Le fils du chiffonnier - Couverture souple

Douglas, Kirk

3,94

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Couverture souple

ISBN 10 : 2253054127 ISBN 13 : 9782253054122

Editeur : LGF - Livre de Poche, 1990

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639pages. poche. Broch�. Les M�moires de vedettes am�ricaines sont le plus souvent des produits finis, adapt�s au public et pass�s � la moulinette des services de publicit�. Ce livre d�tonne par sa sinc�rit�, son ton de libert�, et l'absence -rare -de tout snobisme. Le g�n�rique ccmpte tout ce qu'il faut de c�l�brit�s, du � show-bizz � � la politique, et contient le pourcentage in�vitable d'allusions et. d'indiscr�tions; mais il renferme quelque chose de diff�rent: sous la � success-story � aux couleurs vives d'Hollywood, l'histoire grise d'un petit juif devenu grand qui ne ccmprend pas pourquoi le monde est si dur. (Gilles Lambert, Le Figaro. Le fils du chiffonnier illettr� -russe et juif de surcro�t -qui a tenu dans ses bras les plus belles femmes d'Hollywood, Joan Crawford, Rita Havworth, Marl�ne Dietrich, et pas seulement au cin�ma. se fait tendre pour ses conqu�tes, ironique pour ses d�tracteurs, acide pour la vie frelat�e des vedettes. Mais jamais, celui qui fut Van Gogh, Spartacus et le colonel Dax n'oublie qu'il fut d'abord Issur Danielovitch Demsky, sorti � coups de volont�, de travail et de chance de la mis�re.

Les informations fournies dans la section � Synopsis � peuvent faire r�f�rence � une autre �dition de ce titre.

Extrait :

46 Eagle Street

�Rien�, cela voulait dire �tre le fils d'un immigrant juif de Russie, illettr�, dans la ville WASP d'Amsterdam, �tat de New York, � 55 kilom�tres au nord-ouest d'Albany. Cela voulait dire vivre dans l'East End, de l'autre c�t� de la ville, loin de Market Hill o� vivaient les riches. �Rien�, cela voulait dire vivre au 46 Eagle Street, une minuscule maison en planches grises, de deux �tages, la derni�re maison d'une rue en pente, pr�s des usines, des voies de chemin de fer et de la Mohawk.
Mon p�re, Herschel Danielovitch, �tait n� � Moscou vers 1884, et il avait fui la Russie vers 1908 pour ne pas partir � la guerre contre le Japon. � cette �poque, lorsque les paysans ignorants comme mon p�re �taient enr�l�s, on leur attachait du foin sur une manche et de la paille sur l'autre, pour leur apprendre � distinguer leur main droite de leur main gauche. Ma m�re, Bryna Sanglel, issue d'une famille de paysans ukrainiens, demeura en Russie et travailla dans une boulangerie pour �conomiser de l'argent. Au bout de deux ans, elle put rejoindre mon p�re en Am�rique. Elle voulait que ses enfants voient le jour dans ce pays merveilleux o� les rues �taient pav�es d'or (ce sont ses propres mots !).
� pr�sent, l'�le d'Ellis a �t� transform�e en mus�e, mais entre 1892 et 1924, c'est l� que d�barqu�rent plus de seize millions d'�migrants. Entass�s dans des entreponts dans une effroyable odeur de vomissures, ils contemplaient en silence, les yeux �carquill�s, la statue de �La Libert� �clairant le monde�, sur l'�le voisine de Bedloes.
�Donnez-moi vos pauvres, vos �puis�s, vos masses agglutin�es qui cherchent � respirer librement.� Quels mots admirables, mais les �migrants, Polonais, Italiens, juifs russes, �taient parqu�s comme du b�tail, grossi�rement trait�s par des fonctionnaires, contraints d'arborer, �pingl�es � leurs v�tements, des cartes portant leurs noms, ou du moins le nom qu'avait compris un quelconque employ�. Il fallait avoir des papiers en r�gle, passer des visites m�dicales. Mais quelque dur que f�t l'accueil, ceux-l� avaient encore de la chance. Tout valait mieux que ce qu'ils avaient quitt�. Ils abordaient l'Am�rique avec espoir, d�termination, et un peu de peur. On n'en renvoya que deux cent cinquante mille. Trois mille pr�f�r�rent se suicider en Am�rique plut�t que de retourner vivre dans le pays qu'ils avaient fui.
Mon p�re et ma m�re faisaient partie de ceux qui avaient de la chance : ils fuyaient la Russie des pogroms, les jeunes Cosaques excit�s par la vodka, qui s'amusaient � fendre le cr�ne des juifs dans les rues des ghettos, au grand galop de leurs chevaux. L'un des fr�res de ma m�re fut ainsi tu� dans la rue, sous ses yeux.
Mon p�re avait appris le m�tier de tailleur, mais ses mains �taient si grandes et si �paisses qu'il ne pouvait manier l'aiguille avec d�licatesse. Alors on lui liait le pouce et l'index pendant toute sa journ�e de travail. Il faisait froid en Russie, en hiver, et il n'avait pas de chaussures, seulement de la toile � sac pour envelopper ses pieds. Il sautait d'un pied sur l'autre, frottant le pied contre la jambe pour se r�chauffer.

Quatri�me de couverture :

Les M�moires de vedettes am�ricaines sont le plus souvent des produits finis, adapt�s au public et pass�s � la moulinette des services de publicit�. Ce livre d�tonne par sa sinc�rit�, son ton de libert�, et l'absence - rare - de tout snobisme. Le g�n�rique compte tout ce qu'il faut de c�l�brit�s, du " show-bizz " � la politique, et contient le pourcentage in�vitable d'allusions et d'indiscr�tions ; mais il renferme quelque chose de diff�rent : sous la " success-story " aux couleurs vives d'Hollywood, l'histoire grise d'un petit juif devenu grand qui ne comprend pas pourquoi le monde est si dur... (Gilles Lambert, Le Figaro) Le fils du chiffonnier illettr� - russe et juif de surcro�t - qui a tenu dans ses bras les plus belles femmes d'Hollywood, Joan Crawford, Rita Hayworth, Marl�ne Dietrich, et pas seulement au cin�ma, se fait tendre pour ses conqu�tes, ironique pour ses d�tracteurs, acide pour la vie frelat�e des vedettes. Mais jamais, celui qui fut Van Gogh, Spartacus et le colonel Dax n'oublie qu'il fut d'abord Issur Danielovitch Demsky, sorti � coups de volont�, de travail et de chance de la mis�re. (Claire M�heust, Marie-Claire)

Les informations fournies dans la section � A propos du livre � peuvent faire r�f�rence � une autre �dition de ce titre.