Présentation de l'éditeur :
«Vous avez beaucoup d'ennemis ?», demandait-on un jour à Bernard Blier, qui s'empressa de répondre : «Oui, comme tous les gens qui n'aiment pas les cons.»
Orson Welles déclarait : «Il y a trois choses dans la vie que je ne supporte pas : le café brûlant, le Champagne tiède et les femmes froides.»
«Les comédiens ont un langage singulier, écrivait Jean-Claude Brialy dans la présentation de cet ouvrage. Ils se souviennent, improvisent, colorent leur mémoire, citent les formules oubliées, inventent même des phrases drôles, cruelles, qui se répètent et deviennent des citations.»
C'est un florilège de ces pensées d'acteurs qui est proposé ici, de Sacha Guitry à Jean Yanne, en passant par Arletty, Pierre Brasseur, Jean Rochefort ou encore Jean Gabin.
Né à Aumale en Algérie en 1933, Jean-Claude Brialy s'inscrit après son baccalauréat au Conservatoire de Strasbourg, où il obtient un premier prix de comédie. Lors de son service militaire, il est envoyé à Baden-Baden et affecté au service cinéma des années. Il joue alors ses premiers rôles et fait la connaissance de nombreux comédiens dont Jean Marais. Acteur et scénariste, il a tourné avec les plus grands réalisateurs (Jean-Luc Godard, François Truffaut ou encore Éric Rohmer), et continuera d'exercer son talent au théâtre, au cinéma et à la télévision. On compte parmi ses plus belles apparitions, ses rôles dans des films comme Le Beau Serge, La mariée était en noir, L'Effrontée ou encore La Reine Margot. Après son livre, Le ruisseau des singes, où il nous raconte sa vie de comédien, Jean-Claude Brialy s'attache dans Les répliques les plus drôles du cinéma, à rendre hommage au T art et à ses chefs d'oeuvre connus ou méconnus. Il a publié aux éditions XO J'ai oublié de vous dire... (2004), ouvrage qu'il a adapté pour la scène dans une pièce éponyme qu'il joue en 2005 dans toute la France.
Acteur respecté, mémoire du cinéma français, Jean-Claude Brialy s'est éteint le 30 mai 2007.
«[Jean-Claude Brialy] a le sens de la formule, le goût du bon mot et l'art de l'anecdote.»
Ouest France
Egalement chez Pocket : Le ruisseau des singes et J'ai oublié de vous dire...
Texte intégral
Extrait :
«Tous les hommes sont des acteurs, sauf quelques comédiens», écrivait Sacha Guitry. Il était le maître des bons mots, élevé par un père célèbre, spirituel, entouré du meilleur esprit français : Feydeau, Jules Renard, Tristan Bernard, Capus, Allais. Jacques Prévert et Henri Jeanson ont glissé des merveilles dans la bouche de leurs interprètes. Michel Audiard, Jean-Loup Dabadie, Francis Veber ont contribué à fleurir le dialogue avec talent.
Les comédiens ont un langage singulier, ils se souviennent, improvisent, colorent leur mémoire, citent les formules oubliées, inventent même des phrases drôles, cruelles, qui se répètent, se déforment et deviennent des citations.
Les acteurs deviennent auteurs, ils jonglent comme les enfants avec les mots, leur esprit est vif, tordu, pour faire rire il faut griffer sans blesser.
Marie Bell, à la question : «Née quand ?», répondait, impériale : «Oui.» Louis Jouvet, tendant la main à une demoiselle fâchée, et chuchotant : «Le talent, ça ne s'attrape pas.» Jean Gabin, me confiant : «Je ne tourne pas avec des loquedus, je ne travaille qu'avec des acteurs de première et je me mets en surmultiplié.» Arletty : «Mon premier miroir : la Seine.» Michel Simon : «Il faut retrouver la fraîcheur de l'enfance.» Jean Marais : «J'ai fait croire que je portais bonheur.» Paul Meurisse : «À la Comédie-Française, le plus dangereux ce sont les coulisses.» Cécile Sorel, à qui on reprochait d'avoir rencontré des Allemands : «Fallait pas les laisser entrer.» Arletty, à son procès : «Mon coeur est français, mon cul est international.» Edith Piaf : «Mon premier amour, c'est le dernier.» Et Jean Gabin, pour conclure : «Moi, j'adore les acteurs ! C'est chouette, les acteurs ! C'est bath, les acteurs ! C'est eux qui traduisent tout.»
Jean-Claude Brialy
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