eaux, à la manière de Selden, ou de dessiner des routes sur la surface mouvante des mers, à la manière de l'anonyme chinois. On comprend qu'ils fassent le bonheur de Timothy Brook. Et celui-ci nous le fait partager avec beaucoup d'élégance. (Jean-Maurice de Montremy - Le Journal du Dimanche du 14 juin 2015)

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  • ÉditeurPayot
  • Date d'édition2016
  • ISBN 10 2228915688
  • ISBN 13 9782228915687
  • ReliurePoche
  • Nombre de pages368
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9782228913119: La carte perdue de john selden: Sur la route des épices en mer de chine

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ISBN 10 :  2228913111 ISBN 13 :  9782228913119
Editeur : PAYOT, 2015
Couverture souple

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Timothy Brook
ISBN 10 : 2228915688 ISBN 13 : 9782228915687
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Brook, Timothy
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Description du livre Paperback. Etat : Brand New. 368 pages. French language. 6.61x4.25x0.71 inches. In Stock. N° de réf. du vendeur zk2228915688

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ISBN 10 : 2228915688 ISBN 13 : 9782228915687
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. " Plus j'examinais cette carte, plus j'étais troublé. Elle ne ressemblait à aucune carte chinoise de la dynastie Ming que j'avais pu voir. Rien ne collait. " (Timothy Brook). Des mers de l'Extrême-Orient jusqu'à l'Angleterre de Jacques Ier Stuart, ce livre nous emporte sur les traces d'une mystérieuse carte de la Chine datant de 1608, dont John Selden, orientaliste convaincu, fut le dernier propriétaire. L'ayant découverte dans une bibliothèque où elle dormait depuis plus de trois siècles, Timothy Brook décide d'en percer les secrets. Et c'est ainsi qu'à partir d'une insolite rose des vents, de deux papillons du désert de Gobi, d'un ambitieux capitaine de Chine et d'un faisceau de routes commerciales, nous suivons les majestueuses jonques chinoises, ces " navires du trésor " qui, de Goa, Nagasaki, Quanzhou ou Manille à Amsterdam, Anvers ou Londres, convoyaient précieuses épices, délicates porcelaines et estampes pornographiques japonaises. - Nombre de page(s) : 368 - Poids : 185g - Langue : ANGLAIS (CANADA) - Genre : Poche Histoire PETITE BIBLIOTHEQUE PAYOT. N° de réf. du vendeur N9782228915687

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