Présentation de l'éditeur :
Georg Büchner est le génie qui ne vieillit pas. Avec La Mort de Danton, il s'est affirmé dès l'âge de 21 ans comme le poète allemand de la Grande Révolution. Il a trouvé asile en Suisse ; un mandat d'amener avait été lancé contre lui dans sa patrie, le grand-duché de Hesse. Le motif : Büchner «s'était soustrait à l'enquête judiciaire sur sa participation avérée à des actions subversives en quittant le pays». En fait, il était dénoncé pour la publication du Messager hessois, une feuille révolutionnaire visant à encourager les paysans et les artisans de Hesse à se soulever en masse. Outre l'ébauche du Messager hessois et La Mort de Danton, Büchner publia entre 1834 et 1837 deux traductions littéraires et un traité de sciences naturelles. Après sa mort on trouva en plus de ces oeuvres une comédie, Léonce et Lena, des fragments d'une tragédie bourgeoise, Woyzeck, et une nouvelle inachevée, Lenz, ainsi que de nombreuses pages d'études et de notes philosophiques. A bien des égards, il avait bouleversé la littérature. Pareille tâche aurait pu occuper toute une vie d'homme. Pourtant, il n'avait pas encore vingt-quatre ans quand il mourut du typhus à Zurich. Chez Büchner le souhait d'intransigeance et de négation radicale s'unit à une forte dose de tragique. Cela crée de la sympathie. Même si sa vie a été celle d'un météore, il n'y a là rien qui puisse être prescrit.
ÉTUDES ET TEXTES DE
Erika Tunner, Jan-Christoph Hauschild, Elias Canetti, Michel Cadot, Georg Lukacs. Pierre Silvain, Stéphane Braunschweig, Fernand Cambon, Alain Cozic, Christa Schoofs, Yasmin Hoffmann, Volker Braun, Dietmar Goltschnigg.
Georg Büchner : Lenz.
ROLAND BARTHES
Madeleine Renouard, Dominique Noguez, Yves Jouan, Eric Marty, Annette Lavers. Nathalie Piégay-Gros, Martin Mégevand, Charlotte Garson, Sally Welbourn, Mireille Ribière. Sheila MacLeod, Patrick Quillier, Claude Coste, Andy Stafford.
CAHIER DE CRÉATION
Rocco Scotellaro ° Anne Talvaz ° Armelle Leclercq
Gérard Farasse ° Bernard Vargaftig ° Karima Berger
CHRONIQUES
Extrait :
LE GÉNIE QUI NE VIEILLIT PAS
Georg Büchner est le génie qui ne vieillit pas. Avec son drame historique La Mort de Danton, il s'est affirmé dès l'âge de 21 ans comme le poète allemand de la Grande Révolution. Il a trouvé asile en Suisse ; un mandat d'amener avait été lancé contre lui dans sa patrie, le grand-duché de Hesse. Le motif : Büchner «s'était soustrait à l'enquête judiciaire sur sa participation avérée à des actions subversives en quittant le pays». En fait, Büchner était dénoncé comme co-instigateur d'une feuille révolutionnaire visant à encourager, renforcer et inciter les paysans et les artisans de Hesse à se soulever en masse. Elle était intitulée Le Messager hessois et avait comme devise «Paix aux chaumières ! Guerre aux palais !»
Outre l'ébauche du Messager hessois et le drame révolutionnaire La Mort de Danton, Büchner publia entre 1834 et 1837 deux traductions littéraires et un traité de sciences naturelles ; après sa mort on trouva en plus de ces oeuvres une comédie achevée (Léonce et Lena), des fragments d'une tragédie bourgeoise (Woyzeck) et une nouvelle inachevée (Lenz) ainsi qu'environ six cents pages d'études et de notes philosophiques. Cette tâche aurait pu occuper toute une vie d'homme. Pourtant, Georg Büchner n'avait que vingt-trois ans, quatre mois et huit jours quand il mourut du typhus à Zurich. C'est sans doute en maniant un scalpel malpropre ou dans une autre circonstance banale que le chargé d'enseignement en anatomie comparative contracta une infection qui fut détectée trop tard et finit par entraîner sa mort.
Son ami Wilhelm Schulz expliqua en 1851 que la véritable raison de la mort prématurée de Büchner avait été la nécessité d'acquérir «une autonomie et une indépendance matérielles». Cela aurait contraint Büchner à une productivité sans exemple, laquelle ne pouvait qu'aboutir à l'épuisement physique. «Par une remarque fugitive faite sur son lit de mort : "Si j'avais pu vivre dans l'indépendance que procure la richesse" - il attira lui-même l'attention sur la cause profonde, la cause sociale de sa mort prématurée.»
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.