Présentation de l'éditeur :
Ce recueil d'articles, de conférences et de notes de lecture, écrits le plus souvent à la première personne du singulier, avec une infaillible érudition et une pointe d'humour, fourmille de réflexions sur les rapports dans la vie quotidienne et en littérature entre l'arabe littéral, les arabes parlés et les langues étrangères. Le titre est emprunté à Kafka qui rapporte dans son Journal ce propos d'une artiste de Prague : "Voyez-vous, je parle toutes les langues, mais en yiddish", pour dire qu'on ne se libère pas, du moins à l'oral, de sa langue familiale, familière. En trois étapes - "Comment peut-on être monolingue ?", "Tu ne me traduiras point" et "Dia-logos" -, Kilito revisite les problèmes qui ont taraudé les lettrés arabes depuis l'âge classique, et qui portent essentiellement sur la dualité identité/altérité. Il confronte ses "témoins" : Don Quichotte et Les Mille et Une nuits, Jâhiz et Pétrarque, Goethe et Ibn al-Muqaffa', Ma'arrî et Roland Barthes, bien d'autres aussi dont Hercule Poirot et Amélie Nothomb... Ce faisant, il éclaire de façon originale la problématique de la traduction, les avatars du bilinguisme littéraire, les origines du roman arabe et l'évolution de la littérature marocaine contemporaine.
Biographie de l'auteur :
Abdelfattah Kilito est né en 1945 à Rabat. Professeur à la faculté de lettres de cette ville, il a aussi enseigné à Paris, Princeton et Harvard. Il est l'auteur d'une dizaine d'essais, dont Les Séances (Sindbad, 1983), L'Auteur et ses doubles (Seuil, 1985), L'Œil et l'Aiguille (La Découverte, 1992), ainsi que d'un roman, La Querelle des images (Eddif, Casablanca, 1985) et d'un recueil de nouvelles, En quête (Fata Morgana, 1999). Ont paru chez Sindbad / Actes Sud, Tu ne parleras pas ma langue (2008), Les Arabes et l'art du récit (2009), Dites-moi le songe (2010) et Je parle toutes les langues, mais en arabe (2013). Adbelfattah Kilito a obtenu, en 1989, le Grand Prix du Maroc et, en 1996, le prix du Rayonnement de la langue française attribué par l'Académie française.
Né à Damas, Farouk Mardam-Bey a travaillé comme conseiller culturel à l'Institut du monde arabe. Il dirige la collection "Sindbad" chez Actes Sud. Il vit en France depuis 1965.
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