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Dumas, Alexandre Chroniques de la Régence ISBN 13 : 9782311100129

Chroniques de la Régence - Couverture souple

 
9782311100129: Chroniques de la Régence
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Extrait :
Le 9 septembre 1715, vers sept heures du soir, un char funéraire, suivi de quelques voitures de deuil, sortait silencieusement de Versailles, traversait le bois de Boulogne, gagnait la plaine Saint-Denis, par des chemins détournés, et entrait dans la vieille basilique de Dagobert, portant un cadavre qui venait prendre, sur le premier degré de l'escalier des tombeaux, la place que son prédécesseur, étonné sans doute d'une si longue attente, y tenait depuis soixante et treize ans.
Ce cadavre qui, à son tour, devait attendre son successeur pendant cinquante-neuf ans était celui du roi Louis XIV.
Pourquoi la dernière dépouille d'un des plus grands rois que la France ait eus avait-elle suivi cette route détournée ? Pourquoi autour d'elle cette absence de pompe royale ? Pourquoi ce mystérieux acheminement vers la dernière demeure ?
C'est que la majesté de la mort, d'ordinaire la plus puissante de toutes les majestés, était cette fois aussi insuffisante que la majesté du rang pour protéger Louis XIV contre l'outrage.
En effet, quand la nouvelle de la mort du roi se répandit autour de Versailles, Paris tressaillit de joie comme s'il sentait se briser un long esclavage ; le peuple, si longtemps malheureux, opprimé, ruiné, méprisé, presque haï, le peuple battit des mains, dansa, chanta, alluma des feux par la ville : de sorte que le lieutenant de police, M. d'Argenson, qui avait fait d'inutiles efforts pour s'opposer à ce torrent d'impiétés, déclara qu'il ne répondait de rien si le cortège mortuaire traversait Paris.
Voilà pourquoi le convoi suivait, dans sa course nocturne et mystérieuse, la route que nous avons indiquée.
Mais le peuple n'y perdit rien : ce peuple avide de spectacles et qui depuis si longtemps n'avait plus que celui des processions religieuses, ce peuple jura que celui-ci ne lui échapperait point, et, comme Saint-Denis était le but où devait inévitablement tendre le cadavre royal, ignorant le jour où Louis XIV se rendrait à sa dernière demeure, il alla, dès le 6 septembre, bivouaquer dans la plaine qui sépare Paris du tombeau de ses rois.
Vers dix heures, le cortège apparut.
Chose étrange, pas un prince du sang, pas un des princes légitimés, pas un des pairs créés par ce roi, pas un des courtisans qui, de génération en génération, s'étaient relayés dans les antichambres de Versailles pour attendre son lever, pas un de ces hommes n'accompagnait ce pauvre cadavre isolé, qu'on semblait bien mieux traîner à quelque gémonie inconnue que conduire à une sépulture royale.
M. le duc, seul, jeune homme de vingt-trois ans, petit-fils du Grand Condé, accompagnait le corps.
Était-ce par pitié ? Était-ce pour s'assurer que la porte du caveau funèbre serait bien refermée sur lui ?
Aussi, le peuple, qui attendait tout le long de cette route, le peuple, qui, comme un champ de foire, qui, comme sur une place de marché, avait ses restaurants, ses jeux, ses baladins, aussi le peuple, que la vue d'une certaine pompe, ou, à défaut de cette pompe, une douleur vraie et sincère eût peut-être contenu, le peuple, en voyant cet isolement, comprit-il qu'on lui abandonnait ce cadavre pour qu'il en fît à son plaisir et qu'il se vengeât de l'oppression par l'insulte.
Un mot de l'auteur :
Alexandre Dumas a choisi le roman ou la chronique historique pour continuer à faire du théâtre. Il lève devant nos yeux la toile d'un spectacle dans un fauteuil, sur cette grande comédie qu'on appelle la Régence, dont le principal acteur, Philippe d'Orléans, ne recule devant aucune extravagance, entraînant toute la société dans un branle d'immoralité : spirituel, athée, blasphémateur, débauché, il ne croit en rien, ne respecte aucun lien de famille. Malgré tous ses vices, c'est pourtant un grand et noble coeur, qui remplit la mission que la Providence lui a confiée, conduire le jeune Louis XV jusqu'à sa majorité. La grande comédie affichée se compose de cent petites comédies minuscules dont les personnages sont mis en scène, le plus souvent en robe de chambre ou en déshabillé. Ce spectacle n'est pas pour les pudibond. Quand la toile s'abaisse, que faire ? sinon applaudir à tout rompre l'artiste, dont la verve, une fois encore, éblouit, d'autant que son texte est restitué dans des coupures bien pensantes qui l'avaient défiguré.

Claude Schopp, le préfacier de l'ouvrage

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  • ÉditeurVUIBERT
  • Date d'édition2013
  • ISBN 10 2311100122
  • ISBN 13 9782311100129
  • ReliurePoche
  • Numéro d'édition1
  • Nombre de pages352
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Alexandre Dumas
Edité par 2013 (2013)
ISBN 10 : 2311100122 ISBN 13 : 9782311100129
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Book Hémisphères
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