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De toutes les grandes batailles napoléoniennes, celle d'Essling n'est pas la plus connue. Elle ne fut pas, pourtant, la moins meurtrière : quarante mille morts sur les rives du Danube en deux journées de mai 1809. Balzac avait décidé d'en tirer un roman pour les Scènes de la vie militaire (La Comédie humaine, tome 8). En 1833, il décrit ainsi son plan à Madame Hanska : "Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes; à la première page, le canon gronde, il se tait à la dernière". Ce projet que Balzac, débordé par mille activités, n'eut jamais le temps de mettre à exécution, Patrick Rambaud le réalise scrupuleusement. La Bataille ne raconte pas une histoire, elle se déploie comme un tableau qui survole tous les mouvements stratégiques des troupes, note les accidents de terrain si importants dans l'issue du combat, brosse le portrait de quelques grandes figures de l'épopée napoléonienne, Lannes, Bessières, Masséna. La vue d'ensemble n'exclut pas la précision du détail. Il ne manque pas une cartouchière, pas un bouton de guêtre à cette immense armée. La minutie de la reconstitution et le souffle épique qui anime ces pages en font un roman très singulier qui a obtenu le prix Goncourt en 1997. --Gérard Meudal
Présentation de l'éditeur :
"J'entreprends de vous initier à toutes les horreurs, à toutes les beautés d'un champ de bataille ; ma bataille, c'est Essling". Ce roman, Balzac fait semblant d'y travailler, il y pense, il visite les lieux, rencontre des témoins, prend des notes. Il l'annonce dans une longue lettre à Madame Hanska mais, bousculé par mille projets, il ne nous donnera jamais ce livre qui l'obsède. Pourquoi Balzac voulait-il raconter Essling ? Pourquoi nous emmener aux portes de Vienne en 1809 avec Napoléon ? Pourquoi pas Marengo, Aboukir, Austerlitz ou Wagram ? Pourquoi ces deux journées féroces où personne n'a envie de se battre, qui laissent quarante mille morts dans les blés ? Pour le comprendre, je ne voyais qu'une solution : franchir à mon tour le Danube, chevaucher avec Lannes et Masséna, sentir la chaleur des incendies, risquer les boulets autrichiens. Ce fut d'abord une interrogation, puis une curiosité, ensuite une envie, enfin une nécessité. A cheval !
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