Je suis le dernier juif - Couverture souple

Rajchman, Chil

4,35

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Couverture souple

ISBN 10 : 2253134538 ISBN 13 : 9782253134534

Editeur : Le Livre de Poche, 2011

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Rare Book

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Revue de presse :

Ce texte aurait pu �tre publi� il y a soixante ans. Ce texte aurait pu ne jamais �tre publi�. De tous les t�moignages sur la machine d'extermination nazie, c'est un des plus exceptionnels, �crit avant la fin de la guerre, quand la machine fonctionnait encore, par un homme qui a �t� � la fois un t�moin et une victime survivante. Ce document d'� peine 120 pages est aussi un r�cit anim� d'une stup�fiante force litt�raire. Je suis le dernier Juif. Treblinka (1942-1943) a �t� �crit en 1944 par Chil Rajchmann, n� � Lodz en 1914, d�port� � Treblinka en 1942 et mort en Uruguay en 2004. Il est aujourd'hui publi� pour la premi�re fois, et c'est en France...
Le r�cit de Rajchmann est violent, juste, sans recherche d'effets. L'ironie qu'on y trouve parfois semble un �cho de l'ironie collective des prisonniers, quand il rapporte les surnoms - �l'artiste�, �la poup�e� - ou dans sa mani�re de ne jamais dire un nazi, un type, mais �un assassin�, comme dans : le commandant fait son entr�e, �un assassin grand et gros d'une cinquantaine d'ann�es�. Le texte a une beaut� atroce, comme un tableau de Bosch, il est port� par la force de ce que Rajchmann veut dire et par l'impulsion de ce moment unique o� il vient d'�chapper � l'enfer et n'est pas s�r d'y avoir �chapp� d�finitivement. (Natalie Levisalles - Lib�ration du 22 janvier 2009)

Extrait :

Dans des wagons plomb�s vers une destination inconnue.

Les wagons tristes m'emportent vers ce lieu. Ils viennent de partout : de l'est et de l'ouest, du nord et du sud. De jour comme de nuit, en toute saison : printemps, �t�, automne, hiver. Les convois y arrivent sans encombre, sans cesse, et Treblinka chaque jour prosp�re davantage. Plus il en arrive et plus Treblinka parvient � en absorber.

Nous partons de la gare de Lubartow, � quelque vingt kilom�tres de Lublin.
Pas plus qu'aucun d'entre nous je ne sais o� l'on nous conduit, ni pourquoi. Nous essayons d'en savoir plus sur le trajet. Les gardes ukrainiens qui nous sur�veillent ne font preuve d'aucune bienveillance et refusent de nous r�pondre. La seule chose que nous entendons d'eux est : �De l'or, de l'argent, des objets pr�cieux !� Ces assassins viennent nous voir sans arr�t. Il n'est pas une heure sans que l'un d'eux ne nous terrorise. Ils nous harc�lent � coups de crosse, et chacun tente de graisser la patte de ces criminels afin d'�viter les coups.
Voil� � quoi ressemble notre convoi.

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