Le Monde : grands portraits - Couverture souple

Subtil, Marie-Pierre

Couverture souple

ISBN 10 : 2352041376 ISBN 13 : 9782352041375

Editeur : Les Arènes, 2011

Synopsis

Il y a les héros, les vrais, immortalisés depuis dans les manuels d'Histoire, mais qui, sur l'instant, avaient bien des défauts. De Gaulle est " sublime et intolérable ", Winston Churchill " imprévisible et indiscipliné ", Albert Einstein " mauvais mari et piètre père " Les grandes figures de la politique française sont là, fouillées au scalpel, de Pierre Mendès France à Jacques Chirac. Mais voici Margaret Thatcher qui surgit en " une ", Ronald Reagan qui s'efface, l'énigme Hu Jintao posée comme une équation à résoudre. Entre en scène Jim Harrison, l'ours des Grands Lacs, accompagné par une galaxie d'artistes, d'Arletty à Yourcenar... Voilà Coluche surgi par effraction dans une France incertaine. Et Depardieu, le voyou devenu star. Les héros sombres ont aussi leur place dans ce Panthéon d'encre et de papier, comme Eva Peron, icône trouble de l'Argentine ou Khomeiny, qui fomente son retour en Iran dans les rues de Neauphle-le-Château. Une pléiade d'êtrçs complexes, fous, vaniteux, géniaux.

A propos du livre

Extrait :

Les visages du «Monde»

En deux tiers de siècle, tout a changé dans la manière de pratiquer le journalisme. Des différents genres (le reportage, l'enquête, l'analyse, le compte rendu d'audience ou de débat, la critique, etc.), le portrait est sans doute celui qui a le plus évolué. Et si un journal reflète son époque, la manière dont il traite des hommes et des femmes qui la façonnent est encore plus éloquente.
À l'origine, le portrait n'existe pas dans Le Monde : le journal rapporte les faits et les analyse, s'intéresse aux mouvements collectifs, rarement aux parcours individuels. A la mort de Joseph Staline, en 1953, un article déroule les éléments biographiques, sans rien dire de l'homme. Son caractère n'est évoqué que dans ce qu'on appelle alors «la chandelle» (l'analyse en «une»). Jusqu'à la fin des années 1970, les journalistes restent à distance des individus. S'ils retracent une vie, c'est lorsqu'elle s'éteint. La personnalité est décrite dans ce qu'elle a apporté au collectif. La «pâte humaine», l'intime et la vie privée, sont absents, hormis sous la plume de quelques pionniers comme Claude Sarraute qui inventent un nouveau genre, la rencontre.
Le milieu des années 1980, qui voient naître une société plus individualiste, marque un tournant. Quelques journalistes du Monde se livrent à un exercice inédit : «l'enquête sur». Ils prennent des semaines pour rencontrer l'entourage d'une personnalité, sa famille, ses amis, ses collaborateurs, afin d'en décrypter les ressorts. Souvent réalisée en tandem (Laurent Greilsamer/Daniel Schneiderman, Bertrand Le Gendre/Edwy Plenel) «l'enquête sur» fourmille d'informations inédites et fait l'objet d'une écriture très soignée. En témoigne l'article sur Raymond Barre, réalisé en 1985, quatre ans après son départ de Matignon, dans des conditions optimales en termes de moyens et de temps. Selon l'un des deux auteurs, même l'ancien Premier ministre y avait découvert des faits, concernant son père.
«L'enquête sur», un luxe de journaliste, demeurera. Mais tous les portraits recensés ici n'en relèvent pas. Car il y a bien d'autres façons d'aborder un individu, de la nécrologie qui fait appel aux souvenirs du rédacteur, à la rencontre, en passant par «l'angle» qui ne raconte que l'une des facettes d'un personnage complexe - c'est le cas ici de François Mitterrand dont nous n'avons retenu que le parcours idéologique.
Ce livre n'est pas exhaustif. Vous n'y trouverez pas tous ceux qui ont fait l'histoire des deux derniers tiers de siècle. Pourquoi Staline et pas Hitler ? Pourquoi Édouard Balladur et pas Valéry Giscard d'Estaing ? Les choix que nous avons faits reposent sur un parti-pris : privilégier le plaisir de lecture. A cette aune, les austères notices nécrologiques des premières décennies du Monde n'avaient pas leur place.
Il a fallu fouiller les archives du journal, constituées de différentes strates géologiques. Relire les pages «Histoire» qui ont mis la loupe pendant quelques années sur un événement ou une personnalité. Dénicher telle page anniversaire (les 50 ans de la mort de Joseph Staline). Profiter de l'enquête publiée à l'occasion d'une élection (Édouard Balladur). Laisser tomber ceux dont le portrait avait été tiré de manière trop précoce (Valéry Giscard d'Estaing). Et renoncer à ceux qui étaient passés entre les mailles du filet.
L'ordre chronologique, par date de publication, n'aurait pas eu de sens. Nous avons opté pour l'ordre alphabétique. Le lecteur devra faire la part des choses, en se reportant à l'année de parution : écrit en 2003, le portrait de Joseph Staline est évidemment très différent de ce qu'il eût été cinquante ans plus tôt. Inversement, celui d'Ho Chi Minh en 1969 est écrit à l'encre de la sympathie. Le portrait est l'exercice le plus personnel et le plus difficile qui soit pour un journaliste. Exceptionnellement, on ne lui demande pas de rester à distance. Il doit porter un regard personnel, se «mouiller» si l'on peut dire, en décortiquant ce qui fait son personnage et trouver son fil d'Ariane.
Une dernière observation, les portraits rassemblés dans ce livre sont essentiellement des hommes et, beaucoup plus rarement, des femmes. Durant les Trente Glorieuses, elles étaient même quasi absentes des colonnes du journal, en dehors de Golda Meïr et de quelques actrices. Depuis vingt ans, les portraits se conjuguent plus souvent au féminin. La femme, peu à peu, entrerait-elle dans l'Histoire ?

Présentation de l'éditeur :

Agnelli, Arafat, Berlusconi, Castro, Churchill, Clinton, Dali, Einstein, Gainsbourg, Gandhi, de Gaulle, Kennedy, Khomeiny, Mandela, Merkel, Mitterrand, Piaf, Pompidou, Sakharov, Sagan, Sartre, Thatcher, Tito, Trenet, Yourcenar... par les grandes plumes du Monde. Il y a les héros, les vrais, immortalisés depuis dans les manuels d'Histoire, mais qui, sur l'instant, avaient bien des défauts. De Gaulle est « sublime et intolérable », Winston Churchill « imprévisible et indiscipliné », Albert Einstein « mauvais mari et piètre père »... Les grandes figures de la politique française sont là, fouillées au scalpel, de Pierre Mendès France à Jacques Chirac. Mais voici Margaret Thatcher qui surgit en « une », Ronald Reagan qui s'efface, l'énigme Hu Jintao posée comme une équation à résoudre. Entre en scène Jim Harrison, l'ours des Grands Lacs, accompagné par une galaxie d'artistes, d'Arletty à Yourcenar... Voilà Coluche surgi par effraction dans une France incertaine. Et Depardieu, le voyou devenu star. Les héros sombres ont aussi leur place dans ce Panthéon d'encre et de papier, comme Eva Peron, icône trouble de l'Argentine ou Khomeiny, qui fomente son retour en Iran dans les rues de Neauphle-le-Château. Une pléiade d'êtres complexes, fous, vaniteux, géniaux. Sous la direction de Marie-Pierre Subtil et Didier Rioux

À propos de cette édition

• Éditeur: Les Arènes
• Date d'édition: 2011
• ISBN 10: 2352041376
• ISBN 13: 9782352041375
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 570