Extrait :
Y 589
La boîte en fer irisé, décorée d'une tempête d'étoiles qui scintillaient en rythme sur ses quatre faces, typique de la biscuiterie Crousti-Mars, flottait à côté du fauteuil de Galaxine.
Elle plongea dedans une main distraite. Ses ongles produisirent un bruit métallique en touchant le fond de la boîte. Elle agita frénétiquement les doigts entre les miettes et poussa un soupir de soulagement quand son index heurta le bord rond d'un petit gâteau.
Son regard quitta l'écran qu'elle scrutait jusque-là avec un soupçon de perplexité pour vérifier l'atroce réalité.
- Misère interstellaire, c'est le dernier ! Tu m'excuseras, Aérofrin, je ne te l'offre pas.
Le beau jeune homme assis en face de Galaxine leva les yeux au ciel. Un ciel bleuté tirant légèrement sur le rose, ce matin-là.
- Je ne veux pas de biscuit. Je ne mange pas de biscuit. Je ne mange pas.
- Je sais... C'était une blague, soupira Galaxine.
Elle prévint la protestation qui ne manquerait pas d'arriver en poursuivant :
- Tu n'es pas sensible à mon humour, je le sais également. Mon père a oublié d'intégrer cette fonction dans ton programme. Comment a-t-il pu omettre ce détail alors qu'il savait que nous passerions 99 % de notre temps ensemble, seuls à bord du Moucheron ? Tu es magnifique, serviable, compétent, infaillible, cultivé... Mais ce que tu es lisse, ennuyeux et sans surprise, mon pauvre Aérofrin, déplora Galaxine.
Elle se lécha le pouce pour ne pas perdre le dernier grain de sucre caramélisé du Croustiton.
On aurait pu croire que ledit Aérofrin se rengorgerait de la litanie de compliments égrainés par la jeune fille, avant de se renfrogner sous la douche froide qui l'avait suivie. Au lieu de cela, aucune émotion ne vint animer son visage sublime.
Car Galaxine avait extrêmement bien décrit son compagnon : un humanoïde quasi parfait. Son allure et ses traits étaient d'une pureté à faire basculer Vénus dans un trou noir, sa peau digne du velouté des pêches Orcusiennes, ses yeux plus fascinants qu'une aurore boréale. Il connaissait le système solaire mieux que Galaxine le fond de la boîte de biscuits. Grâce à ses disques durs, il pouvait vous réciter l'Histoire de toutes les planètes habitées, d'avant le début de l'Expansion à nos jours. Sans la moindre erreur, ni hésitation. Il savait aussi détecter et réparer n'importe quelle panne de n'importe quel appareil ou engin.
Oui, vraiment, Aérofrin eut été parfait s'il n'avait manqué à ce point d'humour et de sentiments.
Présentation de l'éditeur :
Les anneaux de Saturne ont disparu !
Alors que Galaxine et son assistant l'androïde Aérofrin patrouillent à bord du Moucheron, leur vaisseau spatial, un criminel dérobe les anneaux de Saturne. Il donne des ordres étranges en échange de leur retour... Galaxine saura-t-elle démasquer le maître-chanteur ? L'enquête sera périlleuse et sa conclusion inattendue.
Dans ce premier volume, embarquez pour le système solaire avec Galaxine, l'héroïne sans peur, mais pleine d'humour !
L'auteur : En Alsace, Lenia MAJOR s'adonne à sa passion des grimoires, des chaudrons bouillonnants et des formules magiques. Le jour, elle est pharmacienne mais durant les nuits (surtout de pleine lune), elle écrit des histoires dont l'humour nous ravit. Ses personnages préférés ne rentrent pas dans un moule, ne sont pas des héros costauds, mais essaient de tirer parti de leurs faiblesses pour en faire des forces. Après la série du «Prince des maudits» chez Balivernes et «La fille aux licornes» chez Talents hauts, elle persévère dans les romans avec cette nouvelle série.
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