Revue de presse :
Dans «La Servante du Seigneur», Jean-Louis Fournier déplore que sa fille, en se tournant vers Dieu, se soit tant éloignée de lui...
Jean-Louis Fournier souffre de son absence, plus encore de son silence. Mais c'est surtout l'incompréhension entre père et fille qui affleure à chaque page. Comme si Fournier, perdu dans sa solitude, refusait à sa fille le droit à la rupture, au refuge après la mort de ses frères. Un refuge autre que le sien. Après le deuil de ses deux garçons et de la femme aimée, il lui en reste un à accomplir, celui de l'enfant devenue femme. Ce texte brillant et tranchant comme une lame s'achève par un vibrant : «Reviens, avant que je m'en aille.» La plaie est béante. (Valérie Trierweiler - Paris-Match, août 2013)
Ce récit fragmenté évoque sur quelque 120 pages cette fille tombée entre les mains d'un gourou, «devenue une femme grise, sérieuse comme un pape». Gageons que cette confession séduira ceux qui avaient aimé les précédents livres très personnels de l'auteur. (Le Figaro du 22 août 2013)
La Servante du Seigneur, le dernier livre de Jean-Louis Fournier : un cri d'amour de l'auteur à sa fille "perdue"...
Ici ou là, le père assène quelques dures vérités, tout en essayant de comprendre le malaise et de se frayer un chemin au travers de leurs pudeurs respectives. "Reviens, avant que je m'en aille" : c'est sur cette dernière requête que se clôt ce délicat petit livre. (Marianne Payot - L'Express, septembre 2013)
Extrait :
J'ai égaré ma fille.
Je suis retourné à l'endroit où je l'avais laissée, elle n'y était plus.
J'ai cherché partout.
J'ai fouillé les forêts, j'ai sondé les lacs, j'ai passé le sable au tamis, j'ai cardé les nuages, j'ai filtré la mer...
Je l'ai retrouvée.
Elle a bien changé.
Je l'ai à peine reconnue.
Elle est grave, elle est sérieuse, elle dit des mots qu'elle ne disait pas avant, elle parle comme un livre.
Je me demande si c'est vraiment elle.
Tu étais charmante et drôle.
Elle est devenue une dame grise, sérieuse comme un pape.
Elle est sévère, elle plaisante moins, elle est dogmatique, autoritaire, elle aime bien faire la morale aux autres.
Les autres, ceux qui ont toujours tort.
Tu t'habillais fort joliment de couleurs vives, tu n'avais pas peur d'être excentrique, même parfois extravagante, tu dénichais aux puces, pour une misère, des fringues étonnantes.
Elle ne se maquille plus. Elle est toujours belle, elle ressemble à un officier de l'Armée du Salut.
Maintenant, elle porte du classique, des vêtements sombres, couleur muraille.
Le loden avant la bure ?
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