Extrait :
Oeil du Prince : Votre pièce a été choisie parmi cent cinquante textes pour le Grand Prix du Théâtre de Versailles. Comment cela s'est-il passé ?
Rémi Amy : J'ai écrit Le Recréateur en trois mois en 2010. Puis, après avoir laissé reposer le texte, je l'ai retravaillé. A ce moment-là, j'ai entendu parler du Grand Prix du Théâtre, qui existe depuis sept ans. Le jury reçoit chaque année entre 120 et 180 manuscrits. Le règlement prévoit que les manuscrits sont anonymes : lorsque le lauréat est élu, les lecteurs ne connaissent donc pas son identité, s'il s'agit d'un homme ou d'une femme, d'un auteur débutant ou reconnu. Il faut être patient : entre le dépôt de mon manuscrit et la proclamation du résultat, il se sera passé quinze mois...
OdP : Vous étiez débutant ?
R. A. : Tout à fait. J'avais publié une première pièce, Seule l'Utopie...', et j'ai écrit depuis un roman. La fiction m'enchante, j'aimerais alterner théâtre et roman dans les années à venir. Un tel prix est une chance : la pièce est montée et jouée au théâtre Montansier (ce n'est pas rien !), elle est publiée à l'Oeil du Prince et la Compagnie des Indes en assure une captation qui devrait encourager d'autres mises en scène, comme ce fut le cas pour Building d'Éléonore Confino ou pour Prosper et George de Gérard Savoisien.
OdP : Puisqu'il s'agit du lancement d'un texte, mais aussi d'un auteur, commençons par l'auteur. D'où venez-vous ?
R. A. : Mes parents sont arrivés de Syrie dans les années quatre-vingt. Je suis donc le premier né en France de ma famille. Mon père est ingénieur, un pur mathématicien; ma mère est psychologue de formation. Ils ont tenu à ce que je suive des études bien comme il faut : chez les jésuites (lycée Saint-Louis de Gonzague), une bonne prépa, puis une école de commerce (HEC). Mais très tôt, mon goût pour le théâtre s'est prononcé.
OdP : Comment est-ce venu ?
R. A. : A l'âge de 15 ans, au lycée. Pour des raisons que j'ignore, les jésuites ont une longue tradition théâtrale. Mon lycée disposait d'une chance incroyable : un théâtre de 250 places. L'animateur de l'option théâtre à l'époque était un professeur de français-latin, Daniel Hamon. C'était un personnage hors du temps avec ses costumes en velours, son éternel noeud papillon et ses lunettes rondes. Il avait un côté très académique : il nous a fait jouer du Sophocle à 17 ans... Nous avons également monté Molière, Shakespeare ou Dürrenmatt. Daniel Hamon nous a transmis une passion sincère pour le théâtre. Il avait un vrai talent de metteur en scène et le charisme d'un chef de troupe. Nous réalisions avec lui les décors et les costumes. Je me souviens même avoir séché des cours de maths pour construire les décors avec lui... La belle époque !
(...)
Présentation de l'éditeur :
La dépression ! Voilà ce qui attend le Créateur si rien ne change. Les hommes, dont il devait tirer la plus grande fierté, sont devenus sa plus grande déception ! Mais sa décision est prise : ce soir, il met fin à son oeuvre. C'était sans compter sur les représentants religieux et politiques de tous bords qui, par tous les moyens, tenteront de déjouer le plan du grand démiurge. L'auteur interroge dans cette pièce, toujours avec humour et légèreté, la responsabilité de chaque individu, dans les dérives de notre société moderne, pointant le mal et la liberté.
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