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Bruckner, Pascal Un bon fils ISBN 13 : 9782253182795

Un bon fils - Couverture souple

 
9782253182795: Un bon fils
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216pages. poche. Broché.

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Revue de presse :
Insaisissable Pascal Bruckner, qui aura longtemps tardé à livrer son secret...
Aujourd'hui, sans une larme (le sanglot de l'homme blanc, très peu pour lui), sans le moindre cri de vengeance, avec une équanimité de style qui impressionne, comme s'il grattait le mal jusqu'à l'os, il raconte d'où il vient. D'un enfer familial d'où les livres, les voyages lointains, la célébration du monde et une judaïté imaginaire l'ont sauvé. Ainsi qu'une volonté farouche de rester, malgré tout et jusqu'au bout, «un bon fils». (Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur du 10 avril 2014)

On n'échappe pas à sa généalogie - et croit-on y arriver, on se leurre. Sachant cela, il ne reste qu'à ruser, faire de l'héritage importun un tremplin. Ainsi, c'est en s'efforçant de «devenir enfin l'objet d'exécration de [son] père, [d']incarner dans [sa] chair ce qu'il haïssait le plus», comme il l'écrit dans Un bon fils, que l'essayiste et romancier Pascal Bruckner s'est extirpé de l'enfance et réinventé tel qu'il est. Un récit d'apprentissage tout en sincérité et en retenue, qui n'a pas vocation à devenir le tombeau d'un père (mort en 2012... (Nathalie Crom - Télérama du 16 avril 2014)

Du Kinderheim autrichien où il est envoyé à l'âge de 1 an et demi pour soigner sa tuberculose aux bancs d'Henri-IV et la découverte émerveillée de la capitale, du "bon sujet germanophone" récitant sans broncher ses déclinaisons allemandes aux "intellectuels juifs" auxquels les médias l'assimileront, Pascal Bruckner retrace dans ce roman le parcours d'un mal-né qui fera tout pour endiguer son ascendance honteuse...
Portrait d'un antisémite obsessionnel qui ne cessera jamais de vouloir ramener sa progéniture dans le droit chemin, Un bon fils n'est pas un roman à charge mais un puissant cri d'amour, avorté de n'avoir su vers qui se tourner. (Laëtitia Favro - Le Journal du Dimanche du 13 avril 2014)

Un bon fils. Un récit autobiographique saisissant, dans lequel l'auteur de Lunes de fiel (Seuil, 1982)raconte que son père, René, fut un antisémite convaincu et éructant, un admirateur de l'Allemagne nazie si fervent qu'il devança l'appel du STO (service du travail obligatoire) et participa à l'effort de guerre allemand en oeuvrant pour les usines Siemens, à Berlin, puis à Vienne, entre 1942 et 1945. Cet engagement, il n'en fit jamais mystère, ressassant, jusqu'à son dernier souffle, en 2012, sa nostalgie hitlérienne, répétant avec une passion jamais entamée son petit bréviaire judéophobe et son catéchisme révisionniste...
Le titre n'est pas si ironique : " bon fils ", Pascal Bruckner le fut, au fond, qui ne rompit jamais tout à fait avec les siens et s'occupa du vieillard après la mort de sa femme, en 1999, le visitant dans le taudis qu'était devenu son appartement, puis à l'hôpital, l'appelant chaque jour...
Plus que le procès d'un père, Un bon fils est une sorte de précis de survie. Un manuel sur l'art de choisir ce dont on hérite. (Raphaëlle Leyris - Le Monde du 17 avril 2014)

Pour la première fois, l'essayiste et romancier Pascal Bruckner parle de son père, qui battait sa femme et haïssait les juifs. Vertigineux...
Le récit d'enfance dans une famille d'extrême droite est un genre littéraire bien fourni (Dominique Jamet, Lionel Duroy, Marie Chaix, Philippe Druillet...). Celui de Bruckner est marquant parce qu'il pointe un phénomène rarement analysé : le dégoût qu'on ressent à retrouver en soi-même la persistance de ce que l'on déteste. (Eric Aeschimann - Le Nouvel Observateur du 17 avril 2014)

Dans Un bon fils (Grasset), Pascal Bruckner évoque son impossible père, pronazi et violent, dans un portrait sans pathos. Et sans fiel...
Le charme vénéneux du livre de Pascal Bruckner tient peut-être à ceci : il ne parvient pas à nous faire haïr complètement ce père impossible, qui finira veuf, ruiné, malade. Un "bon fils", vraiment... (Jérôme Dupuis - L'Express, mai 2014)

Pascal Bruckner raconte son père, antisémite virulent et époux violent...
Heureusement, Bruckner est plus le fils de son temps que de son père. Comme lui, il lui arrive de s'énerver, de trépigner, de se laisser emporter par le tourbillon de la colère, mais il se reprend et n'en conserve que le goût des indignations nécessaires aux intellectuels dont la polémique fouette les sangs. Avec le temps, sa haine pour son tyran paternel s'est même apaisée. Il aurait aimé l'entendre avouer : « Je me suis trompé » et il savait que l'autre rêvait de l'entendre dire « Tu avais raison ». Les mots ne sont pas sortis de leur bouche mais le fils a accompagné son père jusqu'au bout, à 90 ans, en remplissant tous les devoirs qu'on doit à ceux qui vous ont donné la vie. Même les plus tristes quand on aide un très vieux monsieur à faire sa toilette à l'hôpital. Et là, à l'extrême fin, il l'a aperçu nu. Et circoncis. Il en est sorti ce livre. Brutal et tendre, furieux et désemparé. (Gilles Martin-Chauffier - Paris-Match, mai 2014)
Extrait :
Prière du soir

Il est l'heure d'aller dormir. Agenouillé au pied du lit, la tête inclinée, les mains jointes, je murmure à voix basse ma prière. J'ai dix ans. Après un bref recensement des fautes du jour, j'adresse à Dieu, notre Créateur tout-puissant, une requête. Il sait comme je suis assidu à la messe, empressé à la communion, comme je L'aime par-dessus tout. Je Lui demande simplement, je L'abjure de provoquer la mort de mon père, si possible en voiture. Un frein qui lâche dans une descente, une plaque de verglas, un platane, ce qui Lui conviendra.
«Mon Dieu, je vous laisse le choix de l'accident, faites que mon père se tue.»
Ma mère arrive pour me border et me lire une histoire. Elle me regarde avec tendresse. Je redouble de ferveur, je fais le pieux. Je ferme les yeux, dis en moi-même :
«Mon Dieu, je vous laisse, Maman vient d'entrer dans ma chambre.»
Elle est fière de ma foi ardente tout en redoutant qu'un jour je ne me tourne vers la prêtrise. J'ai déjà évoqué la possibilité d'entrer au Petit Séminaire, je me lève à six heures du matin pour aller servir la messe à l'externat Saint-Joseph à Lyon, le collège de Jésuites où je poursuis mes études. C'est une messe basse, c'est-à-dire courte, je ne suis pas qualifié pour les longues cérémonies qui requièrent une liturgie complexe. Quand je suis perdu, je me signe, ça me donne une contenance. A cette heure matinale, dans l'église, il y a peu de monde, à peine ici ou là une bigote tombée du lit et qui marmonne ses prières. Je suis le petit fayot de Dieu : l'odeur de l'encens m'enivre comme s'enivre le prêtre qui remplit ses burettes et s'avale une bonne rasade de piquette, du blanc de qualité médiocre, dès sept heures du matin. Nous sommes pris d'un fou rire devant ses yeux vitreux. J'allume les cierges avec ravissement, j'aime ce moment de recueillement avant les cours. Je communie, j'adore le goût de l'hostie, ce pain azyme qui fond sous la langue comme une galette. Cela m'emplit de force, j'ânonne mes formules en latin sans les comprendre, ce qui les rend d'autant plus belles. Je sers la messe avec une fureur toute flagorneuse ; je veux avoir les meilleures notes au paradis. Quand je plisse mon regard, il me semble que Jésus cligne affectueusement de l'oeil à mon endroit.
Deux ans après, lors de ma communion solennelle, je me livre à une orgie de bonté. Je souris à tous, je suis habité par l'Ange du Bien en personne. Je hume avec volupté mon nouveau missel à tranche dorée dont les pages bruissent quand on les tourne. Je flotte dans mon aube au-dessus du sol, je baigne dans l'onction. Oncles et tantes me couvrent de baisers que je prodigue à mon tour à mes cousins sans compter. Ce zèle emplit ma mère de fierté et d'une secrète inquiétude. D est bon de croire mais avec mesure : la bonne ville de Lyon, ancienne capitale des soyeux, regorge d'abbés misérables, aux soutanes tachées, aux godillots crevés, qui sont les souffre-douleur de leur hiérarchie, les têtes de turc des gamins, les prolétaires de l'Église Romaine Universelle et Apostolique. Beaucoup meurent jeunes, épuisés et maltraités.

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  • ÉditeurLe Livre de Poche
  • Date d'édition2015
  • ISBN 10 2253182796
  • ISBN 13 9782253182795
  • ReliurePoche
  • Nombre de pages216
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Description du livre Paperback. Etat : Brand New. 01 edition. 216 pages. French language. 6.97x4.33x0.47 inches. In Stock. N° de réf. du vendeur zk2253182796

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