Extrait :
La piste de la nourriture
Une haute forêt de sapins, sombre et oppressante, disputait son lit au fleuve gelé. Dépouillés de leur linceul de neige par une récente tempête, les arbres se pressaient les uns contre les autres, noirs et menaçants dans la lumière blafarde du crépuscule. Le silence était total. Le paysage morne, infiniment désolé, qui s'étendait jusqu'à l'horizon était au-delà de la tristesse humaine. Mais du fond de son effrayante solitude montait un grand rire silencieux, plus terrifiant que le désespoir - le rire tragique du Sphinx, le rictus glacial de l'hiver, la joie mauvaise, féroce d'une puissance sans limites. Là, l'éternité, dans son immense et insaisissable sagesse, se moquait de la vie et de ses vains efforts. Là s'étendait le Wild, le Wild sauvage, gelé jusqu'aux entrailles, des terres du Grand Nord.
Or, la vie défait le Wild. Sur le fleuve immobile, des chiens-loups tiraient un traîneau. Une croûte de neige glacée alourdissait leur épaisse fourrure.
Présentation de l'éditeur :
" Tout n'est pas liberté dans le monde ", et quand ce monde est le Wild, pays farouche et terre glacée, même le loup se sent prisonnier.Jack London, dans ce décor sauvage et cette nature hostile, nous conte l'histoire d'un louveteau qui vient petit à petit à la civilisation et se fait chien.La vie âpre des animaux sauvages et des chasseurs indiens ou blancs de l'Alaska a rarement été peinte avec autant de force et de vérité. Pour écrire ce récit, qui est devenu un classique de la littérature, Jack London s'est inspiré des souvenirs de son séjour dans le Grand Nord.
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