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Extrait :
Extrait de l'introduction
On attribuait à André Malraux la paternité du propos qu'il n'a, en réalité, jamais tenu, à savoir que «le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas». Lors d'une interview dans Le Point du 10 novembre 1975, il précisait à Pierre Desgraupes qui l'interrogeait : «On m'a fait dire : «le XXIe siècle sera religieux». Je n'ai jamais dit cela bien entendu, car je n'en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n'exclus pas la possibilité d'un événement spirituel à l'échelle planétaire.»
De toutes les ramifications de l'histoire des mentalités, la superstition a traversé les siècles en les stigmatisant, plus que toute autre, de son empreinte permanente et universelle. Aux quatre coins du monde, ces croyances instinctives ou irrationnelles rythment le quotidien de leurs fidèles, avec des conséquences positives ou négatives selon l'effet porte-bonheur ou malheur (d'objets, d'animaux ou de personnes) et des présages suspicieux ou funestes véhiculés par certains phénomènes.
La personne superstitieuse ne saurait expliquer ses raisons, considérées comme irrationnelles, et, par conséquent, non admises par la science moderne.
«La superstition, disait Goethe, est inhérente à l'homme. Si l'on veut la bannir complètement, elle se réfugie dans les plis et les recoins les plus singuliers de l'âme, d'où elle sort pour reparaître tout à coup lorsqu'on se croit le plus sûr de soi».
La plupart de nos croyances occidentales tirent leurs origines de l'Antiquité où tout avait un sens et chaque circonstance constituait un signe.
En outre, les superstitions puisaient leur force de persuasion dans l'ignorance des populations et dans la peur des maladies, de la mort, du diable, de Dieu.
La méconnaissance du corps humain, et de la nature en général, a ainsi contribué à placer les superstitions au-dessus des consciences individuelles. Le Moyen Âge est révélateur de leur puissance. Les légendes étaient alors légions et l'imaginaire des gens propice à s'y laisser porter.
Plus tard, les rationalistes, tels que Descartes, Malebranche, Spinoza, Bayle, s'élevèrent, systématiquement, contre la superstition. Le philosophe néerlandais, Baruch Spinoza, parut le plus radical dans la mesure où son discours contre la superstition se révéla très explicitement être une critique envers la religion, présentée, à l'époque, comme une forme de la pensée superstitieuse.
Dans ce même courant de pensée, ses successeurs, les philosophes des Lumières, firent, de la dénonciation des superstitions, un thème de leur combat mené au nom de la raison.
Le projet des Lumières visait à développer la connaissance rationnelle afin de faire reculer les «vaines craintes» associées aux superstitions et, par voie de conséquence, de s'affranchir d'une soumission craintive à la nature en la dominant.
Le recul de la superstition fut considéré comme le préalable au progrès moral et au bonheur, parce qu'il déterminait la condition de la sortie de l'homme de minorité, pour reprendre l'expression de Kant dans Qu'est-ce que les Lumières ?
Présentation de l'éditeur :
On attribuait à André Malraux la paternité du propos qu'il n'a, en réalité, jamais tenu, à savoir que «le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas». Lors d'une interview dans Le Point du 10 novembre 1975, il précisait à Pierre Desgraupes qui l'interrogeait : «On m'a fait dire : «le XXIe siècle sera religieux». Je n'ai jamais dit cela bien entendu, car je n'en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n'exclus pas la possibilité d'un événement spirituel à l'échelle planétaire.»
De toutes les ramifications de l'histoire des mentalités, la superstition a traversé les siècles en les stigmatisant, plus que toute autre, de son empreinte permanente et universelle. Aux quatre coins du monde, ces croyances instinctives ou irrationnelles rythment le quotidien de leurs fidèles, avec des conséquences positives ou négatives selon l'effet porte-bonheur ou malheur (d'objets, d'animaux ou de personnes) et des présages suspicieux ou funestes véhiculés par certains phénomènes.
La personne superstitieuse ne saurait expliquer ses raisons, considérées comme irrationnelles, et, par conséquent, non admises par la science moderne.
«La superstition, disait Goethe, est inhérente à l'homme. Si l'on veut la bannir complètement, elle se réfugie dans les plis et les recoins les plus singuliers de l'âme, d'où elle sort pour reparaître tout à coup lorsqu'on se croit le plus sûr de soi».
La plupart de nos croyances occidentales tirent leurs origines de l'Antiquité où tout avait un sens et chaque circonstance constituait un signe.
En outre, les superstitions puisaient leur force de persuasion dans l'ignorance des populations et dans la peur des maladies, de la mort, du diable, de Dieu.
La méconnaissance du corps humain, et de la nature en général, a ainsi contribué à placer les superstitions au-dessus des consciences individuelles. Le Moyen Âge est révélateur de leur puissance. Les légendes étaient alors légions et l'imaginaire des gens propice à s'y laisser porter.
Plus tard, les rationalistes, tels que Descartes, Malebranche, Spinoza, Bayle, s'élevèrent, systématiquement, contre la superstition. Le philosophe néerlandais, Baruch Spinoza, parut le plus radical dans la mesure où son discours contre la superstition se révéla très explicitement être une critique envers la religion, présentée, à l'époque, comme une forme de la pensée superstitieuse.
Dans ce même courant de pensée, ses successeurs, les philosophes des Lumières, firent, de la dénonciation des superstitions, un thème de leur combat mené au nom de la raison.
Le projet des Lumières visait à développer la connaissance rationnelle afin de faire reculer les «vaines craintes» associées aux superstitions et, par voie de conséquence, de s'affranchir d'une soumission craintive à la nature en la dominant.
Le recul de la superstition fut considéré comme le préalable au progrès moral et au bonheur, parce qu'il déterminait la condition de la sortie de l'homme de minorité, pour reprendre l'expression de Kant dans Qu'est-ce que les Lumières ?
Superstitieux ou non, lequel dentre nous na pas un jour ou lautre instinctivement remis le pain à lendroit sur la table, évité de passer sous une échelle ou encore tenté sa chance au jeu un vendredi 13, au motif qu «on ne sait jamais...» ! La superstition, ou croyance instinctive en des présages de bon ou mauvais augure attachés à certains gestes de la vie quotidienne, a traversé les siècles en les stigmatisant de son empreinte universelle. Doù vient-elle ? Comment différencier les porte-bonheur des porte-malheur ? Comment la religion se positionne-t-elle face à cette croyance séculaire ? Les «people» sadonnent-elles à des rituels superstitieux ? Dans cet ouvrage que lauteur a souhaité le plus concis possible, sans préjudice à la précision historique des informations fournies, lamateur ou le néophyte aura matière à satisfaire sa curiosité intellectuelle sur lorigine et la nature des superstitions selon le contexte socioculturel, leur évolution et leur impact qui perdure encore au XXIème siècle.
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- ÉditeurTEMPS PRESENT
- Date d'édition2012
- ISBN 10 2351851110
- ISBN 13 9782351851111
- ReliureBroché
- Nombre de pages368
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Les superstitions dévoilées [Broché] Harel-Ramond, Jean-Marc
Edité par
TEMPS PRESENT
(2012)
ISBN 10 : 2351851110
ISBN 13 : 9782351851111
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