Extrait :
Extrait de l'introduction :
Les récits de ce volume ont été écrits entre le mois de mai 1987 et celui de juin 1996 - la fin de ma quatrième décennie d'activité comme écrivain de science-fiction et le début de la cinquième. Je doute fort d'avoir imaginé, à l'entame de cette carrière, que l'édition de S.-F. évoluerait comme elle l'a fait au cours des quarante années suivantes.
La science-fiction n'était que peau de chagrin, en ce début de mandat du président Eisenhower. Elle comptait peut-être cinquante écrivains tâchant de distraire un public (avant tout jeune, voire enfantin, et masculin) qui ne devait pas dépasser cent mille lecteurs. La plus grande part de la S.-F. paraissait en revues : il en existait à tout moment quinze ou vingt, surtout des fascicules sur mauvais papier, affublés de titres tels Mawel Science Fiction, Dynamic Science Fiction, Planet Stories ou Thrilling Wonder Stories et de couvertures criardes. Ces magazines ne payaient presque rien, mais, en ce temps-là, on vivait plutôt bien avec presque rien, pourvu qu'on parvienne à additionner ces chèques avec une belle constance au montant quasi nul. La période profitait aux auteurs habiles et prolifiques - Philip K. Dick, Robert Sheckley, Poul Anderson, Gordon Dickson, Philip José Farmer et bien d'autres... Y compris, à dater de 1954, un très jeune Robert Silverberg.
Nous lisions chacune de ces revues et nous nous tenions au courant des derniers travaux des collègues, nous connaissions les rédacteurs en chef et leurs travers, et, en outre, nous nous connaissions tous, car nous vivions pour la plupart agglutinés dans la région de New York ou de Los Angeles. Le milieu de la science-fiction d'alors évoquait un village. (Et il possédait la propension d'un village à exhiber une sexualité de sitcom, nos couples n'étant souvent qu'unions ténues tendant à se rompre et à se recombiner avec une fréquence extraordinaire. X, après avoir divorcé de sa femme Y pour pouvoir épouser Z, se mariait avec l'ancienne femme de B, Q, laquelle avait d'abord été celle de P qui avait épousé par la suite J, l'ex de C, et ainsi de suite, en une ronde vertigineuse. Mais j'étais un rien trop jeune, alors, pour me retrouver impliqué dans ce carrousel.)
Présentation de l'éditeur :
Mon nom est Titan
Nouvelles au fil du temps
1988-1997
TOTALEMENT INÉDIT, CE DERNIER DES QUATRE TOMES RASSEMBLANT LES NOUVELLES LES PLUS SIGNIFICATIVES D'UNE OEUVRE QUI EN COMPTE PRÈS D'UN MILLIER - CHOISIES ET PRÉSENTÉES PAR ROBERT SILVERBERG - COUVRE LA PÉRIODE COMPRISE ENTRE 1988 et 1997. CETTE PÉRIODE, QUI A VU L'ENSEMBLE DE LA PRODUCTION LITTÉRAIRE ET AUDIO VISUELLE DE SCIENCE-FICTION SORTIR DE SON GHETTO, EST CELLE D'UN CERTAIN ABOUTISSEMENT POUR ROBERT SILVERBERG, MOINS PROLIFIQUE EN TEXTES COURTS QUE PAR LE PASSE. IL AVOUE AVOIR «RÉDIGE PLUS DE NOUVELLES DURANT LES SIX PREMIERS MOIS DE L'ANNÉE 1957 QU'AU COURS DE LA DERNIÈRE DÉCENNIE.» MAIS A-T-ON DÉJÀ REPROCHE AUX DIAMANTS LEUR RARETÉ ?
Robert Silverberg
Né en 1935, extraordinairement prolifique sur le double plan de la quantité et de la qualité, il fut quatre fois lauréat du prix Nebula et cinq fois du prix Hugo.
Avec la présente série de recueils, «manière d'autobiographie par le détour de la fiction», on pourra non seulement suivre le parcours d'une légende vivante du domaine, mais aussi revisiter sous un angle original l'histoire de toute la science-fiction moderne.
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