Extrait :
Extrait du prologue :
Je n'ai pas choisi cette vie ; c'est elle qui m'a choisie. Je suis née au Pakistan et ma vie est le reflet des turbulences, des tragédies et des triomphes de mon pays.
Une fois de plus, le Pakistan se retrouve sous les feux de l'actualité internationale. Des terroristes se réclamant de l'islam mettent en péril sa stabilité. Les forces démocratiques sont persuadées que l'on peut éradiquer le terrorisme en défendant les principes de liberté. Une dictature militaire joue un jeu dangereux, où la duperie le dispute aux intrigues. Craignant de perdre le pouvoir, elle esquive, laissant à l'écart les forces favorables à la modernisation tandis que la flambée de terrorisme s'intensifie.
Le Pakistan n'est pas un pays comme les autres, et ma vie n'a pas été une vie ordinaire : mon père et mes deux frères ont été assassinés. Ma mère, mon mari et moi-même avons tous été emprisonnés. J'ai passé de longues années en exil. Malgré tant de revers et de souffrances, je suis pourtant une femme heureuse. Heureuse, parce que j'ai réussi à ouvrir une brèche dans le bastion de la tradition en devenant la première femme du monde musulman nommée au poste de Premier ministre. Cet événement a marqué un tournant décisif dans le débat houleux sur le rôle des femmes dans une société islamique. Il a démontré qu'une femme pouvait non seulement accéder aux plus hautes fonctions de l'État, mais aussi gouverner fermement un pays et être acceptée comme dirigeante aussi bien par les hommes que par les femmes. Le peuple du Pakistan m'a fait cet immense honneur, et je lui en suis reconnaissante.
Si le débat entre partisans de la modernité et extrémistes est loin d'être clos, la condition des femmes du monde musulman a beaucoup évolué depuis ce jour du 2 décembre 1988 où j'ai prêté serment. Très peu de gens sur cette terre ont le privilège de changer la société, de propulser dans l'ère moderne un pays qui n'avait que des infrastructures des plus rudimentaires, de casser les stéréotypes sur le rôle des femmes et surtout de donner un espoir de changement aux millions de gens qui, jusqu'alors, n'avaient jamais connu l'espoir. Ce n'est pas nécessairement la vie que j'aurais choisie, mais les opportunités, les responsabilités et les réalisations qu'il m'a été donné d'accomplir en ont fait une vie riche. Et j'ai l'intime conviction que l'avenir me réserve encore plus de défis à relever - pour moi-même comme pour mon pays.
Il y a vingt ans, entre l'assassinat de mon père, mon séjour en prison et la responsabilité de reprendre le flambeau derrière lui, mon existence avait pris un tour qui ne me laissait pas beaucoup d'espoir de connaître un jour le bonheur dans ma vie privée - de trouver l'amour, de me marier, d'avoir des enfants. Comme la reine d'Angleterre Elisabeth Ire, qui avait aussi tâté de la prison et était restée célibataire, j'étais convaincue que je ne me marierais jamais. Contrairement à mes attentes et malgré les circonstances difficiles, le bonheur frappa à ma porte : j'ai trouvé la joie et une vie conjugale heureuse, auprès d'un époux dont le courage et la loyauté m'emplissent d'orgueil et qui, tout au long de nos dix-neuf années de mariage, m'a apporté un soutien sans faille.
Présentation de l'éditeur :
Je n'ai pas choisi cette vie, c'est elle qui m'a choisie. Ma vie est le reflet des turbulences, des tragédies et des triomphes de mon pays.
«Le Pakistan n'est pas un pays comme les autres, et ma vie n'a pas été une vie ordinaire : mon père et mes deux frères ont été assassines. Ma mère, mon mari et moi-même avons tous été emprisonnes. J'ai passé de longues années en exil. Malgré tant de revers et de souffrances, je suis pourtant une femme heureuse. Heureuse, parce que j'ai réussi à ouvrir une brèche dans le bastion de la tradition en devenant la première femme du monde musulman nommée au poste de Premier ministre.» Londres, avril 2007.
La vie de Benazir Bhutto s'achève de manière tragique, mais hélas, prévisible. Après les Kennedy et les Gandhi, une nouvelle dynastie politique naît dans la douleur et le sang. En dépit de la violence dont elle a été victime, son autobiographie-testament est un message d'espoir autant qu'un plaidoyer pour l'action et la démocratie. Ses mémoires nous transportent tant son incroyable destin dépasse la fiction.
Diplômée d'Oxford et de Harvard, Benazir Bhutto est née le 21 juin 1953. Héritière politique de son père, Zulfiqar Ali Bhutto, premier chef du gouvernement issu d'un parti progressiste à avoir tenu tête aux militaires, elle est assassinée le 27 décembre 2007, à Rawalpindi, en pleine campagne électorale, à deux kilomètres de l'endroit où il fut exécuté en 1979. Benazir Bhutto a été la première femme élue Premier ministre dans un pays musulman. Son retour au Pakistan le 18 Octobre 2007 avait été marqué par un attentat faisant 150 victimes. Le «danger» qu'elle représentait à la fois pour les Islamistes fanatiques et le pouvoir militaire en place a conduit à son assassinat.
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