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Extrait :
Extrait du prologue
On a beau être en décembre, la journée est si radieuse que les Bordelais seraient presque tentés de déjeuner dehors. Alors qu'en face des touristes mitraillent l'élégant palais de Rohan, deux hommes font connaissance dans une brasserie de la place Pey-Berland : l'un des juges d'instruction les plus célèbres de France, Renaud van Ruymbeke, et le maire de Neuilly, Nicolas Sarkozy.
On est en 1999. En pleine traversée du désert, l'ancien ministre du Budget d'Édouard Balladur a accepté l'invitation de l'École nationale de la magistrature (ENM), qui lui a proposé de débattre avec le juge rennais. «Avant de participer au débat de l'après-midi, il est de coutume que les invités déjeunent ensemble dans un bon restaurant de la ville en compagnie des principaux cadres de l'école. C'est toujours un moment agréable et privilégié, surtout pour l'homme politique qui se prépare à affronter tout l'après-midi des apprentis magistrats dont il est faible de dire qu'ils ont souvent une vision caricaturale de la politique» raconte Nicolas Sarkozy dans Libre. De son côté, Renaud van Ruymbeke n'est «pas très enthousiaste». Un tel déjeuner est contraire à ses habitudes. Il a toujours préféré garder ses distances avec les politiques. L'ENM insiste. Il finit par céder.
Nicolas Sarkozy arrive en retard au restaurant. Rapidement, il tombe sous le charme du magistrat assis à sa droite : «Je le trouvai intelligent, avec un humour qui me surprenait et une assez grande ouverture sur nombre de sujets.» Chez le juge, c'est plutôt l'agacement qu'on perçoit : «Il m'assaillait de questions : " Et vous aimez bien le vélo ? Vous connaissez La Baule ? "» Quitte à passer pour un bêcheur, van Ruymbeke se refuse à copiner et manifeste «une certaine froideur» durant le repas. Pourtant, les questions continuent à pleuvoir : «Alors comme ça, vous êtes à Rennes. Vous devez aller voir des matches au stade de la Route de Lorient ?» Renaud van Ruymbeke en rit encore : «Je ne pouvais lui dire : " J'adore le foot ", car je ne voulais pas qu'il me propose qu'on y aille ensemble !» Dans une tentative désespérée pour échapper à son nouvel ami, il finit par lui répondre : «J'aimais le football avant qu'il n'y ait toutes ces histoires d'argent qui ont fini par tout pourrir.»
«Sa répartie me stupéfia proprement» écrit Nicolas Sarkozy, à mille lieues de penser que son interlocuteur le mène en bateau. Personne n'ignore alors la passion du magistrat pour le foot. Depuis son arrivée à Rennes, tous les samedis après-midi, il rejoint les avocats de l'équipe amateur du Juri Sport. Sanglé dans son maillot bleu ciel, aux couleurs du Crédit lyonnais, il joue libero, quand il n'assiste pas aux matches des Rouge et Noir. L'édile de Neuilly trouve «une telle aversion pour les " histoires d'argent "[...] singulière pour un homme qui, à l'époque, était candidat au poste de premier juge d'instruction au Pôle financier à Paris, où les histoires d'argent se trouvent justement être le quotidien. [...] Un magistrat instructeur doit poursuivre et dénicher la malhonnêteté avec équité et mesure. Celle-ci est-elle possible si on porte en soi une telle forme de répulsion ?»
Présentation de l'éditeur :
On a beau être en décembre, la journée est si radieuse que les Bordelais seraient presque tentés de déjeuner dehors. Alors qu'en face des touristes mitraillent l'élégant palais de Rohan, deux hommes font connaissance dans une brasserie de la place Pey-Berland : l'un des juges d'instruction les plus célèbres de France, Renaud van Ruymbeke, et le maire de Neuilly, Nicolas Sarkozy.
On est en 1999. En pleine traversée du désert, l'ancien ministre du Budget d'Édouard Balladur a accepté l'invitation de l'École nationale de la magistrature (ENM), qui lui a proposé de débattre avec le juge rennais. «Avant de participer au débat de l'après-midi, il est de coutume que les invités déjeunent ensemble dans un bon restaurant de la ville en compagnie des principaux cadres de l'école. C'est toujours un moment agréable et privilégié, surtout pour l'homme politique qui se prépare à affronter tout l'après-midi des apprentis magistrats dont il est faible de dire qu'ils ont souvent une vision caricaturale de la politique» raconte Nicolas Sarkozy dans Libre. De son côté, Renaud van Ruymbeke n'est «pas très enthousiaste». Un tel déjeuner est contraire à ses habitudes. Il a toujours préféré garder ses distances avec les politiques. L'ENM insiste. Il finit par céder.
Nicolas Sarkozy arrive en retard au restaurant. Rapidement, il tombe sous le charme du magistrat assis à sa droite : «Je le trouvai intelligent, avec un humour qui me surprenait et une assez grande ouverture sur nombre de sujets.» Chez le juge, c'est plutôt l'agacement qu'on perçoit : «Il m'assaillait de questions : " Et vous aimez bien le vélo ? Vous connaissez La Baule ? "» Quitte à passer pour un bêcheur, van Ruymbeke se refuse à copiner et manifeste «une certaine froideur» durant le repas. Pourtant, les questions continuent à pleuvoir : «Alors comme ça, vous êtes à Rennes. Vous devez aller voir des matches au stade de la Route de Lorient ?» Renaud van Ruymbeke en rit encore : «Je ne pouvais lui dire : " J'adore le foot ", car je ne voulais pas qu'il me propose qu'on y aille ensemble !» Dans une tentative désespérée pour échapper à son nouvel ami, il finit par lui répondre : «J'aimais le football avant qu'il n'y ait toutes ces histoires d'argent qui ont fini par tout pourrir.»
«Sa répartie me stupéfia proprement» écrit Nicolas Sarkozy, à mille lieues de penser que son interlocuteur le mène en bateau. Personne n'ignore alors la passion du magistrat pour le foot. Depuis son arrivée à Rennes, tous les samedis après-midi, il rejoint les avocats de l'équipe amateur du Juri Sport. Sanglé dans son maillot bleu ciel, aux couleurs du Crédit lyonnais, il joue libero, quand il n'assiste pas aux matches des Rouge et Noir. L'édile de Neuilly trouve «une telle aversion pour les " histoires d'argent "[...] singulière pour un homme qui, à l'époque, était candidat au poste de premier juge d'instruction au Pôle financier à Paris, où les histoires d'argent se trouvent justement être le quotidien. [...] Un magistrat instructeur doit poursuivre et dénicher la malhonnêteté avec équité et mesure. Celle-ci est-elle possible si on porte en soi une telle forme de répulsion ?»
Jamais président français n'a entretenu rapport si ambigu avec la justice. Nicolas Sarkozy tient ferme les rênes de l'institution judiciaire afin de servir ses intérêts tant politiques que privés. Mieux vaut donc être son ami ou son allié, ainsi que peuvent s'en féliciter les Tapie, Clavier, Bettencourt ou autres bénéficiaires de la Françafrique. Faisant fi de la tradition républicaine, il est d'ailleurs le premier chef de l'État à poursuivre ses adversaires au pénal alors que sa fonction le rend, lui, inattaquable.
Dorothée Moisan révèle comment Nicolas Sarkozy s'y est pris pour contrôler la machine judiciaire et le traitement des affaires. Dès son passage à l'Intérieur, il a placé aux postes-clés ses hommes, la plupart issus de la droite dure. Il a fait de l'armée des victimes son fonds de commerce électoral, au gré des faits divers. Tolérance zéro, mais pour qui ?
Nourrie de nombreux portraits et de confidences inédites, la première enquête sur ce sujet dresse, par son ampleur et son sérieux, le tableau glaçant d'une grande dame aux yeux bandés.
Dorothée Moisan est journaliste depuis onze ans à l'Agence France-Presse. Après avoir exercé à Toulouse, Washington et Bruxelles, elle traite des affaires judiciaires au Palais de Justice de Paris. Elle a notamment couvert le procès Clearstream.
Dorothée Moisan révèle comment Nicolas Sarkozy s'y est pris pour contrôler la machine judiciaire et le traitement des affaires. Dès son passage à l'Intérieur, il a placé aux postes-clés ses hommes, la plupart issus de la droite dure. Il a fait de l'armée des victimes son fonds de commerce électoral, au gré des faits divers. Tolérance zéro, mais pour qui ?
Nourrie de nombreux portraits et de confidences inédites, la première enquête sur ce sujet dresse, par son ampleur et son sérieux, le tableau glaçant d'une grande dame aux yeux bandés.
Dorothée Moisan est journaliste depuis onze ans à l'Agence France-Presse. Après avoir exercé à Toulouse, Washington et Bruxelles, elle traite des affaires judiciaires au Palais de Justice de Paris. Elle a notamment couvert le procès Clearstream.
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- ÉditeurEditions du Moment
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2354170963
- ISBN 13 9782354170967
- ReliureBroché
- Nombre de pages283
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Éd. du Moment
(2010)
ISBN 10 : 2354170963
ISBN 13 : 9782354170967
Neuf
Paperback
Quantité disponible : 7
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Evaluation vendeur
Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Fils d'avocate, avocat lui-même, Nicolas Sarkozy entretient un rapport aussi étroit qu'inédit avec la justice. Alors que ses prédécesseurs à l'Elysée répugnaient à s'y frotter, il en a fait son domaine réservé. Depuis mai 2007, il a repris en main l'institution judiciaire afin de servir ses objectifs politiques, mais aussi privés. Ainsi, il est le premier président français à avoir poursuivi ses adversaires au pénal, alors qu'il est lui-même inattaquable. Qu'ils s'appellent Tapie, Clavier ou Bongo, ses amis sont bien mieux servis par la justice que le citoyen lambda. Quant aux affaires comme Bettencourt ou l'Angolagate, elles ont montré que l'Elysée ne se tenait jamais loin des prétoires. Propulsé au pouvoir par la vague sécuritaire de 2002, Nicolas Sarkozy a fait des victimes et des faits divers un véritable fonds de commerce. Sa détermination envers les " voyous " n'a d'égal que sa défiance des juges, présentés comme une dangereuse bande de laxistes. Son monde idéal est un monde sans juges d'instruction. Sans eux, pas d'affaire Karachi, et surtout, la paix judiciaire pour les patrons et les politiques. - Nombre de page(s) : 1 vol. (283 p.) - Poids : 427g - Langue : fre - Genre : Pamphlets politiques Faits de société, Témoignages, Actualité, Biographies. N° de réf. du vendeur LNPR202042
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ISBN 13 : 9782354170967
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Fils d'avocate, avocat lui-même, Nicolas Sarkozy entretient un rapport aussi étroit qu'inédit avec la justice. Alors que ses prédécesseurs à l'Elysée répugnaient à s'y frotter, il en a fait son domaine réservé. Depuis mai 2007, il a repris en main l'institution judiciaire afin de servir ses objectifs politiques, mais aussi privés. Ainsi, il est le premier président français à avoir poursuivi ses adversaires au pénal, alors qu'il est lui-même inattaquable. Qu'ils s'appellent Tapie, Clavier ou Bongo, ses amis sont bien mieux servis par la justice que le citoyen lambda. Quant aux affaires comme Bettencourt ou l'Angolagate, elles ont montré que l'Elysée ne se tenait jamais loin des prétoires. Propulsé au pouvoir par la vague sécuritaire de 2002, Nicolas Sarkozy a fait des victimes et des faits divers un véritable fonds de commerce. Sa détermination envers les " voyous " n'a d'égal que sa défiance des juges, présentés comme une dangereuse bande de laxistes. Son monde idéal est un monde sans juges d'instruction. Sans eux, pas d'affaire Karachi, et surtout, la paix judiciaire pour les patrons et les politiques. - Nombre de page(s) : 1 vol. (283 p.) - Poids : 427g - Langue : fre - Genre : Pamphlets politiques Faits de société, Témoignages, Actualité, Biographies. N° de réf. du vendeur N9782354170967
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