Présentation de l'éditeur :
L'Ancolie est une fleur aussi belle que toxique. Belle, à l'image de certains souvenirs. Toxique, à l'image de certains regrets. L'Ancolie, c'est aussi le nom d'un chalet perdu en pleine montagne. C'est là que vit Vincent, un homme seul et meurtri. Rejetant son passé et redoutant son avenir, il préfère vivre dans le présent. Une existence éprise de liberté qu'il consacre entièrement à sa passion pour la montagne et à son métier de guide. Jusqu'au jour où la mort frappe tout près de lui, l'obligeant à sortir de sa tanière.
Aux yeux de tous, un tragique accident, une chute mortelle. Seul Vincent est persuadé qu'il s'agit d'un meurtre, que ce n'est pas la montagne qui a tué, et que les vrais coupables doivent payer. Alors, aidé par Servane, une jeune recrue de la gendarmerie avec laquelle il a noué une étrange relation, il se lance dans une quête de vérité. Une quête qui va le conduire sur d'effroyables sentiers, le confronter à ses propres démons.
Une quête qui va déterrer un à un des secrets profondément enfouis au coeur de cette paisible vallée, et qui auraient dû le rester à jamais. Car si le mensonge blesse, la vérité peut être fatale...
Karine Giébel est née en 1971 dans le Var où elle vit toujours. Depuis qu'elle sait tenir un stylo, elle écrit... Elle est notamment Fauteur de Terminus Elicius. Prix Marseillais du polar 2005, et des Morsures de l'ombre, prix Intramuros à Cognac en 2008, Prix Derrière les Murs au Festival International du Roman Noir en 2009 et lauréat du Prix SNCF du Polar en 2009. Ses livres sont traduits aux Pays-Bas, en Espagne et en Russie. Certains d'entre eux sont en cours d'adaptation audiovisuelle.
Extrait :
Un mois et demi plus tôt... le 3 mai.
Le jour qui filtre déjà au travers des rideaux.
Dehors, les premières joutes musicales des oiseaux.
Malgré l'absence de réveil, Vincent jugea qu'il était environ 7 heures ; l'instinct, probablement. Quelques secondes durant, il écouta ce matin ordinaire, savourant cet instant hors du temps, de l'espace, des contraintes. Presque hors de la vie.
Que le jour est beau, au sortir des ténèbres...
Sur sa droite, la silhouette de celle qui avait partagé sa nuit.
Sa nuit, mais pas ses cauchemars.
Personne, désormais, ne serait assez intime pour fouler son infernal jardin secret.
Vincent se leva sans la réveiller, malgré les gémissements plaintifs du parquet en bois.
Un étage plus bas, il s'exila sur la terrasse, une tasse de café à la main, suivi de près par Galilée, son fidèle berger des Pyrénées. La journée s'annonçait magnifique, le soleil testait déjà ses premiers rayons sur les cimes encore enneigées. Une légère brise balayait la vallée, souffle bienfaisant qui avait le don de nettoyer l'âme autant que le ciel. Vincent la laissa donc dissiper les images nocturnes, venimeuses, s'attardant encore dans sa tête, tels ces nuages cramponnés aux sommets.
Rien de prévu aujourd'hui ; aucun client, aucune course. Mais beaucoup de travail ici même...
Le grincement de la porte l'arracha brutalement à sa contemplation ; à sa solitude, si chère. Patricia, visage ensommeillé, cheveux emmêlés, lui sembla beaucoup moins désirable que la veille au soir. Normal, il avait eu ce qu'il voulait, n'attendait plus rien d'elle.
La jeune femme se lova contre lui, passa ses bras autour de son cou.
Deux serpents tièdes, doux.
Deux chaînes sensuelles.
Suffocantes.
- Il fait froid ! murmura-t-elle dans un frisson.
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