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Amado,Jorge La boutique aux miracles ISBN 13 : 9782290059234

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9782290059234: La boutique aux miracles
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AMADO Jorge La boutique aux miracles Livre de Poche 1989

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Biographie de l'auteur :
Jorge Amado naît en 1912 à Ferradas, dans une plantation de cacao du Sergipe, au sud de la province brésilienne de Bahia, "terre violente" que les planteurs se disputent arme au poing.  Les Jésuites de Bahia, chez qui il entre en internat à dix ans, voient en lui une vocation de futur novice. Trois ans plus tard, ils disent une messe d'action de grâces lorsqu'il s'enfuit après s'être proclamé athée et bolcheviste.  On le retrouve, deux ans après, travaillant dans un journal, puis à Rio de Janeiro où il étudie le droit.  C'est en 1931, après l'arrivée au pouvoir du dictateur Getulio Vargas, que Jorge Amado, journaliste débutant, publie son premier roman, Le Pays du Carnaval. Il a dix-neuf ans. Il refusera jusqu'au début des années 90 que soit traduit O País do Carnaval. Sans doute parce qu'ensuite, tout au long de son existence, il refusera le scepticisme condescendant qui caractérise Paulo Rigger, personnage principal du livre: "Tout le pessimisme qui transparaît dans ce roman est complètement artificiel. C'est une attitude naïvement littéraire."  C'est la même année qu'il se met à militer très activement au Parti Communiste, alors interdit au Brésil. Sa vie, dès lors, n'est qu'une suite d'exils, d'errances et de retours. Emprisonné une douzaine de fois, ses livres brûlés et interdits, contraint de s'exiler en Argentine en 1941, puis de retour à Bahia en 1943 lorsque le Brésil se range aux côtés des Alliés contre l'Axe, élu député communiste en 1945, de nouveau contraint de s'exiler en 1948 lorsque le Parti Communiste est ré-interdit, réfugié en France, expulsé de France et interdit de séjour pendant 16 ans, militant itinérant dans les démocraties populaires durant la guerre froide, revenu au Brésil après avoir reçu le prix Staline...  Il ne faut donc pas s'étonner que ses premiers livres reflètent son engagement; Cacao, Suor, qui décrivent la misère et l'oppression des classes populaires brésiliennes. Pourtant à partir de Bahia de Tous les Saints (1935) et de Mar Morto (1936), le souffle épique l'emporte sur l'aspect militant, sans pourtant le diminuer mais en échappant au communisme romantique des écrits de jeunesse qui teintait quelque peu ses personnages de superficialité.  C'est 1954 qui marque le véritable tournant: il décide de s'éloigner du parti pour écrire Gabriela, girofle et cannelle et n'être enfin plus qu'un obà de Bahia, dignitaire du candomblé dont il ne dévoilera jamais que des bribes, devenir finalement, comme il se décrit lui-même «l'anti-docteur par excellence; l'anti-érudit, trouvère populaire, écrivaillon de feuilletons de colportage, intrus dans la cité des lettres, un étranger dans les raouts de l'intelligentsia». Il chantera désormais Bahia, les fêtes chez les amis, les chansons de Vinicius de Moraes, la cuisine afro-bahianaise à l'huile de palme et au lait de coco, la cachaça, la vatapà et les moquecas dont les noms sont déjà des voyages, et les femmes, toutes les femmes; professionnelles, occasionnelles, «dames putes», filles de famille ou patriotes qui se donnent gracieusement aux anti-fascistes et que, dans ses «Navigations de cabotage», il appelle toutes d'un seul nom, Maria: «Maria chacune, toutes, passagères embarquées aux escales, ombres fugaces sur les quais du port, de port en port, ronde du vieux marin».  Cet "anti-docteur" a pourtant reçu tous les prix imaginables, sauf le Nobel. Il est le romancier le plus célèbre de et dans son pays, traduit dans plus de quarante langues, et avec quelques footballeurs, le Brésilien le plus connu à l'étranger, sans doute, et c'est le paradoxe, grâce aux dictatures qui l'ont contraint à vivre si longtemps en exil. Immensément populaire au Brésil, symbole du syncrétisme brésilien né de la nécessité où se sont trouvés les Noirs, pour pouvoir conserver leurs dieux, de les faire fusionner avec la religion catholique, véritable légende vivante (pour son quatre-vingtième anniversaire, des foules s'étaient massées place du Pelhourino, à Bahia, pour un concert d'hommage et d'amitié donné par Gilberto Gil, Maria Bethania, Caetana Veloso), Jorge Amado s'obstine pourtant à rester "l'intrus dans la cité des lettres": « Je ne veux pas reposer en paix, je ne prends pas congé, je dis à bientôt, mes amis. L'heure n'est pas encore venue de reposer sous les fleurs et les discours; je sors vers le frémissement de la rue, Boris le rouge m'accompagne. Merci pour tout, je vais de l'avant, je vais me divertir, ashé. »
Extrait :
Comment le poète Fausto Pena, bachelier ès sciences sociales, fut chargé d'une enquête et la mena à bien

Les lecteurs trouveront dans les pages qui suivent le résultat de mon enquête sur la vie et l'oeuvre de Pedro Archanjo. Ce travail me fut commandé par le grand James D. Levenson, et payé en dollars.
Quelques éclaircissements préliminaires s'imposent, car ladite entreprise se révéla, d'un bout à l'autre, tant soit peu absurde, un incroyable noeud de contradictions. En revoyant mes notes, je dois me rendre à l'évidence qu'elles expriment : sous bien des aspects, l'incompréhensible et l'invraisemblable subsistent, tout est obscur et confus en dépit de mes efforts, véritablement considérables, qu'on me croie ou non.
Quand je parle de doutes et d'incertitudes, d'imprécisions et d'erreurs, je ne fais pas seulement allusion à la vie du maître bahianais mais bien à la totalité des faits dans leur complexité : depuis les événements d'un passé lointain jusqu'aux épisodes d'aujourd'hui - avec la sensationnelle interview de Levenson -, de la fabuleuse beuverie des festivités des cinquante ans d'Archanjo à la soirée de la clôture solennelle des commémorations de son centenaire. Pour ce qui est de la reconstitution de la vie d'Archanjo, le savant de Columbia n'en exigeait pas tant, son intérêt se limitait aux méthodes d'enquête et de recherche, aux conditions de travail qui avaient permis, avaient engendré une oeuvre aussi vivante et aussi originale. Il me chargea uniquement de recueillir des données grâce auxquelles il puisse se faire une meilleure idée de la personnalité d'Archanjo sur qui il allait écrire quelques pages, une sorte de préface à la traduction de ses oeuvres.
De la vie d'Archanjo bien des détails m'échappèrent, et même des faits importants, peut-être essentiels. Je me heurtai fréquemment au vide, un trou dans l'espace et dans le temps, ou je me trouvai face à des événements inexplicables, des versions multiples, des interprétations extravagantes, un complet désordre dans les matériaux recueillis. Je ne réussis jamais à savoir, par exemple, si la Noire Rosa de Oshalá était, ou non, la même personne que la mulâtresse Risoleta, descendante de Malais, ou que la fameuse Dorotéia, de connivence avec le diable. Certains l'identifiaient à Rosenda Batista dos Reis, venue de Muritiba, tandis que d'autres attribuaient sa légende à la belle Sabina dos Anjos, «de tous les anges le plus beau», dans la chronique galante de maître Archanjo. Enfin, était-ce une femme unique, ou étaient-ce des créatures différentes ? Je renonçai à savoir et, d'ailleurs, je ne crois pas que personne l'ait jamais su.
Je confesse m'être résigné, par lassitude ou irritation, à ne pas élucider certaines hypothèses, à ne pas tirer au clair des détails - décisifs, qui sait ? - tels étaient l'imbroglio des récits et la discordance des témoignages. Tout se résumait à des «peut-être», «c'est possible», «si ce n'était pas comme ci, c'était comme ça», un manque absolu de cohérence et de sûreté, comme si ces gens n'avaient pas eu les pieds sur terre et voyaient dans le défunt, au lieu d'un être en chair et en os, une vraie légion de héros et de magiciens en un seul homme, à en juger par les prouesses qu'ils lui attribuaient. Je ne parvins jamais à faire le partage entre le témoignage et l'invention, entre la réalité et la fantaisie.

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  • ÉditeurJ'ai lu
  • Date d'édition2015
  • ISBN 10 2290059234
  • ISBN 13 9782290059234
  • ReliurePoche
  • Nombre de pages448
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Amado, Jorge
Edité par J'AI LU (2015)
ISBN 10 : 2290059234 ISBN 13 : 9782290059234
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