Extrait :
Extrait de l'introduction :
Pourquoi diable un autre livre consacré aux Beatles ? Le groupe a déjà inspiré des centaines d'ouvrages dans une multitude de langues. On a tout décrit d'eux, de leurs partitions (qu'ils n'ont jamais notées, parce que les Beatles ne savaient ni écrire ni lire la musique) jusqu'au récit chronologique, heure par heure, d'une journée de chaque membre du groupe. Leur histoire est devenue au fil des ans notre version contemporaine des Évangiles, chaque disciple consignant fidèlement pour la postérité ce que saint Paul ou saint John lui aurait confié avant de composer «She Loves You» ou de visiter le Maharishi en Inde. Comme l'a un jour déclaré le compositeur de rock britannique Charles Shaar Murray, leur histoire est la plus grande épopée jamais racontée. Mais, contrairement à d'autres légendes populaires, celle des Beatles n'a pas cessé de prendre de l'ampleur avec les années.
Jusqu'à un certain point, presque toute la littérature qui leur est consacrée - y compris les prétendues histoires objectives -est l'oeuvre de fans. «Ne me dites pas ce que ça veut dire, contentez-vous de me répéter encore et encore ce qui s'est passé», comme l'a un jour résumé un critique. À cet égard, tous ces ouvrages semblent à mon sens passer à côté des éléments clés qui font notre version moderne de l'histoire sainte. Ils nous disent le «quoi» sans réellement nous expliquer le «pourquoi». C'est justement à ce «pourquoi» que j'ai voulu répondre en rédigeant cette histoire culturelle du groupe.
Les Beatles ont été sans conteste des musiciens novateurs et d'excellents paroliers. Au sommet de leur carrière, ils ont vendu plus de disques que n'importe quel autre artiste et ont enregistré quelque deux cents chansons durant les huit années de leur existence.
Cependant, la simple étude de leur musique - à laquelle se livrent la plupart des analystes - n'offre pas un outil suffisant pour mesurer l'impact des Beatles. Certes cette musique était merveilleuse, mais tout comme l'était celle de Beethoven ou d'Irving Berlin, dans un autre registre. Pourtant personne n'assiste à des conventions à la mémoire du compositeur de «White Christmas» ; Irving Berlin n'est pas le sujet d'un flot de biographies, qui ne se tarit pas avec le temps. Les Beatles sont devenus une force historique pour des raisons qui transcendent leur musique.
En esprit clairvoyant, Derek Taylor, qui fut leur confident et leur attaché de presse, l'avait parfaitement compris quand il disait : «Les Beatles ne sont pas un groupe pop. Ils sont une abstraction dépositaire de beaucoup de choses.» Pour comprendre ce groupe, il faut concevoir à une plus grande échelle les forces qu'ils ont déchaînées dans une société dont ils sont devenus les icônes et qu'ils ont marquée de leur empreinte.
Biographie de l'auteur :
Steven D. Stark est écrivain et journaliste culturel. Critique très populaire de la National Public Radio's « Weekend Edition Sunday », il contribue à The World », une émission quotidienne de la BBC. Il est animateur de CNN's Showbiz today. Auteur de Glued to the Set et de Writing to Win, il a écrit régulièrement pour le Boston Globe, le New York Times, le Los Angeles Time et l'Atlantic Mounthly. Depuis son enfance, il est un fanatique des Beatles.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.