Antonello, Léonard de Vinci et moi

Cérésa, François

ISBN 10 : 2259210058 ISBN 13 : 9782259210058

Editeur : Plon, 2011

A propos du livre

Extrait :

Ce n'est peut-être pas à moi de raconter cette histoire, mais si je ne la raconte pas, personne ne le fera. Alors autant que je m'y mette. C'était à Venise, en décembre 1473. Je m'étais battu à Ferrare, avec d'autres Italiens. Une vraie boucherie. A l'époque, royaumes, républiques, ça n'arrêtait pas. Lorsque j'étais arrivé au Rialto, il y avait foule. Des chiens déguisés en hommes, des hommes traînés en laisse, des laisses tenues par des femmes. Ils appellent ça le carnaval. «Une fête que le peuple se donne et non que l'on donne au peuple», dit le dicton. On peut dire ce que l'on veut, mais moi, même si je les trouvais un peu décadents, tous ces gens, empressés de danser, de hurler, de faire n'importe quoi, ils me faisaient rire. Cela me changeait des massacres. Et puis, quand cette femme masquée a jeté son dévolu sur moi, fixant ma cotte, mes bottes, mon épée, comme si j'étais l'élu, son élu, j'avais ressenti des picotements. A ses pieds, un gnome jouait de la cithare. Un singe lui avait sauté sur l'épaule. Trompettes et cymbales résonnaient le long du Grand Canal. Elle m'avait demandé si je voulais la suivre. Je n'avais pas dit non. J'aurais peut-être dû.

En marchant, j'avais songé à Byzance. Byzance, ou plutôt Constantinople, appartient aux Turcs. A Venise, c'est plein de Turcs. Il y a trois ans, j'ai assisté à la chute de Nègrepont. J'étais mercenaire. On nous avait promis la lune. Pendant qu'on se morfondait sur nos bateaux, les Turcs massacraient la population. Chez les Turcs, il y a une grande tradition du massacre. Je me rappelle le gouverneur. Le «baile», comme on l'appelait. Un certain Paolo Erizzo. Il avait négocié la reddition de la cité avec le sultan Mehmet II. Ce dernier lui avait juré de sauver sa tête. D'un certain point de vue, il avait tenu parole. Paolo Erizzo garda sa tête, il fut juste scié vif par le milieu du corps entre deux planches. C'était en juillet 1470. Inutile de vous dire que les Turcs, moi, il ne faut pas trop m'en parler. Quand on en prenait un, on le brûlait à petit feu. Notre emblème était le lion ailé. On volait, on rugissait. Tuer, on aimait ça.

Présentation de l'éditeur :

A l'époque du quattrocento, Francesco Gelpi, doué pour la peinture, raconte sa vie.

Ses mémoires, remplies de fureur et de violence, nous entraînent à Messine. Là, il croise sur sa route un artiste, Antonello, qui se prend d'affection pour lui lorsqu'il sauve la vie de ses deux enfants. Antonello, c'est l'homme qui a imposé la peinture à l'huile à Venise.
Le destin de Gelpi bascule. Le mercenaire devient un peintre de talent, fait la connaissance de Léonard de Vinci, s'initie au portrait. Celui d'une femme mystérieuse, rencontrée des années auparavant lors d'un bal à Venise, est resté gravé " dans ses souvenirs. Une certaine Mona...
Mais son passé de mercenaire va le rattraper.

À propos de cette édition

• Éditeur: Plon
• Date d'édition: 2011
• ISBN 10: 2259210058
• ISBN 13: 9782259210058
• Reliure: Livre broché
• Nombre de pages: 160