Présentation de l'éditeur :
« Ce fut une nuit singulière. À trois heures du matin, Enogat fut réveillée par les cris mêlés de sanglots de son plus jeune enfant. Dressée sur son séant dans le noir de la chambre, elle resta quelques secondes incrédule. Puis une voix intime au fond d’elle, une voix qui se réclamait de la sagesse, la rassura : elle avait oublié que tous les enfants avaient parfois des angoisses nocturnes, que ça ne signifiait pas que la malédiction de ses frères avait rattrapé Samson par les chevilles. »
Dans un petit village de la côte bretonne, chaque nuit, les enfants Guérindel – Benoît, Lunaire, Guinoux et le petit Samson – sont en proie à des cauchemars terrifiants qu’ils taisent à leurs parents... Enogat, leur mère, a toujours interdit à ses quatre fils d’approcher le bord de l’eau. Est-ce seulement pour les protéger des dangers de la nature ? Ou d’une autre menace qui ne dit pas son nom ?
Extrait :
Cette nuit-là
Comme tous les soirs, Benoît Guérindel avait reculé par mille stratagèmes l'heure de monter se coucher. Qui, à sa place, eût été pressé de retrouver les images violentes qui ébranlaient sa caboche ? Mais l'heure redoutée du sommeil venait toujours, comme la mort, que rarement on invite.
Ce soir-là, comme toujours, il épia malgré lui le pas de sa mère dans le couloir, sentit son hésitation devant la porte close de la chambre qu'il partageait avec son frère cadet qui dormait déjà. Elle n'entrait plus leur souhaiter bonne nuit depuis longtemps. Ils avaient obtenu ça d'un commun accord, son frère cadet et lui. Ils étaient arrivés à la même conclusion par des itinéraires différents et silencieux : il fallait la tenir à l'écart. Elle ne pouvait rien pour eux. C'était triste, surtout pour elle. C'était une bonne mère, ils n'en doutaient pas, au fond.
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