L'imaginaire face au nazisme - Le cauchemar de fer - Couverture souple

Debenat, Jean-Paul; Guillaud, Lauric

Couverture souple

ISBN 10 : 2351851714 ISBN 13 : 9782351851715

Editeur : TEMPS PRESENT, 2014

A propos du livre

Extrait :

Mondes perdus, fantastique et nazisme
Lauric Guillaud

«L'Allemagne est un pays de catastrophes spirituelles»
(C. G.Jung)

En 1957 parut dans la revue Europe consacrée à la science-fiction un article intitulé «Science-fiction, ou réalisme irrationnel». L'auteur, Jean-Charles Pichon, y écrivait notamment :
Si le mot «surréaliste» présente un sens, ce n'est pas chez André Breton qu'on peut le trouver mais chez, ces prospecteurs du surréel qui, pour pénétrer l'univers interdit où le subconscient sécrète ses monstres, ont renoncé non seulement à toutes les méthodes scientifiques connues mais à la raison elle-même. [...] L'écrivain fantastique écoute toutes les voix qui ne lui parlent pas raison... L'envoûtement, la télépathie, le transfert de masse, le rêve, le spiritisme, l'hypnotisme, la topologie (volontairement j'assemble ce qui n'est pas assemblable) constituent un domaine de choix pour ce réalisme irrationnel faussement nommé science-fiction'.

Avec son concept de «réalisme irrationnel», voisin de ce que Butor appellera «un fantastique encadré dans un réalisme», Pichon anticipe de trois ans celui de «réalisme fantastique» qu'avanceront les auteurs du Matin des Magiciens (Livre de Poche, i960), Louis Pauwels et Jacques Bergier. L'ouvrage, encore aujourd'hui, témoigne d'un succès qui ne laisse d'interpeller ses détracteurs scientifiques et historiens. Ceux-ci contestent radicalement, non seulement l'approche des deux auteurs, mais la validité des informations produites. L'ouvrage porte déjà en germes les thèmes de réflexion, souvent hétéroclites, qui feront la fortune de la revue Planète dans les années soixante : mystère des civilisations disparues, apparition d'ovnis, énigmes de l'histoire. Fidèle à la tradition des revues populaires du début du siècle (Je Sais Tout, Lectures pour Tous), Le Matin des Magiciens alterne commentaires et fiction, faisant coexister nouvelles de science-fiction (signées A. C. Clarke et W. M. Miller) et présentations de théories pseudo-scientifiques, comme la «Terre Creuse». Dans cet ouvrage néoromantique qui veut réhabiliter la notion de merveilleux scientifique triomphent l'imaginaire, le rêve, le délire parfois. Un souffle libertaire y stigmatise le rationalisme borné et la censure de l'imaginaire sous toutes ses formes, prônant une nouvelle approche qui permette à la fois une prise en compte des zones occultes (ou occultées) du passé et une meilleure ouverture vers le futur. Un renouveau mythique est dans l'air du temps, et Le Matin des Magiciens y participe à sa façon. Dans cette nouvelle «Bible» qui vulgarise aussi bien les notions ésotériques que scientifiques, le pire côtoie le meilleur; le pire, avec l'«archéologie spatiale» qui met déjà sur orbite des imposteurs comme Von Däniken, ou avec une avalanche de données ésotériques ou historiques souvent mal digérées ou approximatives ; le meilleur, avec la réhabilitation de chercheurs méconnus comme Charles Fort, ou d'auteurs de fantastique ou de SF scandaleusement négligés jusque-là (Arthur Machen, Gustav Meyrink, etc.). Au moment où il semble de bon ton de dénoncer le manque de rigueur de Jacques Bergier, il convient de rendre hommage à celui qui, sur le plan littéraire, permit au public français de se familiariser, non seulement avec les oeuvres de Lovecraft, mais celles de R. E. Howard, Talbot Mundy, John Buchan et Abraham Merritt {Admirations, C. Bourgeois, 1970).
Pauwels et Bergier savaient-ils qu'en mettant soudain l'éclairage sur le rôle des sociétés secrètes dans l'Histoire, notamment celui des sectes pré-nazies, ils contribuaient, selon certains, à l'éclosion d'une «crypto-histoire» fabriquée de toutes pièces, ou d'un nouveau mythe, souvent décrié, mais toujours vivace ? Depuis lors, toute une série d'ouvrages est apparue, visant, dans le sillage du Mutin des Magiciens, à mettre en évidence les sources occultes du nazisme.

Présentation de l'éditeur :

Cet ouvrage traite des sources occultes du national-socialisme. Ses auteurs ont voulu se démarquer des ouvrages à sensation qui exploitent le filon de la « crypto-histoire », l'histoire que l'on nous cache ! Tout en prenant nettement leurs distances à l'égard d'une idéologie criminelle, les auteurs étudient les sectes fondatrices ou annonciatrices de l'esthétisme et de l'architecture du nazisme. Centré notamment sur les rapports que l'hitlérisme entretient avec le mythe de l'Atlantide. On constate dans ce livre que les sociétés secrètes jouèrent un rôle actif afin de préparer l'Allemagne au national-socialisme. Nombre d'auteurs dans le domaine de l'anticipation et/ou du fantastique, eux-mêmes membres ou proches des sociétés secrètes, contribuèrent à mettre en valeur la notion de « Surhomme ». L. Guillaud propose à cet égard un tableau comparatif entre les concepts énoncés par le romancier E. Bulwer-Lytton dans "La Race à venir" et les propos d'Adolf Hitler. Pour clore ces réflexions, sans doute convenait-il de donner la parole au mythologue Jean-Charles Pichon, auteur de la postface. En effet, puisqu'Adolf Hitler se voulait le héraut et le « Grand Accoucheur » d'un monde nouveau destiné à durer mille ans, il incombait à J.-C. Pichon de replacer le national-socialisme dans le contexte des prophéties qui émaillèrent l'Histoire.

À propos de cette édition

• Éditeur: TEMPS PRESENT
• Date d'édition: 2014
• ISBN 10: 2351851714
• ISBN 13: 9782351851715
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 206