Extrait :
Avant-propos
Avant tout, commencer par un aveu : non, je n'étais pas devant mon poste ce lundi 3 juillet 1978.
Le hasard du calendrier a voulu que mes parents fussent, cette année-là, «juilletistes» et que nous passions nos vacances à 1 700 mètres d'altitude, dans un chalet savoyard dépourvu de télévision. Bref, il était écrit que je ne devais pas assister au décollage du géant des nouveaux temps. Pire, que j'ignorerais tout de son lancement ! A mon retour, le portail de la maison à peine franchi, mon voisin Jérôme débarquait, déjà hystérique, en criant : «T'as vu Goldorak ? T'as vu Goldorak ?»
J'ai d'abord pensé qu'une catastrophe venait de s'abattre sur le quartier. «Goldoquoi ?»
J'étais comme frappé du syndrome d'Hibernatus, ce gentiment bizarre d'avoir loupé un wagon, voire le train tout entier, de ne plus être de la même planète... ne comprenant rien.aux récits des quelques chanceux copains cloués à domicile et devenus, entre-temps, les témoins privilégiés de la naissance d'un phénomène. Une malédiction que j'allais devoir supporter jusqu'au lundi suivant mon arrivée, date de la prochaine diffusion, qui verrait enfin mon intronisation.
Vint alors ce grand jour tant attendu... Une gifle.
Pour vous aussi, je suppose.
C'est de ce constat qu'est née l'envie du présent ouvrage, comme une photographie de l'instant précis où nos vies allaient se croiser, où nous allions tous subitement embarquer sur le même vaisseau et pour la même destination : l'espace !
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Si ma génération n'a pas eu la chance d'assister à la retransmission en direct du premier pas sur la Lune, le 21 juillet 1969, elle aura, en revanche, connu sa propre mise en orbite, neuf ans plus tard, le 3 juillet 1978, à l'arrivée d'un véritable ovni télévisuel qui devait pour toujours bouleverser son imaginaire : Goldorak !
Du jour au lendemain et dans l'hystérie collective, la paisible France de l'ORTF virait «cosmique», connaissant un phénomène de société sans précédent. Dépassés, les parents les plus inquiets tentèrent, en vain, de mettre en garde leur progéniture contre le réalisme de ces images venues d'ailleurs. Trop tard ! D'autres justiciers de l'espace «made in Japan» débarquaient déjà pour finir de nous télé-porter dans les méandres de la science-fiction.
Présentation de l'éditeur :
Le 3 juillet 1978, Goldorakatterrissait sans prévenir sur la planète Récré A2pour nous offrir un trésor encore inédit : la science-fiction. Du jour au lendemain, et dans l'hystérie collective, la paisible France de Pollux & Colargolvirait alors "cosmique", connaissant un phénomène de société sans précédent. Dépassés, les parents les plus inquiets tentèrent en vain de mettre en garde leur progéniture contre le réalisme de ces images venues d'ailleurs. Trop tard ! D'autres justiciers de l'espace débarquaient déjà pour finir de nous téléporter dans leur trépidant univers à grand renfort de produits dérivés : cartable "Bataille des planètes", moutarde "San Ku Kaï", biscottes "Albator", tee-shirt "Capitaine Flam", lessive "Ulysse 31"... Autant d'articles qui allaeint bientôt révolutionner le décor de notre quotidien, comme pour mieux nous préparer au monde futuriste que nous prommettaient l'an 2000 et ses fameuses voitures volantes. Passionné de la première heure, Vincent Dubost nous invite à les redécouvrir au travers d'un émouvant voyage dans le temps. Des bancs de l'école à la chambre à coucher, du sapin de Noël à l'heure du goûter; chaque page de cet album ranimera en vous le souvenir d'un joli rêve éveillé, celui d'une génération qui n'était pas cette voie lactée mais qui l'a traversée...
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