Revue de presse :
En encyclopédiste, Pivot répond ici très précisément à toutes les questions qu'on ne se pose pas. Qu'est-ce que l'ampélographie ? Pourquoi l'oeuvre du poète arabo-persan Abû-Nuwâs est-elle interdite dans les pays arabes ? Quel est le champagne le plus souvent cité dans les romans français et étrangers ? Y a-t-il un lien entre le Meursault de «l'Etranger», de Camus, et le vin de Meursault ? Quel est le rapport entre la «ronflée» et la «muflée» ? Où Robespierre a-t-il chanté le vin ?
De A comme «A la tienne !» à Z comme «Zinc», Bernard Pivot, titulaire du Mérite agricole et grand officier de la Confrérie du Clos de Vougeot, donne enfin le secret de ses émissions littéraires, et de leur exceptionnelle longévité : «Le vin stimule le bavardage, inspire les confidences, pousse les feux de l'imagination. C'est probablement cette palabre, durant ma jeunesse à Quincié, tandis que j'étais adossé aux foudres et aux barriques, qui m'a donné le goût de la conversation.» Elle se poursuit, joyeuse, dans ce livre fruité qui vieillira bien. (Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur du 5 octobre 2006)
En près de 500 pages, pas un mot abscons ou technique, pas une préciosité, pas une intimidation. Des invitations multiples à pénétrer un univers complexe mais d'accès facile, imprévisible mais plein de bonnes surprises. Ce dictionnaire est rédigé par un amateur ne cherchant que le plaisir et se souvenant avec émotion et gratitude de tout ce que lui a apporté le vin. Il ne songe ni à impressionner le lecteur ni à être exhaustif et nous prévient dès la première page qu'il ne tentera pas de se mesurer aux «érudits pipelets de la pipette». Partiel et partial, c'est un authentique connaisseur, cultivé mais toujours curieux, qui nous guide avec éclectisme et humour, ne nous entretenant que des mots qui l'inspirent parce qu'il les a vécus. Ou bus. (Éric Conan - L'Express du 12 octobre 2006)
Les évocations personnelles sont ce que le Dictionnaire amoureux du vin a de meilleur. Ailleurs, Bernard Pivot a tendance à s'en tenir au signe social qu'accaparent les grandes bouteilles et les crus mythiques. Au risque de passer pour un buveur d'étiquettes, ce qu'il n'est pas lorsqu'il évoque la haute mémoire de Jules Chauvet, négociant-poète et père de la vinification moderne, le premier de sa date à avoir senti la possibilité de libérer les vins des levures exogènes, de la chaptalisation, de la filtration, de l'acide tartrique et de ce maudit soufre qui nous fait tant de mal.. (Sébastien Lapaque - Le Figaro du 19 octobre 2006)
Extrait :
Extrait de l'avant-propos de Bernard Pivot :
Je n'avais d'autre légitimité à écrire ce Dictionnaire amoureux que mon amour du vin, ainsi que mon enfance, pour sa part la plus libre, passée dans les vignes. J'y ajoute le hasard qui a sollicité du vin quelques heureuses interventions sur le cours de mon existence. Tout cela fait peu, comparé à la science et à l'expérience des professionnels, qu'ils soient vignerons, oenologues, marchands, cavistes, sommeliers, journalistes, experts de l'étiquette ayant justement l'étiquette d'experts, érudits pipelets de la pipette. Et combien d'écrivains nés dans un vignoble ou adoptés par une appellation auraient été enchantés de vinifier tout un livre, d'y célébrer les vins qu'ils ont appris à écrire avec les mots qu'ils ont appris à déguster ?
Ce qui m'a déterminé à me lancer dans cet ouvrage, c'est, au contraire de la double peine, le double plaisir : écrire sur le vin après l'avoir bu. Je n'étais pas le plus autorisé à le faire ; je n'avais pas le moins l'envie de remplir des pages après avoir, une vie durant, vidé un certain nombre de bouteilles. Encore que ce livre ne soit ni un manuel de dégustation ni un carnet d'adresses. Dans l'édition et dans la presse, des confrères compétents sont nombreux à guider le public.
Ce dictionnaire n'est pas non plus une encyclopédie des vignobles, des cépages, des appellations et de leurs classements, des travaux de la vigne, des techniques oenologiques. Ni une histoire universelle de la vigne et du vin. Ni une anthologie littéraire et artistique. Ni un traité politique, juridique, médical, religieux sur un sujet très sensible. Voilà qui occuperait combien de dizaines de volumes ?
Mais il y a un petit peu de tout cela dans ce livre de soif dont je ne me risquerais pas à affirmer, quoique je vieillisse, sinon dans du chêne du moins en touchant du bois, qu'il peut prétendre à quelques années de garde. Je n'évoque dans les pages qui suivent que ce que je connais, j'aime, et qui me passionne. Il y a de l'autobiographie, des lectures, des souvenirs de cuvage, de cave, de table et de zinc, des portraits d'hommes du vin, des vignobles, des châteaux, des bouteilles, des tire-bouchons, des tastevins, des dégustations, des arômes, tout cet arroi d'objets, de sensations et de mots qui accompagne Casanova dans sa conquête perpétuelle des jolies bouteilles.
Voici cependant l'essentiel : le vin, c'est de la culture.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.