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Arendt, Hannah Condition de l'homme moderne ISBN 13 : 9782266043878

Condition de l'homme moderne - Couverture souple

 
9782266043878: Condition de l'homme moderne
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406pages. 18x11x2cm. Poche.

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Revue de presse :
La glorification de la vie active.
La modernité se caractérise essentiellement par un renversement, qui consiste à faire de la vie active, et non plus de la vie contemplative, ce qui constitue l'humanité de l'homme. Cette inversion est aussi ce qui fonde l'aliénation de l'homme moderne, qui finit par ne plus comprendre ce qu'il fait.
Travail, oeuvre, action : trois modalités fondamentales de la vie active.
La vie active désigne trois manières pour l'homme d'être lié au temps : l'homme travaille pour survivre, il produit des oeuvres pour conférer une permanence à son existence, ses actions sont la condition même de l'Histoire. En sur-valorisant le travail, la modernité condamne l'homme au caractère éphémère de la vie.
L'action comme condition du politique.
Sans l'action et le langage qui les sauvent de l'oubli, le travail et les oeuvres des hommes n'auraient aucun sens. En valorisant la production d'objets matériels au détriment de l'action des hommes dans le monde, la modernité aboutit nécessairement à une dégradation du politique : les hommes n'ont plus de monde en commun. -- Idées clés, par Business Digest

Notre rapport au monde, au travail, à l'action, est gouverné par une idéologie d'autant violente qu'elle s'impose sur un mode implicite. Il va de soi que celui qui ne produit pas n'existe pas ; il va de soi que travailler c'est produire et que vivre c'est consommer ; il va de soi qu'il faut produire plus, plus vite, avec le minimum de coûts. Hannah Arendt expose (souvent sur un mode confus et moins opératoire que Marx) la réduction idéologique mortelle auquel le monde moderne s'est soumis comme s'il s'agissait d'une fatalité. Fatalité du marché, fatalité de la mondialisation, fatalité du progrès au nom d'une seule et même loi : la productivité... Et celui qui parfois tente de négocier avec cette soit-disant fatalité apparaît comme un réactionnaire dépressif ou un utopiste dangereux qui n'a ni le sens du terrain ni le sens de l'histoire.

La victoire de «l'homo faber» est proclamée, et l'époque moderne se caractérise par un certain nombre de croyances qui consignent cette victoire : confiance aveugle placée dans la technique, assimilation de l'intelligence à l'ingéniosité, soumission au principe d'utilité, instrumentalisation du monde et identification de la fabrication à l'action.

Et pourtant si l'on se veut homme de terrain et de décision l'on est bien obligé de constater que la vie active ne s'épuise pas dans la notion de travail-production, que l'essentiel dans les entreprises se joue dans ces autres modalités de la vie active que sont l'oeuvre et l'action. Le diagnostic d'Hannah Arendt garde-t-il sa pertinence à l'heure du management, de l'innovation, de la création de richesse immatérielle, de marché de l'information ? Autrement dit les entreprises opèrent-elles encore cette réduction de la vie active au travail produisant des objets périssables, de l'homme au producteur-consommateur ? Oui et non.

Non, parce que ceux qui sont amenés à diriger des hommes, à conduire des projets, à mobiliser des énergies, à innover, sentent que leur action se définit davantage selon les catégories de l'oeuvre et du «faire» que selon celle du travail. Assurer une certaine permanence et cohérence à un projet, gérer des conflits, créer des synergies et un authentique sens de l'équipe, imaginer de nouvelles façons de faire ou de nouveaux produits, de fait cela ressort plus de l'action que du travail de production.

Oui, parce que ce qui pouvait apparaître comme une perspective il y a une quarantaine d'années est devenu la réalité quotidienne d'une partie de ceux qui voudraient contribuer au cycle production-consommation et qui s'en trouvent exclus.
Oui, d'autant que les critères selon lesquels on évalue le «faire» de la production sont devenus les seuls critères de l'action. L'homme quoiqu'il fasse est assimilé à un homo faber (une ressource) ses «actes» doivent être productifs comme une machine.

Le problème aujourd'hui est sans doute moins une exclusion des deux dernières catégories qu'une confusion idéologique qui vise à évaluer et à déterminer l'oeuvre et l'action à partir des critères du travail.
La réduction de l'homme à l'homo faber n'a pas supprimé l'homme qui pense, qui agit, qui décide et qui contemple, elle a fait pire, en le soumettant à des catégories ou valeurs qui ne peuvent être les siennes. La révolution économique et technique, dont on ne peut ni ne doit sous-estimer les effets, nous contraint à une rationalité limitée à ce qui est quantifiable et mesurable. Elle opère donc une confusion (à son avantage) entre ce qui est de l'ordre de la technique et ce qui s'y refuse, entre ce qui appartient à l'objet (connaissance technique, production, consommation) et ce qui est du ressort du sujet (décision, innovation, instauration d'un monde). Et le théâtre le plus spectaculaire de cette confusion, c'est l'entreprise.

Elle prône le risque, l'innovation, le management participatif (catégories du sujet, de l'oeuvre et de l'action) mais elle les évalue avec les critères de la production et de la technique : les effets doivent être immédiatement visibles et utiles c'est-à-dire productifs et certains. Or, celui qui prend un risque, qui invente une nouvelle manière de faire ou d'être, sent bien qu'il lui faut du temps (un autre temps que celui de la production), une maîtrise (une autre maîtrise que celle de la technique), une confiance en ceux avec qui il se lance (qui est bien autre chose qu'un contrôle qualité), bref des critères qui ne sont pas ceux de l'homo faber.

L'enjeu de l'entreprise, c'est de sortir de cette confusion entre ce qui appartient au monde de la technique (application qui doit être parfaite et productive) et ce qui relève du monde de l'humain (implication toujours fragile à renouveler) en évaluant selon les critères adéquats ce qui fait la spécificité de chaque mode d'action. Par exemple ne pas demander au même moment d'être innovants et performants, de prendre des risques et d'assurer une prévisibilité parfaite, d'être spécialiste et ouvert à toute possibilité, d'être rapide et réfléchi, de penser et de produire.

Ce n'est qu'en renonçant à ces confusions que l'entreprise cessera d'exacerber nos contradictions pour devenir un lieu possible de sens. -- Christine Cayol -- -- Business Digest

Biographie de l'auteur :

Née à Hanovre (Allemagne) en 1906, dans une famille juive, Hannah Arendt montre très tôt les signes d'une grande précocité intellectuelle. Élève de Heidegger, puis de Husserl, elle soutient, à vingt-deux ans, son doctorat sur " le concept d'amour chez saint Augustin ", sous la direction de Karl Jaspers. En 1933, elle fuit l'Allemagne nazie et se réfugie en France, ou elle résidera jusqu'en 1940. À Paris, elle milite dans des organisations sionistes, aux côtés d'intellectuels tels que Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, Stefan Zweig, ou encore Bertold Brecht. Elle y fait aussi la connaissance de Heinrich Blücher, un communiste allemand, qui l'épouse quelques années plus tard. En 1941, elle émigre aux États-Unis. Devenue citoyenne américaine, la publication de Les origines du totalitarisme en 1951, qui n'apparaît que vingt ans après en France, marque le début de sa renommée. Dès 1955, elle donne, dans diverses universités américaines, des conférences, qui seront reprises dans ses différents ouvrages : La crise de la culture (1961), Condition de l'homme moderne (1958) et L'essai sur la révolution. Elle est, jusqu'à sa mort à New York en 1975, professeur à la New School for Social Research. Son dernier livre, resté inachevé, La vie de l'esprit, est publié à titre posthume, en 1978.

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  • ÉditeurPocket
  • Date d'édition1992
  • ISBN 10 2266043870
  • ISBN 13 9782266043878
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages406
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