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Extrait :
Clovis : le miracle de la sainte ampoule
«France, qu'as-tu fait des promesses de ton baptême ?» Ainsi Jean-Paul II, lors de sa première visite en France, questionne les fidèles, soupçonnés d'avoir oublié que leur pays était la «fille aînée de l'Église», comme l'avait nommée plusieurs souverains pontifes avant lui.
En interpellant les Français, le pape se réfère directement à ce qui serait l'événement fondateur de leur histoire : le baptême de Clovis, en 496 ! Une cérémonie symbolique qui aurait tout autant contribué à convertir le royaume franc à la chrétienté qu'à donner naissance à la nation française. Au fil des siècles, transcendant cette vision monarchique et religieuse, le mythe est devenu quasi-réalité et la République des «hussards noirs» a même appris à ses petits écoliers en blouse grise que telle était la vérité historique.
Clovis serait donc devenu par la grâce du baptême le premier roi de France, après avoir reçu à Reims l'onction de l'évêque Rémi. C'est faire fi de quelques vérités historiques et même géographiques. A commencer par celle-ci : Clovis le Franc, et donc d'ascendance germaine, est né à Tournai en 466. Par conséquent, selon nos frontières d'aujourd'hui, il serait belge. Mais la construction de la fable doit s'accommoder de quelques approximations et céder le pas à la légende. D'autant que les sources sur la véritable histoire de Clovis sont rares et tiennent essentiellement dans L'histoire des Francs, ouvrage d'un autre évêque, Grégoire de Tours, mais écrit soixante ans après la mort du premier des Mérovingiens.
Point d'orgue de cette hagiographie, souvent confuse et même parfois contradictoire, le baptême.
Fin du VIe de notre ère. À la mort de son père, Childéric, Chlodowig, son premier et vrai nom, est devenu roi à seize ans d'une tribu de Francs installée au nord de la France actuelle, les Francs saliens. Comme les siens, il est probablement encore païen alors qu'une large partie de la Gaule a épousé depuis fort longtemps la foi chrétienne. Cependant, à une époque où les dogmes n'ont pas encore été tous fixés, la doctrine arianiste s'est largement répandue parmi les grands de ce monde et même quelques évêques. Les Burgondes, les Vandales, les Alamans ont ainsi choisi l'arianisme pour la plus grande désolation de la majorité gallo-romaine des évêques chalcédoniens, c'est-à-dire, catholiques. Clovis, à sa façon, très vigoureuse, va arbitrer cette querelle et même la trancher. D'où l'importance de son baptême qui sera glorifié, mis en scène par l'Église et, en réalité, très politique !
Clovis, qui a déjà eu un fils hors mariage, épouse la très fervente catholique Clotilde, fille de Gondebaud, roi des Burgondes. Toutefois, jusqu'ici, la belle n'a pas réussi à convaincre son farouche guerrier de se convertir et d'abandonner, comme elle le lui lance d'un ton méprisant, ses Jupiter, Neptune et autres dieux païens ! Mais le chef chevelu - chez les Francs, la longueur des cheveux tient lieu d'insigne royal - résiste. Il est d'autant moins enclin à renoncer à son panthéon que le destin s'acharne sur sa descendance : le premier fils de Clotilde, Ingomer, qu'il a pourtant consenti à faire baptiser, meurt peu après sa naissance. Et le deuxième, Clodomir, échappe de peu au même sort. Bref, pense-t-il, à quoi sert le Dieu de Clotilde s'il est impuissant à protéger ceux qui croient en Lui.
En réalité, Clovis ne songe qu'à élargir les frontières de son petit royaume. En 486, toujours d'après son flatteur historiographe Grégoire, il défait le Romain Syagrius à Soissons. Ce rejeton de la grandeur impériale prétendait être le roi des Gaulois. Inacceptable pour Clovis. Syagrius, battu, a réussi à s'enfuir. Le Franc le retrouvera plus tard et ordonnera qu'il soit proprement occis.
Présentation de l'éditeur :
«France, qu'as-tu fait des promesses de ton baptême ?» Ainsi Jean-Paul II, lors de sa première visite en France, questionne les fidèles, soupçonnés d'avoir oublié que leur pays était la «fille aînée de l'Église», comme l'avait nommée plusieurs souverains pontifes avant lui.
En interpellant les Français, le pape se réfère directement à ce qui serait l'événement fondateur de leur histoire : le baptême de Clovis, en 496 ! Une cérémonie symbolique qui aurait tout autant contribué à convertir le royaume franc à la chrétienté qu'à donner naissance à la nation française. Au fil des siècles, transcendant cette vision monarchique et religieuse, le mythe est devenu quasi-réalité et la République des «hussards noirs» a même appris à ses petits écoliers en blouse grise que telle était la vérité historique.
Clovis serait donc devenu par la grâce du baptême le premier roi de France, après avoir reçu à Reims l'onction de l'évêque Rémi. C'est faire fi de quelques vérités historiques et même géographiques. A commencer par celle-ci : Clovis le Franc, et donc d'ascendance germaine, est né à Tournai en 466. Par conséquent, selon nos frontières d'aujourd'hui, il serait belge. Mais la construction de la fable doit s'accommoder de quelques approximations et céder le pas à la légende. D'autant que les sources sur la véritable histoire de Clovis sont rares et tiennent essentiellement dans L'histoire des Francs, ouvrage d'un autre évêque, Grégoire de Tours, mais écrit soixante ans après la mort du premier des Mérovingiens.
Point d'orgue de cette hagiographie, souvent confuse et même parfois contradictoire, le baptême.
Fin du VIe de notre ère. À la mort de son père, Childéric, Chlodowig, son premier et vrai nom, est devenu roi à seize ans d'une tribu de Francs installée au nord de la France actuelle, les Francs saliens. Comme les siens, il est probablement encore païen alors qu'une large partie de la Gaule a épousé depuis fort longtemps la foi chrétienne. Cependant, à une époque où les dogmes n'ont pas encore été tous fixés, la doctrine arianiste s'est largement répandue parmi les grands de ce monde et même quelques évêques. Les Burgondes, les Vandales, les Alamans ont ainsi choisi l'arianisme pour la plus grande désolation de la majorité gallo-romaine des évêques chalcédoniens, c'est-à-dire, catholiques. Clovis, à sa façon, très vigoureuse, va arbitrer cette querelle et même la trancher. D'où l'importance de son baptême qui sera glorifié, mis en scène par l'Église et, en réalité, très politique !
Clovis, qui a déjà eu un fils hors mariage, épouse la très fervente catholique Clotilde, fille de Gondebaud, roi des Burgondes. Toutefois, jusqu'ici, la belle n'a pas réussi à convaincre son farouche guerrier de se convertir et d'abandonner, comme elle le lui lance d'un ton méprisant, ses Jupiter, Neptune et autres dieux païens ! Mais le chef chevelu - chez les Francs, la longueur des cheveux tient lieu d'insigne royal - résiste. Il est d'autant moins enclin à renoncer à son panthéon que le destin s'acharne sur sa descendance : le premier fils de Clotilde, Ingomer, qu'il a pourtant consenti à faire baptiser, meurt peu après sa naissance. Et le deuxième, Clodomir, échappe de peu au même sort. Bref, pense-t-il, à quoi sert le Dieu de Clotilde s'il est impuissant à protéger ceux qui croient en Lui.
En réalité, Clovis ne songe qu'à élargir les frontières de son petit royaume. En 486, toujours d'après son flatteur historiographe Grégoire, il défait le Romain Syagrius à Soissons. Ce rejeton de la grandeur impériale prétendait être le roi des Gaulois. Inacceptable pour Clovis. Syagrius, battu, a réussi à s'enfuir. Le Franc le retrouvera plus tard et ordonnera qu'il soit proprement occis.
«L'Histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d'accord.» Derrière cette formule de Napoléon se cachent le plus souvent des drames humains ou des changements du cours de l'histoire, comme la bataille de Valmy ou l'attaque de Pearl Harbor. Le baptême de Clovis ; la grande peur de l'An Mil ; Ravaillac ; le mariage secret entre Anne d'Autriche et Mazarin ; le procès truqué de Fouquet ; l'explosion de l'USS Maine devant Cuba ; les procès staliniens en Europe de l'Est ; les vrais-faux nazis de l'après-guerre ; les fausses ADM irakiennes ; etc. : autant de mensonges, de manipulation et de désinformation décryptés par Monsieur X pour nous éclairer sur la réalité des faits.
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- ÉditeurJ'ai lu
- Date d'édition2015
- ISBN 10 2290101400
- ISBN 13 9782290101407
- ReliurePoche
- Nombre de pages384
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Les grands mensonges de l'histoire [FRENCH LANGUAGE - Soft Cover ]
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J'Ai Lu
(2015)
ISBN 10 : 2290101400
ISBN 13 : 9782290101407
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Les grands mensonges de l'histoire
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Description du livre Paperback. Etat : Brand New. 384 pages. French language. 6.93x4.33x0.94 inches. In Stock. N° de réf. du vendeur zk2290101400
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