La Chute des Princes - Couverture souple

Goolrick, Robert

3,42

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Couverture souple

ISBN 10 : 2264068299 ISBN 13 : 9782264068293

Editeur : 10 X 18, 2016

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240pages. poche. Broch�.

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Revue de presse :

La Chute des princes diss�que sans piti� l'univers d�cadent et incandescent des jeunes loups de Wall Street de la derni�re d�cennie du XXe si�cle...
Cette d�cennie aussi d�cadente qu'incandescente, l'auteur de F�roces l'exhume sans fard et la diss�que sans piti�, dans un style au scalpel. C'est fou, c'est fort. Un grand roman. (Delphine Peras - L'Express, septembre 2014)

Beaucoup de sexe, de drogue, d'alcool et de fric. Une histoire vraie, la sienne. Robert Goolrick veut expier. Sa faute, sa culpabilit�. Il raconte tout. Le Prince, c'est lui. Rooney dans le livre. Un de ces types imbuvables qui pullulaient dans les ann�es 80, � Wall Street...
Dans cette nouvelle vie de malheur, Rooney hante le temps, vit par procuration, fait semblant. N'est-ce pas, au fond, ce qu'il a fait toute son existence ? Il est comme un poisson rouge dans un bocal. Il remonte � la surface prendre de l'air. Le luxe, la f�te, les amis lui manquent. Mais il d�couvre aussi que lorsqu'on perd tout, on ne meurt pas pour autant...
"Je suis d�sol�", �crit l'auteur � la page 23. "Pardon d'avoir suppos� que je valais mieux que vous". La chute des princes est tour � tour un cri d'agonie et un appel � la r�demption. Robert Goolrick ne veut pas de notre piti�. Il veut qu'on l'aime, qu'on lui pardonne. Il expie. Il cherche le calme de l'�me, il veut s'�loigner de la temp�te qui fracasse sa vie depuis sa naissance. (Karen Lajon - Le Journal du Dimanche du 28 septembre 2014)

Dans La Chute des princes, son troisi�me roman, c'est un monde clinquant et fou qu'il d�crit, et sa disparition brutale. C'est le New York des ann�es 1980 et des traders, celui des millions de dollars empoch�s par des gamins en guise de primes de No�l, des kilotonnes de coca�ne sniff�es pour tenir le coup entre journ�es de labeur et nuits de d�bauche, celui des f�tes somptuaires et des d�penses ahurissantes. Son narrateur, Rooney, occupait � l'�poque l'un des postes les plus convoit�s de Wall Street, obtenu, apr�s une batterie de tests et d'entretiens, � la suite d'une partie de poker avec le pr�sident de la firme. Vir� � cause des exc�s de drogue et d'alcool, il raconte, vingt-cinq ans plus tard, cette " grande fiesta de l'insouciance " - et c'est la profonde m�lancolie avec laquelle il le fait qui donne sa beaut� et son prix au roman...
La force de La Chute des princes est de ne jamais vouloir mimer la f�brilit� de l'�poque : le roman, tr�s bien traduit, est tout entier impr�gn� d'une douceur triste, qui en fait un texte ent�tant. (Rapha�lle Leyris - Le Monde du 6 novembre 2014)

Dans un quatri�me roman qui a tout d'un chant expiatoire, l'am�ricain Robert Goolrick revient sur ses f�roces ann�es au pays de la "gloire". Sensationnel...
La Chute des princes est le quatri�me roman traduit en fran�ais de Goolrick. Mais c'est le "fondateur", le plus personnel, et assur�ment, le plus spectaculaire. C'est un aveu intelligent et lucide, un acte de contrition. "Je suis d�sol�", r�p�te-t-il � son lecteur-confesseur. "Pardon d'avoir suppos� que je valais mieux que vous. Pourquoi le lire ? Parce qu'il faut �tre pass� par le royaume des morts pour en parler si bien. Parce qu'en plus d'�galer la crudit� d'Easton Ellis, la folie de DeLillo, la lucidit� speed�e de Scorsese et la cruaut� de Stone, il les surpasse � peu pr�s tous par son �l�gance, sa sensibilit� et sa classe, toutes fitzg�raldiennes. Parce que le fric, finalement, ce n'est pas si chic. (Marine de Tilly - Le Point du 20 novembre 2014)

Extrait :

L'invention de l'argent

Quand vous craquez une allumette, la premi�re nanoseconde elle s'enflamme avec une puissance qu'elle ne retrouvera jamais. Un �clat instantan�, fulgurant. L'incandescence originelle.
En 1980, j'ai �t� l'allumette et je me suis embras� pour n'�tre plus qu'une flamme aveuglante. Cette ann�e-l�, j'�tais un missile point� droit sur vos tripes - d�gage de mon chemin ou je t'abats. Je n'en suis pas fier. En fait, j'en rougis de honte rien que d'y penser. Mais c'�tait comme �a. Aujourd'hui je ne suis plus le m�me homme, tout est diff�rent. � l'�poque j'�tais cette pointe de lumi�re ardente vers laquelle tout et tous convergeaient. On pouvait me voir distinctement depuis l'espace, �tincelle blanche et p�n�trante, tra�ant sans piti� ni culpabilit� son sillon dans le coeur de la ville la plus chaude et la plus flamboyante du monde. Si vous aviez �t� de sortie dans le cosmos un de ces soirs-l�, vous vous seriez retrouv� aux premi�res loges de mes outrances publiques et de mes exc�s priv�s. Sous la couette � mille dollars, sur le matelas � quinze mille, dans ma douche carrel�e de marbre, ou dans la veste sur mesure en cachemire noir qui me tenait chaud les soir�es neigeuses d'hiver - dans ma vaste illumination, j'�tais incontournable.
Je ne le dis pas avec fiert�. Je ne pr�sente pas d'excuses. Je d�cris des faits irr�futables. J'avais tellement de charme que j'aurais convaincu un poussin d'�clore, ou vendu la clim � un Esquimau mort.
Apr�s des milliers d'heures pass�es entre les mains des meilleurs entra�neurs dans la salle de sport la plus ch�re du monde, mon corps avait atteint une telle perfection que les femmes se bousculaient pour entrer dans ma chambre o� elles restaient litt�ralement bouche b�e, � remercier la chance qui les avait plac�es dans ma ligne de mire, qui avait fait d'elles, ne serait-ce qu'une nuit, les plus belles cr�atures de la terre, avec leurs bras graciles, leur �piderme aussi doux que la peau de chamois, leur odeur - mon Dieu, cette odeur - et leur chevelure dor�e cascadant sur leurs �paules pour venir effleurer mon torse. Il suffisait d'un regard pour qu'elles sentent la chaleur et la faim tirailler leur ventre, avant m�me de conna�tre mon nom. D'ailleurs, elles s'en moquaient, j'aurais aussi bien pu �tre tueur en s�rie qu'�v�que.
Il fallait me voir, fermement camp� dans mes chaussures Lobb directement envoy�es de Londres, avec mes jambes puissantes, capables de soulever cent trente kilos de fonte ou de franchir les gratte-ciel d'un bond f�lin, et tout le reste de mon corps - bassin et hanches souples, ventre aussi dur et plat qu'un lac gel� et pourtant si chaud sous la paume. Peu importait � ces femmes de se faire marquer au fer rouge. Pareilles � ces toxicos incapables de s'arr�ter avant la derni�re dose, elles savaient bien qu'ensuite il y aurait le supplice du sevrage, et malgr� �a n'aspiraient qu'� la jouissance aigu� de la piq�re, qu'� �tre p�n�tr�es par l'aiguille incandescente - moi.
Le jour, on bossait comme des brutes.

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