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NEUF METRES CARRES: Dans la vie pour éviter une agression, on change de trottoir. Pas en prison. - Couverture souple

 
9782234077584: NEUF METRES CARRES: Dans la vie pour éviter une agression, on change de trottoir. Pas en prison.
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Extrait :
Quand la porte s'est ouverte, elle était assise en bas des lits superposés tout pourris, une balayette à la main, comme une cendrillon déglinguée. Avec son teint olive, sa peau en terrain de cross et ses mèches blondes dégueulasses, elle suintait comme les murs de sa cellule. «Frestaque, je vous ramène une nouvelle», a lancé la surveillante qui m'accompagnait et que j'avais d'abord prise pour une infirmière, à cause de sa blouse blanche, lorsque le gradé lui avait indiqué quelques minutes plus tôt : «Frestaque, cellule 7.» Frestaque, un nom qui sonnait comme un verrou. Je m'étais imaginé une vieille meuf, genre mère de famille un peu grosse, pas une droguée d'une trentaine d'années toute pouilleuse. D'un côté j'étais rassurée, ça faisait pas trop de différence d'âge avec moi, c'était déjà pas mal, et de l'autre j'étais presque déçue, comme je l'avais été en pénétrant à l'intérieur du quartier des femmes de cette maison d'arrêt. Pas de couloir interminable, pas de cris de détenues surexcitées. Non, rien qu'une courte enfilade de portes vert fluo, au rez-de-chaussée comme à l'étage, et un silence de mort. Petite et vieillotte, la prison dans laquelle j'atterrissais était une prison de campagnards. J'avais juste eu le temps de me dire ça pendant le trajet entre la zone d'accueil des arrivants et la porte de ma cellule, la 7, comme l'indiquait le chiffre en métal vérole et bancal au-dessus de l'oeilleton. Et la codétenue avec laquelle j'allais devoir partager ma vie, c'était elle, une anorexique tendance crado.
«Salut !» je lui ai balancé avec nonchalance en tendant la tête au-dessus du gigantesque paquetage qu'on m'avait remis à l'entrée. «Salut», elle a répliqué timidement. À mesure que je pénétrais à l'intérieur, se dressait, de plus en plus haut sur le mur, l'unique fenêtre, comme une lune grillagée se levant au-dessus de la pyramide qui encombrait mes bras. Drap, drap-housse, taie d'oreiller, couverture, chemise de nuit Laura Ingalls, serviette de toilette, gant, gel douche et shampooing en dosettes, brosse à dents, dentifrice, rasoir jetable, Kleenex, P.Q., fourchette, couteau à bout rond, cuillère, le tout couronné par un guide du détenu, quelques bons de cantine et bons d'achat de différentes couleurs : voilà tout ce avec quoi j'arrivais. J'allais pas lui prendre beaucoup de place...
- Frestaque, elle vient d'arriver, faut lui expliquer les choses, a lâché sèchement la surveillante avant de refermer la porte.
Plantée au milieu de la pièce, j'observais le vieux téléviseur fixé en hauteur, les étagères squattées par les affaires de cette fille dans l'intimité de laquelle j'entrais comme par effraction, la petite table et la chaise qui me rappelaient les pires années du collège.
- J'm'appelle Nadia.
- Moi, Vanessa.
- Tu peux poser tes affaires ici. T'es là pourquoi ?
- Escroquerie. Toi ?
- Vol à l'étalage.
Une vraie droguée qu'avait volé n'importe quoi pour se payer sa dose. Avec ses dents complètement niquées et son corps de camée, elle avait vraiment l'air d'une pauvre fille, plus perdue que réellement méchante. Je me suis dit que ça aurait pu être pire, même si je pouvais pas m'empêcher de penser que la meuf avait peut-être choppé le DAS et qu'il allait falloir partager avec elle le lavabo et les toilettes. Même pas de séparation pour se laver, ça craignait pour moi qu'étais du genre pudique. J'allais devoir m'habituer. Pour les toilettes au moins, c'était bon, il y avait une petite porte.
- J'vais te faire de la place pour tes affaires, m'a dit Nadia en se levant pour se diriger vers un étroit placard tout en hauteur.
Puis :
- T'es parisienne, non ?
Présentation de l'éditeur :
9 m2, c’est la superficie réglementaire d’une cellule de prison. De vingt-trois à vingt-huit ans, de Limoges aux Baumettes, dans un sidérant tour de France pénitentiaire, pas moins de dix maisons d’arrêt, Vanessa Cosnefroy découvre l’absurdité de l’univers carcéral. Son crime ? Son si grand crime qui lui vaut d’avoir passé tout ce temps dans la violence et l’ensauvagement aux côtés de criminelles endurcies ? Une escroquerie en bande organisée, une fraude aux banques avec son cortège de chèques falsifiés et ses récidives.

Ce témoignage, écrit dans une prose âpre, drôle parfois, tragique, est absolument unique dans la littérature carcérale : une voix de femme, une boule d’énergie pure, de violence, de vitalité, l’initiation d’une apprentie voleuse qui réagit au quart de tour, se cabre et qui, au fil d’une descente aux enfers progressive, ponctuée parfois de lumineuses rencontres, gardiennes ou codétenues, finit par trouver un peu d’humanité et, pourquoi pas, une forme de rédemption.

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  • ÉditeurStock
  • Date d'édition2014
  • ISBN 10 2234077583
  • ISBN 13 9782234077584
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages384

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Delaunay, Stephane; Cosnefroy, Vanessa
Edité par STOCK (2014)
ISBN 10 : 2234077583 ISBN 13 : 9782234077584
Neuf Paperback Quantité disponible : > 20
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. 9 m2, c'est la superficie réglementaire d'une cellule de prison. De vingt-trois à vingt-huit ans, de Limoges aux Baumettes, dans un sidérant tour de France pénitentiaire, pas moins de dix maisons d'arrêt, Vanessa Cosnefroy découvre l'absurdité de l'univers carcéral. Son crime ? Son si grand crime qui lui vaut d'avoir passé tout ce temps dans la violence et l'ensauvagement aux côtés de criminelles endurcies ? Une escroquerie en bande organisée, une fraude aux banques avec son cortège de chèques falsifiés et ses récidives. Ce témoignage, écrit dans une prose âpre, drôle parfois, tragique, est absolument unique dans la littérature carcérale : une voix de femme, une boule d'énergie pure, de violence, de vitalité, l'initiation d'une apprentie voleuse qui réagit au quart de tour, se cabre et qui, au fil d'une descente aux enfers progressive, ponctuée parfois de lumineuses rencontres, gardiennes ou codétenues, finit par trouver un peu d'humanité et, pourquoi pas, une forme de rédemption. - Nombre de page(s) : 360 - Poids : 352g - Genre : Droit Faits de société, Témoignages contemporains, Actualité, Biographies ESSAIS - DOCUME. N° de réf. du vendeur N9782234077584

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Cosnefroy, Vanessa; Delaunay, Stéphane
Edité par STOCK (2014)
ISBN 10 : 2234077583 ISBN 13 : 9782234077584
Neuf Couverture souple Quantité disponible : 1
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