Revue de presse :
S'il est impossible de résumer ce roman riche et subtil, si prompt à redéfinir les contours de sa narration, on peut choisir de parler d'abord du titre - en guise d'introduction à deux des principaux personnages : une grande soeur et un petit frère, Lark et Termite. En français, Lark porte le nom d'un oiseau, l'alouette, et Termite est un termite, ce qui n'est pas sans incidences. En effet, ce dernier, enfant autiste, muet, handicapé et presque aveugle, est condamné à rester entre les quatre murs de sa conscience mystérieuse, sous la surveillance amoureuse de sa soeur, dont la voix et la beauté comptent pour deux. A sa manière, ce texte est le chant de Lark, le chant de l'alouette...
Dans une écriture que l'on croirait intime, mais qui ne l'est pas - elle est totale, libre -, Jayne Anne Phillips ne se contente pas de la superposition des amours ou des voix. Elle accumule également les catastrophes (toutes provoquées plus ou moins directement par l'homme) dans un fracas qui est tout aussi ferroviaire (le tunnel) que biblique (le déluge, la guerre). Et ce texte qui était tout entier contenu dans le théâtre tragique de ses personnages déborde, échappe à Lark, au caporal Leavitt, à Lola et à sa soeur Nonie qui a recueilli les deux enfants...
Dans le fracas de ces voix, de la guerre, des trains et des catastrophes, on criera à l'oeuvre d'art, sans pudeur. Il y a du Faulkner, du Woolf et du Kerouac dans ce livre-là. Il y a surtout du Jayne Anne Phillips - une référence supplémentaire à laquelle il faudra se faire. (Nils C. Ahl - Le Monde du 28 août 2009 )
Un roman polyphonique, prodigieux et subtil qui évoque une famille américaine détruite par la guerre de Corée dans les années 1950...
Incroyable talent d'écrivain qui trouve le chemin étroit et subtil pour rejoindre les hauteurs spirituelles des âmes pures, là où la communication semble fusion instantanée des pensées. Grâce d'une écriture où la compassion ignore la mièvrerie mais traduit, dans des passages d'une beauté déchirante, la violence des émotions, de l'amour, de la vie. La réussite du roman repose également sur le dialogue des cinq récits - Lark, Termite, Lola, Robert Leavitt et la tante Nonie. Les échos fructueux qu'ils offrent au lecteur lui permettent d'établir une relation intime avec une oeuvre aussi dense et profonde. (Geneviève Welcomme - La Croix du 9 septembre 2009 )
Roman d'échos et d'infinies correspondances entre le monde, l'Histoire et les hommes, le passé et le présent, l'énigme et le révélé, les vivants et les morts, Lark et Termite est encore une formidable saga familiale, hantée par l'irrésistible fantôme de la mère défunte. Une saga moite et sublime dont les membres sont attachés par des liens indicibles et miraculeux, où la générosité triomphe mystérieusement de la haine, de la chute, de l'absurde. C'est que les personnages de Jayne Anne Phillips ne connaissent ni l'angoisse, ni la peur. Leur soif de vivre est trop forte. Tellurique, vénéneuse et innocente à la fois. (Fabienne Pascaud - Télérama du 1er octobre 2009 )
Cinq voix racontent une famille américaine sur fond de guerre de Corée...
Le livre s'ouvre sur une scène de la guerre de Corée : le caporal Robert Leavitt, vingt ans, de la 24e division d'infanterie, accompagne une colonne de réfugiés nord-coréens, le 26 juillet 1950. La colonne sera bombardée par erreur par l'aviation américaine. Tout en avançant, il se remémore sa vie d'avant : son mariage avec Lola ; leur bébé qui va naître ; la fillette d'une dizaine d'années que Lola a eue d'un autre homme, et qui est élevée par sa tante...
Le roman de Jayne Anne Phillips est à la fois très tendre, et souvent violent. Lola n'est presque jamais évoquée, mais son ombre plane sur l'existence de sa famille, et il faudra une catastrophe, une inondation qui ravage la petite ville, pour que Lark, enfin, apprenne l'histoire de sa mère, et l'identité de son père. Lark et Termite est aussi, à sa façon, un roman d'éducation. (Christophe Mercier - Le Figaro du 22 octobre 2009 )
Présentation de l'éditeur :
Juillet 1950, Corée du Sud ; 1959, Virginie occidentale : quelques dizaines de milliers de kilomètres et neuf ans séparent les deux temps de ce récit à quatre voix. S'y succèdent celle du soldat Leavitt, à l'agonie au fond d'un tunnel après le «malencontreux» pilonnage par les Américains d'une colonne de réfugiés alliés qu'il encadrait ; celle de Nonie, sa belle-soeur, une femme solide et généreuse qui a élevé sa nièce et son neveu après la disparition de leur mère ; celle de Lark, une adolescente courageuse qui ne se résoudra jamais à laisser partir son jeune frère, Termite, handicapé mental et moteur, pour une institution spécialisée ; celle de Termite, enfin, qui relève plus d'une musique intérieure : presque aveugle, il fait preuve d'une sensibilité hors du commun, attentif au moindre bruissement.
La tempête qui se déchaîne sur la paisible bourgade fait écho au déluge de mitraille qui s'abattit sur l'Extrême Orient. Tous les mystères s'évanouissent à l'instant même où ils commencent à planer : paternités, filiations, secrets des solitudes et des existences aliénées.
C'est la puissance délicate d'une écriture tout en réverbérations et en frémissements que de réussir à ravauder le tissu déchiré de correspondances entre sensations tactiles, sonorités et couleurs. Traversé de résonances chimériques qui vont bien au-delà de la chronique entreprise, Lark et Termite suggère tout un univers inattendu de fluctuations entre ici et là, hier et aujourd'hui. Répondant à l'entrelacs de terre et d'eau provoqué par l'inondation, le tangible cède le pas à la magie en un lieu où s'abolit la frontière entre père et fils, animaux et humains, passé et avenir, vivants et disparus.
Jayne Anne Phillips est née en 1952 en Virginie. Elle publié son premier recueil de nouvelles, Black Tickets, en 1979, et son premier roman, Machine Dreams, en 1984. Dès ses débuts, elle est remarquée par Nadine Gordimer et saluée par la critique. Jayne Anne Phillips a enseigné à Harvard, au Williams College ainsi qu'à la Boston University. Elle enseigne actuellement à l'université d'Etat du New Jersey.
«Ce roman est taillé comme un diamant, avec la même authenticité vive et des éclairs de lumière.» (Alice Munro)
«Lark et Termite est un livre extraordinaire et lumineux. C'est une surprenante prouesse de l'imagination.» (Junot Diaz)
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