Dans le secret du Conseil des ministres - Enquête dans les coulisses du salon Murat, du Général de Gaulle à Nicolas Sarkozy - Couverture souple

Bonte, Bérengère

Couverture souple

ISBN 10 : 2354171153 ISBN 13 : 9782354171155

Editeur : EDITIONS DU MOMENT, 2011

Synopsis

Titre: Dans le secret du Conseil des ministres - Enquête dans les coulisses du salon Murat, du Général de Gaulle à Nicolas Sarkozy
Année d'édition: 2011
Etat: Occasion - Très bon
ISBN : 9782354171155
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A propos du livre

Extrait :

PLANCHES ET TRÉTEAUX

Son imposante chaîne d'argent sur la poitrine, l'huissier ouvre la route aux personnels de l'Élysée qui arrivent comme chaque mardi soir dans le hall, les bras chargés du matériel stocké aux anciennes écuries. On dépose un tréteau, puis l'autre. Comme à la kermesse. Chaque planche serrée contre la suivante. Le temps de dérouler le grand morceau de feutrine beige qui fait office de nappe, en moins d'une heure, voilà installé le mobilier en kit du Conseil des ministres de la cinquième puissance économique mondiale. Les huissiers disposent les sous-mains, les cartouches portant le nom de chaque ministre. La pendulette de voyage à deux faces - pour que le Président et le Premier ministre puissent lire l'heure en même temps. Malin ! Sans oublier la sonnette secrète du secrétaire général de l'Élysée, avec le long fil qui pendouille sur sa petite table à l'écart, pour demander l'ouverture des portes à la fin. Privilège suprême... ô combien jalousé. À chaque place également, de quoi écrire : crayon à papier pour les ministres, crayon de couleurs à deux mines pour le couple exécutif. Rouge d'un côté, bleu de l'autre. «Sans doute un reste de la collection Jacques Chirac, raille un ministre sarkozyste. On n'en trouve plus que chez les bouchers et... à l'Élysée.»
Nicolas Sarkozy, on s'en doute, n'a jamais trouvé très adaptée cette installation de fête à neu-neu sous les ors de la République. Il n'a quand même pas bataillé pendant vingt ans pour se retrouver, une fois élu, dans ce mobilier de zone commerciale. Dès le premier jour, lorsque Serge Lasvignes, le secrétaire général du gouvernement, vient l'«initier», il imagine un grand coup de balai. «Il n'aime pas le côté poussiéreux» dit, avec une pointe d'ironie, le secrétaire général du gouvernement. Il précise : «le côté sarcophage». Nouveau sourire de l'interviewé. La salle du Conseil aurait-elle quelque chose de «Sarkophage» ? Les lieux du pouvoir ont-il tant d'importance pour l'actuel patron de la maison France ? Manifestement oui. Le Président ne se remet pas de la modernité de La Moncloa à Madrid. Depuis qu'il a pénétré dans le siège du gouvernement espagnol, il rêve de la même scénographie à Paris, des écrans à chaque place, de quoi suivre l'exposé du ministre avec graphiques en 3D et cartes interactives. Comme au XXIe siècle, quoi ! Zapatero en a, Merkel aussi en Allemagne. Même le gouvernement estonien n'utilise plus une seule feuille de papier ! Alors pourquoi pas lui ? Las ! Le salon Murât n'est pas une salle de réunion, c'est un lieu de passage, un couloir, certes chic, mais un couloir quand même, qui mène à la grande salle des fêtes du Palais. Une fois les tréteaux repliés, des câbles d'ordinateur sortant du sol risqueraient d'envoyer au tapis la première reine en talons aiguilles ou le diplomate qui passerait par là. Impensable. Comme au Palais aucune autre pièce n'est assez vaste pour accueillir ces grandes réunions hebdomadaires, on songe un temps s'installer sur l'autre trottoir, à l'hôtel Marigny - on le fait déjà les jours d'arbre de Noël de l'Élysée lorsqu'il faut dégager l'espace autour de la grande salle des fêtes. Évidemment moins chic. Et tout aussi «poussiéreux». Le Président se fait donc une raison et se console en contemplant ce salon qui porte quand même le nom du beau-frère de Bonaparte. Jouissif.

Présentation de l'éditeur :

Ça commence par un café, une causerie entre ministres sous la verrière, des blagues de potache et des dossiers qu'on se transmet. Puis l'huissier annonce : «Monsieur le président de la République !» Les portes se ferment, l'ordre du jour du Conseil défile. Projets de loi, nominations et communications plus ou moins inspirées. Jusqu'à la touche finale, un compte rendu sans âme.
Mais que cache tant de formalisme ? Le débat démocratique a-t-il cours au salon Murât ? Y règle-t-on ses comptes ? Qui sont les bavards ou les taiseux, les bons élèves ou les cancres ? Quelle place pour les femmes, les ministres d'ouverture ou ceux de la société civile ? La gauche a-t-elle changé la donne ? Les différents présidents de la Ve ont-ils préservé, modernisé ou galvaudé ce rendez-vous instauré par le général de Gaulle ?
Un président, une cinquantaine de ministres, Premiers ministres ou secrétaires généraux de toutes les époques depuis 1959 ont raconté «leur» Conseil à Bérengère Bonté, qui a recoupé ces témoignages avec de très nombreuses archives inédites.
Des manifestations de Mai 68 aux nationalisations de 1981, du lyrisme d'André Malraux aux familiarités de Nicolas Sarkozy, en passant par le testament de Georges Pompidou, Dans le secret du Conseil des ministres révèle la comédie humaine et politique qui se joue dans le huis clos le mieux gardé de la République. Jamais filmé ni enregistré, mais... photographié en cachette par un ministre de Jacques Chirac.

Bérengère Bonté, journaliste à Europe 1, présente le Grand Journal de 8 heures. Elle a publié en 2010 Sain Nicolas, unique biographie de Nicolas Hulot.

À propos de cette édition

• Éditeur: EDITIONS DU MOMENT
• Date d'édition: 2011
• ISBN 10: 2354171153
• ISBN 13: 9782354171155
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 230