Oscar a toujours raison - Couverture souple

Darcos, Xavier

Couverture souple

ISBN 10 : 2259210694 ISBN 13 : 9782259210690

Editeur : Plon, 2013

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'avant-propos

Ce livre n'est pas une biographie d'Oscar Wilde ni une somme qui prétendrait faire le tour complet de sa pensée. De savantes études s'y sont déjà consacrées. Elles continuent à nous aider dans la compréhension d'une personnalité complexe qui s'exposa beaucoup, mais souvent pour mieux se dissimuler, à l'image de son style oral qui prend la tangente, par une pirouette langagière ou par une ironie, lorsqu'un affrontement devient trop probable. Ces échappatoires sont à l'instar de cet art de la fugue que fut son oeuvre, au sens musical comme au sens propre, traversé de thématiques [l'art comme vérité supérieure, l'homosexualité, la vérité des masques, le dandysme, la dérision du jeu social, etc.), précises et récurrentes, mais dissimulées dans la fluidité d'une parole qui échappe à tout contrôle extérieur.
Lui-même considérait que sa vie était sa principale création esthétique : «La vie a été votre art. Vous vous êtes mis vous-même en musique. Vos jours sont vos sonnets.» Il avançait vers son destin dans une sorte de happening perpétuel, qui le grisa jusqu'à l'imprudence et la forfanterie fatales. Aussi adorait-il improviser, «homme de paroles» et causeur virtuose dont la conversation charmait comme une incantation orphique. On en a mille témoignages. On n'en citera qu'un, choisi presque au hasard, celui de Jean Lorrain racontant leur premier déjeuner, en octobre 1891 : «Oscar Wilde, que tant d'autres ont lâché depuis, était alors le lion de la saison; on se l'arrachait littéralement. [...] Il se montra le causeur le plus étourdissant, le conteur le plus paradoxal et le plus élégant que j'aie jamais, depuis, entendu.»
Oscar Wilde aimait plus que tout les peintres - et pas seulement les préraphaélites -, le monde du théâtre, l'univers des salons proustiens, les quartiers interlopes, les gentlemen qui mènent une double vie, les miroirs, les poètes, le nonsense et les objets baroques. Son goût kitch débordait de tous les cadres, faisant craquer les carcans, rendant risibles les hypocrites et les raseurs. Il avait le talent de transformer les niaiseries larvaires en papillons multicolores. Cet esprit si libre, à la fois frivole et profond, est une cure qui ragaillardit en ces temps de morosité mondialisée et moralisatrice, régulièrement brusquée par des fanatismes obtus et tueurs.
J'ai découvert Wilde dans mon adolescence, grâce à un professeur chahuté, un vieux garçon, un original passionné de costumes et de théâtre. Je l'aimais beaucoup et j'ai conservé des liens avec lui jusqu'à sa mort, tardive et récente. Il animait, avec du stoïcisme et quelques crises de nerfs, une troupe de garnements amateurs. Il nous fit jouer l'adaptation du Crime de Lord Arthur Savile dans la version française proposée par Antoine Blondin sous le titre d'Un garçon d'honneur. Cette expérience fait partie des rares excellents souvenirs que j'aie gardés du besogneux et grisâtre lycée du début des années 1960, où toute énergie inventive était invitée au compactage immédiat. Wilde était synonyme pour nous d'une échappée hors de cette grisaille. Il nous tirait hors de nous-mêmes. Grâce à ce dépassement et à cette euphorie, nos représentations eurent même leur petit succès. Ce fut un déclic : je me suis mis à lire tout Wilde et tout sur Wilde. Je notais ses formules amusantes ou perçantes, celles qui parsèment les pages qui suivent. Ensuite, le maintien du contact fut aisé : Wilde devint la coqueluche de toutes les scènes françaises, tandis que diverses versions cinématographiques excellentes achevèrent l'adulation unanime.

Présentation de l'éditeur :

La redécouverte d'Oscar Wilde, un écrivain lucide, séducteur et insoumis, qui voit la société comme une farce où chacun joue la comédie, et qui s'en amuse. Un esprit inventif et très actuel.

Oscar Wilde aimait les artistes, le monde du théâtre et des salons, les quartiers interlopes, les gentlemen qui mènent une double vie, les miroirs, les poètes, le nonsense et les objets baroques. Cet esprit si libre est une cure de jouvence en ces temps de morosité mondialisée et moralisatrice.

Wilde se méfiait des doctrinaires et des théoriciens. Il voyait la société comme une farce, où chacun joue la comédie. Il en révèle les déguisements et les feintes, s' en amuse au lieu de s' en offusquer. C' est de cette lucidité stimulante que je veux ici témoigner. Je prends Wilde comme il est, touche-à-tout, dispersé, indiscret. Je le laisse gloser sur tout, comme s' il était là, parmi nous, toujours titillé et, plus encore, consterné par le spectacle du monde.

X. Darcos

À propos de cette édition

• Éditeur: Plon
• Date d'édition: 2013
• ISBN 10: 2259210694
• ISBN 13: 9782259210690
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 228