Revue de presse :
Hantée par l'effacement, ce n'est pas la première fois que Sylvie Germain aborde la perte d'identité d'individus revenus de bien des désillusions et autres abandons. Mais jamais encore elle ne l'avait osé avec ce radicalisme empreint de fantastique...
En phrases-ricochets lumineuses, Sylvie Germain sonde le gouffre a priori insupportable d'un monde où nous n'existons plus pour personne. Et grâce à son écriture si claire, sa pensée si généreuse, si curieuse, ce monde-là reste beau et paisible. Avec une étonnante sagesse, Sylvie Germain apprend le détachement. (Fabienne Pascaud - Télérama du 26 août 2009 )
Par son côté fantastique, proprement kafkaïen, par l'effroi qu'il suscite - adouci par de belles fulgurances poétiques -, par son titre aussi, on serait tenté de penser que Hors champs, le douzième roman de Sylvie Germain, s'inscrit en marge de son oeuvre. Ce serait vite oublier que la question du regard et de l'altérité hante cette romancière et philosophe de formation - elle fut l'élève d'Emmanuel Levinas et sa thèse de doctorat avait pour titre "Perspectives sur le visage, trans-gression, dé-création, trans-figuration"...
Cauchemar, conte fantastique, parabole sur notre monde contemporain, réflexion sur la mémoire mais aussi sur l'écriture - notamment les rapports du personnage, de l'écrivain et du lecteur -, Hors champs, dans une singulière conversion du regard, interroge jusqu'au vertige notre propre humanité. (Christine Rousseau - Le Monde du 11 septembre 2009 )
Aurélien est un beau personnage d'homme. Le temps l'a enrichi au lieu de l'abîmer. Elégant et mince, si on en croit ses amis, séduisant, d'après la manière dont Sylvie Germain choisit ses vêtements, il approche la cinquantaine avec une certaine jeunesse d'esprit. Il est amoureux...
Aurélien Szczyszczaj s'appelle Aurélien Labas depuis que sa mère s'est mariée à Balthazar Labas, un nom, allez savoir pourquoi, qu'on ne trouverait sûrement pas chez un autre écrivain. Ce Balthazar Labas, à présent décédé, avait déjà un fils, Joël : un garçon brillant devenu idiot à la suite d'une agression, un frère pour Aurélien, «mais le petit garçon avait rapidement distancé le grand». Ce genre de brisure, et ce genre de tandem, sont fréquents chez Sylvie Germain. Ce qui l'est moins, peut-être, c'est le mouvement d'Hors champ, l'arc que le roman dessine, net, une semaine jour après jour, enclenchée le dimanche, pliée le samedi : Aurélien disparaît jusqu'à devenir invisible. (Claire Devarrieux - Libération du 10 septembre 2009 )
C'est notre angoisse à tous. Devenir inexistant aux yeux des autres. Ne plus intéresser personne. En deux mots : mourir socialement. Et c'est ce cauchemar que Sylvie Germain, avec la perspicacité aiguisée qu'on lui connaît, met en scène à travers le personnage d'Aurélien...
Un roman poétique et prophétique sur notre société d'apparence virtuelle et de formatage médiatique - de plus en plus volatile -, dans laquelle l'invisibilité d'une majorité semble inversement proportionnelle à l'hyper-visibilité d'une minorité. Un monde où nul n'existe plus pour personne. (Claire Lesegretain - La Croix du 1er octobre 2009 )
Présentation de l'éditeur :
En l’espace d’une semaine, Aurélien, un homme ordinaire, va progressivement disparaître. Il est de plus en plus hors champ, perdant jusqu'à sa voix, son odeur et son ombre. Au fur et à mesure de cette genèse à rebours, il sort aussi de la pensée et de la mémoire des autres, même de ses proches. Cet effacement intensif s'opère au grand jour, dans l'agitation de la ville, à l'aune de tous ces naufragés qu'on ne regarde plus et qui ne comptent pour personne.
Cauchemar, conte fantastique, parabole sur notre monde contemporain, réflexion sur la mémoire mais aussi sur l’écriture, Hors champ, dans une singulière conversion du regard, interroge jusqu’au vertige notre propre humanité. Christine Rousseau, Le Monde des livres.
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