Extrait :
OU LE LECTEUR FAIT CONNAISSANCE AVEC UN HOMME VRAIMENT HUMAIN
AU SOIR D'UNE FROIDE JOURNÉE DE février, deux hommes étaient assis devant une bouteille presque vide, dans une salle à manger confortable. La discussion était vive.
- Tom est un sujet rare, dit Shelby ; c'est un homme rangé et honnête.
- Honnête ! Vous voulez dire autant qu'un Nègre peut l'être, reprit Haley en se servant un verre d'eau-de-vie.
- Non, je veux dire que Tom est réellement honnête. Je lui ai confié tout ce que j'ai, argent, maison, chevaux ; il s'est toujours montré exact et fidèle. Je suis fâché de me séparer de Tom. Je n'aime pas me séparer de mes travailleurs.
Le marchand soupira... et se versa une nouvelle rasade d'eau-de-vie.
- N'avez-vous pas quelque chose, fille ou garçon, à me donner en plus ?
À ce moment, un enfant métis de quatre ou cinq ans entra dans la pièce. Il était remarquablement beau, avec ses boucles brillantes et ses yeux noirs, pleins de douceur et de feu. Il regarda avec curiosité dans l'appartement.
- Viens ici, Jim ! lui dit son maître. Montre à ce gentleman comme tu sais danser et chanter.
L'enfant commença à chanter en s'accompagnant de mouvements de tout son corps.
- Bravo, dit Haley en lui jetant un morceau d'orange.
- Maintenant, Jim, marche comme le vieux père Cudjox, quand il a son rhumatisme.
Présentation de l'éditeur :
Un revers de fortune oblige le propriétaire d'une manufacture du Kentucky à vendre son plus fidèle esclave, le vieux Tom. L'oncle Tom, sensible et pieux, se soumet à l'inhumaine condition des esclaves noirs. Il connaît quelque temps la sécurité auprès de la jeune Evangéline et de son père, mais un cruel destin s'acharne sur ses protecteurs et il doit suivre dans sa plantation de coton le féroce Simon Legree. Livré à la tyrannie de cet homme, il sera persécuté à cause de son refus de maltraiter ses frères et n'aura, au moment de mourir, que des paroles d'amour et de pardon. Le martyre du vieil homme noir déterminera le fils de son premier maître à racheter la liberté de tous ses esclaves. Témoignage sensible et plaidoyer fervent, ce roman fut aux Etats-Unis, peu avant la guerre de Sécession, un puissant auxiliaire de la cause abolitionniste. Abraham Lincoln a salué en son auteur, Harriet Beecher-Stowe, " une petite femme qui a commencé une grande guerre ".
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