Extrait :
Extrait de l'avant-propos
Certaines affaires me laissent un goût d'inachevé.
La justice «est passée», selon la formule, mais... en coup de vent, dirait-on. A-t-elle vu de la lumière, jeté un oeil, avant de vite, vite repartir ?
Alors même que ces affaires ont duré des années, des dizaines d'années parfois, alors qu'elles ont donné lieu à de multiples procès, appels et tentatives de cassation. Comme si la justice, après en avoir fait une montagne, s'était de guerre lasse résolue à accoucher d'une souris. Faute de preuves ? Parfois. Mais grâce, surtout, au talent des avocats de la défense et à l'indéniable intelligence de certains accusés, qui s'en sont admirablement sortis.
Aujourd'hui, ils sont libres. Les victimes, elles, sont mortes. On ferme le ban ?
Non. C'est le thème de ce nouvel opus d'enquêtes. Car le doute persiste.
Le doute, c'est le droit de reposer toutes les questions, de reprendre un à un les éléments de l'enquête et du procès, de les remettre en perspective.
Pour comprendre, et tenter de lever le doute, justement.
J'ai constaté qu'en France, si on a parfaitement le droit de clamer qu'un innocent est en prison, l'inverse n'est pas possible. Si on a un doute sur l'innocence d'une personne qui a été «blanchie», on ne peut... que se taire.
Est-ce normal ?
Non, mais c'est comme ça, en vertu du sempiternel adage : «On n'a pas le droit de commenter une décision de justice.»
Il y a maldonne, pourtant. On a le droit ! Que dit la loi ? L'article 434-25 du Code pénal sanctionne «le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance».
Mais l'alinéa suivant précise que ces dispositions «ne s'appliquent pas aux commentaires techniques ni aux actes, paroles, écrits ou images de toute nature tendant à la réformation, la cassation ou la révision d'une décision».
Je respire ! Le fait de «douter» ne jette en rien le moindre discrédit sur notre justice, ni ne pose la question de son indépendance. Alors, coupable, ou non coupable, Dany Leprince, le «Boucher de la Sarthe» ? Et Jacques Viguier, le professeur de droit toulousain dont la femme, Suzy, n'a jamais été retrouvée ? Que dire de cet étrange Eion Bailey, qui croisa la route de Sophie Toscan du Plantier peu de temps avant qu'elle ne meure massacrée ? Par lui ? Et Alexandre Despal-lières, un peu escroc, un peu gigolo, est-il cet empoisonneur en série qu'on nous présente ? André Bamberski, enfin, a-t-il eu raison de faire kidnapper le Dr Krombach, condamné par contumace pour le meurtre de la petite Kalinka ?
Présentation de l'éditeur :
Dany Leprince est-il réellement innocent ? Ou est-il bien le quadruple meurtrier que la justice a condamné ?
Pourquoi Jacques Viguier a-t-il fait disparaître le matelas de sa femme s’il n’a pas fait disparaître... sa femme ?
Pourquoi Ian Bailey, qui s’est vanté du meurtre de Sophie Toscan du Plantier, est-il encore en liberté ?
Comment un serial violeur comme le Dr Krombach a-t-il pu si longtemps échapper à la justice ?
Alexandre Despallières, mi-escroc, mi-gigolo, a-t-il tué son richissime amant, le producteur d’Elton John ?
Dans toutes ces affaires criminelles récentes, même lorsque la justice est passée, subsiste un doute. Karl Zéro s’est rendu sur les lieux, a rencontré les protagonistes, mené sa propre enquête et livre son intime conviction. Quitte à déplaire. Quitte à surprendre. Quitte à convaincre.
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