Extrait :
Par la suite, j'habitai à Paris, dans l'appartement même où j'avais peint La Crucifixion de Brooklyn. J'épousai Devorah. Nous emménageâmes rue des Rosiers. Quelques années plus tard, Devorah donna naissance à une fille, que nous appelâmes Rochel, comme la mère de Devorah, bénie soit sa mémoire. Elle avait disparu dans la rafle des Juifs de juillet 1942. Nous surnommions notre fille Rocheleh, petite Rochel chérie.
Je fis un grand nombre de croquis et de tableaux de Devorah et Rocheleh. J'en gardai la plus grande partie pour ma propre collection et je n'avais aucunement l'intention de les montrer ou de les vendre. Je fis de nombreux dessins et tableaux de Paris, de quelques vieux de notre quartier, de gens attablés à la terrasse du café en face de notre immeuble de la rue des Rosiers, de Lucien Lacamp, un Gentil, mais un juste, et de Max Lobe, le cousin de Devorah, qui venait souvent nous rendre visite.
Puis Max alla habiter dans le Sud, et Jacob Kahn, qui avait presque quatre-vingt-dix ans, vint vivre en France. Je fis alors des croquis de Jacob Kahn. «Tu es bien meilleur aujourd'hui que lorsque j'ai commencé à te donner des cours, me dit un jour Jacob Kahn, mais tu dessines avec trop de facilité, Asher Lev, tu évites la difficulté. Il n'y a pas de sueur sur ton front.»
Présentation de l'éditeur :
Depuis vingt ans qu'il vit en France, Asher Lev partage sa vie entre sa foi et la peinture. Mais de retour à Brooklyn pour l'enterrement d'un oncle, il constate que la communauté juive hassidique ne lui a toujours pas pardonné son départ. Un nouveau bras de fer s'engage : Asher devra choisir entre le sacré et le profane. Un choix qui cette fois menace l'intégrité même de sa famille... " Un hymne à l'Amérique et à sa capacité d'arracher chacun à la tenaille du destin. Une ode à la liberté. " Alexis Lacroix, Marianne Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jacques Barret
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