Le passage de la nuit - Couverture souple

Haruki Murakami

3,74

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Couverture souple

ISBN 10 : 2264046856 ISBN 13 : 9782264046857

Editeur : 10 X 18, 2008

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229pages. poche. Broch�.

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Revue de presse :

Haruki Murakami est un braconnier de l'invisible. Dans ses romans, il faut toujours pousser des portes, enjamber des passerelles, traverser des miroirs. Et, quand on se retrouve de l'autre c�t�, on sait que les ombres seront nos seules confidentes. Qu'il y aura des secrets, et des secrets derri�re les secrets. Que le myst�re s'�paissira, avec son cort�ge de menaces et d'envo�tements. C'est cela, le charme Murakami : la petite musique de l'inconnu, l'obs�dante ritournelle de l'inqui�tude. Une gr�ce impalpable, l�g�re comme une ombrelle, fulgurante comme un �clat de nacre dans la nuit. A ce jeu, le romancier n'a pas d'�gal, et il nous offre une oeuvre lumineusement obscure o� les tourments des coeurs se peignent sur fond de neiges immacul�es : un art du paradoxe, pour distiller jusqu'au vertige cette sensation si �trange que les Japonais d�crivent en trois mots - mono no aware, la poignante m�lancolie des choses. (Andr� Clavel - L'Express du 4 janvier 2007 )

Le Passage de la nuit, le dernier roman de Haruki Murakami, a des mani�res de cin�ma...
Les chapitres s'�grainent au fil des minutes. Le temps s'arr�te et reprend. On ne sait plus tr�s bien s'il est continu ou fragment�. Quelques instants d'une vie, d'une autre, s'empilent, s'accolent et se rencontrent...
Le Passage de la nuit est un beau roman sur le regard en biais, sur le coup d'oeil, sur les yeux qui s'attardent. Puis les personnages finissent par s'arr�ter et se reconna�tre. Parfois, ils se touchent. Mais ici, pas de douleur qui fascine et de plaisir qui tue : seulement de la tendresse et des larmes. Et seules comptent les minutes qui passent. Comme dans certains films, elles organisent vraiment le cours du r�cit sans trop se soucier des p�rip�ties de l'intrigue. Le Passage de la nuit nous dit que Tokyo n'est pas � traduire. Comme toutes les villes, elle est perdue dans une nuit sans importance. Et Murakami sait comment rendre la nuit : avec la justesse des profondeurs �gar�es � la surface des choses. (Nils C. Ahl - Le Monde du 4 janvier 2007 )

Deux soeurs qui s'aiment et se perdent pourtant. L'adolescence comme passage o� toutes les acrobaties sont permises. L'histoire pourrait �tre banale : pas entre les mains de Haruki Murakami. L'ic�ne du roman japonais underground n'a rien perdu de son talent � assembler des r�cits � la m�canique sophistiqu�e. Dans une nuit noire o� �closent toutes les angoisses et tous les r�ves, le d�cor �chappe lui aussi � la fadeur pour glisser � la lisi�re du surr�alisme...
En s'immis�ant dans le �monde d'en bas� du Tokyo interlope, celui qui se dit convaincu qu'il existe d'autres mondes, �tout pr�s�, m�le � un inextinguible sentiment d'inqui�tude, propre � la condition humaine, la pointe de surnaturel qui est sa marque de fabrique...
Les destins se fr�lent et les fables s'emm�lent, comme dans le r�cent Babel, d'Arriaga et I��rritu. Les dialogues se nouent timidement au-dessus d'un n�ant urbain propice � ces variations esth�tiques lustr�es. La souffrance n'interdit pas le glamour. Le Japon est ind�modable, Murakami aussi. (Agn�s S�verin - Le Figaro du 1er f�vrier 2007 )

�a parle des �tres. �a parle de la nuit. �a parle des �tres dans la nuit, des �tres qui parlent peu et attendent que la nuit finisse. La nuit ne passe pas. Murakami nous entra�ne dans une nuit d'errance...
Entre voyant et voyeur, Murakami d�c�le sous les choses et les �tres des possibles endormis ou avort�s, des histoires qui ne demandent qu'� devenir vraies. Le roman est lin�aire, mais il s'�chappe sans cesse dans d'autres dimensions selon un montage directement inspir� du cin�ma. On ne sort jamais de l'histoire, mais chacun des deux r�cits qui se font face alt�re le sens de l'autre, comme lorsque la cam�ra se d�place et fait d�couvrir le contrechamp...
La vraie vie n'est nulle part, semblent dire et redire les fables postmodernes de celui qui s'affirme comme le plus grand �crivain japonais vivant. (Michel Schneider - Le Point du 5 avril 2007 )

Extrait :

LA VILLE S'OFFRE � NOTRE REGARD.
Ce paysage urbain, nous l'observons � travers les yeux d'un oiseau de nuit qui volerait tr�s haut dans le ciel. Depuis ce point de vue panoramique, la ville appara�t comme une gigantesque cr�ature. Ou m�me comme un agr�gat de corps vivants. S'�tendant jusqu'� d'insaisissables confins, des vaisseaux sanguins, innombrables, irriguent les cellules, les r�g�n�rent inlassablement. Les vaisseaux convoient des informations nouvelles, recyclent les anciennes. Donnent naissance � des consommations nouvelles, recyclent les anciennes. Cr�ent de nouvelles contradictions, effacent les anciennes. En tous lieux, les corps agr�g�s clignotent au rythme des battements du coeur, s'�chauffent, se meuvent. L'heure est proche de minuit, le pic d'activit� est pass� mais les �changes �l�mentaires indispensables au fonctionnement vital restent incessants. Tel un continuo, la ville bruit. Monotone, monocorde, int�grant cependant des pressentiments.
Une zone particuli�rement lumineuse attire notre regard. Lequel op�re la mise au point. Effectue une descente vers l'amas lumineux. C'est une mer de n�ons multicolores. Un centre-ville. Les murs d'images sur les buildings se taisent avec l'arriv�e de minuit ; les haut-parleurs des magasins pourtant ne rel�chent pas leur flot de basses, teint� de hip-hop. Un �norme game-center encombr� de jeunes. Exub�rance de sons �lectroniques. Un groupe d'�tudiants, de retour de soir�e. Des filles, moins de vingt ans, blond platine, exhibant leurs jambes fra�ches sous leurs minijupes. Des salary-men qui se pressent sur les passages pi�tons, pour attraper le dernier train. Malgr� l'heure, les rabatteurs des karaok�s donnent de la voix. Un monospace tun�, noir, glisse lentement le long du boulevard, jaugeant la marchandise. Vitres opaques, �quip�es d'un film noir. On dirait une de ces cr�atures du fond des mers, pourvues d'une carapace et d'appendices respiratoires sp�ciaux. Deux jeunes policiers font leur ronde sur le boulevard, l'air tendu ; personne ne leur pr�te attention. � cette heure-l�, la ville fonctionne selon des principes de base qui lui sont propres. C'est la fin de l'automne. Il n'y a pas de vent mais l'air est froid.
Encore un tout petit peu, et ce sera un autre jour.

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