La conversation - Couverture souple

Jean D'Ormesson

3,72

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Couverture souple

ISBN 10 : 2266226010 ISBN 13 : 9782266226011

Editeur : Pocket, 2012

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� Il y a des moments o� l'Histoire semble h�siter avant de prendre son �lan : Hannibal quand il d�cide de passer les Alpes avec ses �l�phants pour frapper Rome au cœur ; C�sar sur les bords du Rubicon ; le g�n�ral de Gaulle � l'aube du 17 juin 1940, quand il monte dans l'avion qui va l'emmener vers Londres, vers une r�sistance qui peut para�tre sans espoir. C'est un �clair de cet ordre que j'ai tent� de saisir : l'instant o� Bonaparte, adul� par les Fran�ais qu'il a tir�s de l'ab�me, d�cide de devenir Empereur. � � travers une conversation imaginaire et d�cisive entre Napol�on Bonaparte et Jean-Jacques R�gis Cambac�r�s, son deuxi�me consul, Jean d'Ormesson explore la tension entre l'esprit r�volutionnaire r�publicain et le d�sir de puissance. Il met en sc�ne un Cambac�r�s ensorcel� par le charismartique Bonaparte. Si tous les mots pr�t�s � Bonaparte ont bien �t� prononc�s par lui, l'auteur forge ce dialogue fictif � la veille de l'av�nement du Premier Empire, aux Tuileries, vers le d�but de l'hiver 1803-1804.

Les informations fournies dans la section � Synopsis � peuvent faire r�f�rence � une autre �dition de ce titre.

Revue de presse :

Et si j'instaurais l'Empire ? C'est la question que pose Bonaparte � Cambac�r�s dans un �blouissant dialogue imagin� par Jean d'Ormesson...
Bonaparte interroge Cambac�r�s sur l'avenir de la France. Et c'est un r�gal, un dialogue p�tillant d'humour et d'intelligence comme on les aime chez Jean d'Ormesson. L'historien n'a rien � corriger. Tout est juste et vrai. (Jean Tulard - Le Figaro du 22 septembre 2011)

Ce qui est �patant, dans cette Conversation, c'est que Jean d'Ormesson a eu l'esprit (dont il d�borde...) de tout noter - ce qui ne surprendra gu�re de la part d'un �crivain qui recueille souvent les paroles de Dieu et qui a d�j� enregistr� les moindres variations de protons aux confins de l'univers. Pour les paroles du futur empereur, il s'est content� de picorer ici ou l�, dans les discours ou m�moires d'�poque. Quant � ceux de Cambac�r�s, ils sont apocryphes, d�licieusement d'ormessoniens (du Chateaubriand revu par Sacha Guitry) et pleins d'humour. L'ensemble, sachons-le, a la l�g�ret� d'un Si les Tuileries m'�taient cont�es..., mais aussi la profondeur d'une m�ditation politique d'envergure. (Jean-Paul Enthoven - Le Point du 15 septembre 2011)

Jean d'Ormesson invente. En partie, du moins, car les propos qu'il pr�te � Bonaparte furent tous prononc�s - ou �crits - par l'int�ress�. La rencontre, au coeur de l'hiver 1803-1804, eut-elle lieu ? Rien ne l'atteste. On songe au Souper, de Jean-Claude Brisville, somptueux moment de litt�rature opposant Fouch� � Talleyrand apr�s Waterloo. Bonaparte, ici, converse avec Cambac�r�s. On a un peu oubli� - c'est injuste - quel grand juriste fut le deuxi�me consul. Cambac�r�s, homosexuel notoire, fut celui qui facilita le passage � l'Empire. On comprend, au cours de cette conversation, de quelle fa�on Bonaparte parvint � l�gitimer son r�ve en le transformant en d�sir collectif. Jean d'Ormesson r�ussit l� une photographie palpitante : il capture cet instant, fragile, o� l'ambition d'un homme bouleverse le cours du monde. (Fran�ois Busnel - L'Express, octobre 2011)

Peut-�tre inspir� par l'affaire Bettencourt, Jean d'Ormesson a plac� lui aussi un magn�tophone sous un bureau. Mais c'est celui de Bonaparte, Premier consul. Nous sommes en 1803 aux Tuileries : ce si�cle avait trois ans et, de plus en plus, Napol�on per�ait sous Bonaparte...
Le C�sar de la R�volution est devant son Rubicon. Va-t-il s'�lancer vers le sommet ? Il argumente, plaide, communique sa volont� � son subtil s�ide. L'autre r�siste, puis c�de au vertige. Ce moment d'Histoire imagin�e est plus vrai que beaucoup de r�cits scrupuleux...
Ainsi, le texte de Jean d'Ormesson est plus qu'une brillante pochade. Il capture, par le style et l'�rudition, l'un des tournants de l'histoire fran�aise. (Laurent Joffrin - Le Nouvel Observateur du 13 octobre 2011)

Extrait :

L'histoire offre des moments o� elle semble h�siter avant de prendre son �lan : Alexandre le Grand � la t�te de ses phalanges � l'instant d'attaquer l'Empire perse aux ressources in�puisables ; Hannibal quand il d�cide de passer les Alpes avec ses �l�phants pour frapper Rome au coeur ; C�sar - l'exemple le plus c�l�bre - sur les bords du Rubicon ; le g�n�ral de Gaulle � Bordeaux, � l'aube du 17 juin 1940, quand il monte dans l'avion du g�n�ral Spears qui va l'emmener vers Londres, vers la r�bellion, vers une r�sistance qui peut para�tre alors sans espoir - et vers la gloire.

C'est un �clair de cet ordre que j'ai tent� de saisir : l'instant o� Bonaparte, adul� par les Fran�ais qu'il a tir�s de l'ab�me, d�cide de devenir empereur.

Il y a toute une pr�histoire qu'il faut garder pr�sente � l'esprit. En novembre 1799, Bonaparte a trente ans. Avec la complicit� de Siey�s, apr�s avoir achet� le concours de Barras et avec l'aide de son fr�re Lucien, il a r�ussi de justesse, � son retour d'�gypte, le coup d'�tat du 18 brumaire an VIII : il met fin � un Directoire discr�dit� qui a dur� quatre ans. Les cinq directeurs (seuls les deux premiers comptent) - Barras, Siey�s, Gohier, Roger Ducos, Moulin -sont remplac�s par une �commission consulaire� de trois membres - Siey�s, Ducos, Bonaparte -, bient�t remplac�e elle-m�me, gr�ce � une nouvelle Constitution, par un autre trio : Bonaparte, premier consul ; Cambac�r�s, deuxi�me consul ; Lebrun, troisi�me consul. Le Premier consul a tous les pouvoirs. Le deuxi�me et le troisi�me consul n'ont qu'une voix consultative.
La situation du pays est terrifiante. Le commerce et l'industrie sont ruin�s. La production industrielle est r�duite de 60 % � Paris, de 85 % � Lyon. Les ports de Marseille et de Bordeaux sont pratiquement ferm�s. Le r�seau routier est d�truit. Le service des diligences n'est plus assur�. Un brigandage g�n�ralis� s'�tend � l'ensemble du territoire, surtout en Provence et dans l'Ouest. Les for�ts et les cultures sont d�vast�es. La monnaie a �t� d�valu�e de 99 %. Les caisses de l'�tat sont vides. La paye des fonctionnaires et de l'arm�e accuse un retard de plus d'un an. Les rentes ne sont plus vers�es. Il n'y a plus de budget �tabli. Un d�lire de plaisirs a d�truit les moeurs.

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