"N'oublie pas ce que je dis : le sixième jour, ou bien on meurt ou bien on ressuscite." L'instituteur est lui-même touché par l'épidémie de choléra qui frappe l'Égypte en 1948. Son élève Hassan, accompagné de sa grand-mère Om Hassan, est devant l'école le sixième puis le septième jour. Mais il ne revient pas. Quand Hassan souffre à son tour des premiers symptômes, Om Hassan l'emmène loin du village où les dénonciateurs pullulent, et part rejoindre la mer purificatrice. Le courage de la vieille femme est immense, sa foi est invincible : "L'ombre, c'est la maladie du soleil, et rappelle-toi, le soleil gagne toujours." Mais la route est longue, et les obstacles innombrables, voire insensés, lorsqu'ils prennent l'apparence d'Okkasionne, le montreur de singes.
Le Sixième Jour connut un succès tant auprès des adultes (auxquels il est d'abord destiné) qu'auprès des enfants, ce qui surprit l'auteur elle-même. Pourtant, la lutte immémoriale qui oppose le courage, l'amour, la foi aux forces du mal constitue l'apanage des plus grands contes ou légendes universels. --Laure Anciel
Née au Caire en 1920, Andrée Chedid commence à écrire en 1943, d'abord en anglais puis en français. À travers une œuvre multiple - théâtre, romans et nouvelles, poésie, essais -, elle est rapidement reconnue sur la scène littéraire. Ses romans Le Sixième Jour (1960) et L'Autre (1969) ont été adaptés au cinéma. Elle atteint la consécration avec Les Corps et le Temps, Goncourt de la nouvelle 1979, et reçoit en 2002 le prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre poétique. Elle continuera à écrire fictions et poésie aux Éditions Flammarion jusqu'à la fin de sa vie, le 6 février 2011.