Extrait :
Lorsque j'ai écrit la première mouture de mon livre Des signes par milliers, il y a une bonne quinzaine d'années, je n'avais aucune intention de publier ce texte.
Je souhaitais seulement qu'il puisse aider quelques personnes vivant la même épreuve que moi : l'épreuve du deuil.
J'ai donc réalisé ce qu'on appelle en jargon estudiantin un «syllabus». Je l'ai envoyé à quelques amis. Je l'ai passé en lecture à Monique Simonet qui, depuis le début, avait encouragé mes recherches.
Sans que je lui demande quoi que ce soit, elle l'a montré au Père François Brune. De mains en mains, le texte est arrivé chez un éditeur parisien.
Un jour, à ma grande stupéfaction, il m'a écrit : «Monsieur, votre texte m'intéresse. Je suis prêt à le publier mais j'y mets une condition. Vous parlez de beaucoup de choses, certes intéressantes, mais vous ne dites rien de vous-même. Si vous en restez là, votre travail n'intéressera personne tandis que si vous racontez votre propre expérience, beaucoup seront tentés de vous lire et de nous écouler.
J'attends donc un supplément de pages relatif à votre itinéraire personnel !»
Je me rappelle avoir lu cela et, après lecture, avoir mis la lettre de côté, me disant : «Mon cher, tu peux toujours bien y compter; je ne dirai rien de moi sur pareil sujet; je n'ai pas envie d'avoir des ennuis ! Le syllabus existe. On en reste là !»
Mais, dans les semaines qui ont suivi, cette offre me taraudait.
Je me disais : «Tu as voulu aider des gens. Cet homme le fait une proposition en or pour y arriver. Pourquoi refuser ?»
Je me disais encore : «Si à l'âge que j'ai, je ne dis pas ce que j'ai à dire, je ne le dirai jamais ! Et, en définitive, qu'est-ce que j'ai encore à perdre ? Peu de choses en réalité !»
J'ai donc accepté. Malheureusement, un an après la parution du livre, l'éditeur s'est trouvé en difficultés financières ; la faillite est arrivée et le livre est allé rejoindre ses compagnons d'infortune. Il ne sortirait pas en librairie si ce n'est pour alimenter le fond de faillite. Ce n'était pas un avenir rêvé !
De mon côté, je suivais les choses avec «philosophie». Je n'avais pas l'intention de publier. Il fallait donc accepter que la tentative ait avorté.
C'était peut-être un des milliers de signes dont parlait mon livre !
Je n'étais même pas découragé. J'étais serein et je revenais mentalement à mon projet d'un modeste syllabus, moins périlleux et moins susceptible de faire les frais des avatars financiers de l'édition.
Présentation de l'éditeur :
Quinze ans après la rédaction de mon premier ouvrage, « Des signes par milliers », j'en viens aujourd'hui à tenter de partager quelque chose de ma vie spirituelle en évoquant « les saints et les saintes » qui m'ont aidé durant mon parcours terrestre. Il ne s'agit pas, bien entendu, d'un « exhibitionnisme spirituel » dont les médias actuels sont très friands. Le respect de soi-même et des autres passe par une forme de pudeur. Il suffit d'être simple et vrai. Alors, le partage peut venir et il est toujours source d'enrichissement. Cela me rappelle une réflexion, très profonde, du psychologue américain Carl Rogers : « Ce qui est le plus individuel est en même temps le plus universel ». Car nous sommes tous et toutes de la même pâte humaine. Lorsque quelqu'un exprime avec sincérité ce qu'il vit, immanquablement, il se met au diapason de beaucoup d'autres qui vivent une expérience similaire : ce qu'il a découvert de beau et de bon, peut-être arrivera à les aider. À vous qui lisez ce livre, je veux donc dire combien, peu à peu, je me suis persuadé qu'on ne peut traverser la vie en solitaire. C'est vrai au plan humain : ça l'est plus encore au plan spirituel. J'ai aussi acquis cette autre persuasion : dans l'invisible, de nombreuses mains nous sont tendues. C'est une réelle bénédiction que de s'en apercevoir. Il suffit simplement d'avoir ou de retrouver un cur d'enfant : « l'enfant partit avec l'ange »...
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