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Extrait :
Scène 1
Cellule vide au levé de rideau. Un bruit de clés et de verrous. Pas un bruit, pas une parole. Un détenu (Damien) accompagné d'un gardien, entre sur le devant de la scène, par la gauche. Sans un mot, le gardien ouvre la porte de la cellule. Le détenu, l'air agacé et résigné, entre. Le gardien referme et repart, par la droite. Après s'être rendu au fond et avoir regardé avec difficulté par la fenêtre haute, le détenu se laisse tomber sur sa paillasse (celle de droite). Toujours muet, toujours absent, toujours... vide, il s'endort. Les lumières s'éteignent un temps indéterminé (mais bref pour la pièce).
Les lumières se rallument doucement. Bruits de clés et de verrous. Des cris de protestation se rapprochent et font sursauter le dormeur. Un gardien pousse sans ménagement devant lui, un détenu avec un sac de sport à la main.
Le gardien :
- Avance ! Avance j ' te dis !
Le détenu :
- Oh ! C'est bon, ça va !
Il le fait entrer sans ménagement, dans la cellule.
Le détenu :
- Oh ! Calme chef ! J'ai pas besoin d'guide ; j' connais 1' chemin !
Le gardien (en sortant) :
- Contente-toi de défaire tes affaires et tiens-toi à carreaux ! J't'ai à l'oeil !
L'arrivant (jette son sac sur le lit libre et se retourne) :
- Salut ! Moi c'est Alain et toi ?
Le dormeur (d'un ton mi-agacé, mi-solennel) :
- Je m'appelle Decourtillac... Damien Decourtillac, mais vous n'êtes pas obligé de crier de la sorte, quand vous vous exprimez.
Alain :
- Te fâche pas ! J' crie pas, j' cause c'est tout ! (Et sur le même ton). Tu sais, tu peux m' dire «tu» ; y a des chances qu'on d'vienne intimes tous les deux, alors autant s'mett' à l'aise tout d'suite.
Damien :
- On verra. Pour le moment, ayez l'obligeance de faire moins de bruit ! J'aimerais dormir encore... de toute façon, ici, il n'y a que ça à faire. Alain :
- Hé ! Tu vas pas faire ta pouf ! Regardez-le, l'mijoré. Tu t' crois dans un quatre étoiles ? Tu t'es trompé d'adresse. Ici, tu t'lèves quand on te 1' dis et j' sais pas si t'as r'marqué mais y a pas d'Conchita pour faire ta paillasse pardon... ton lit. Alors autant s'mett' d'accord tout d'suite. J'suis pas un violent mais j'aime pas qu'on m'emmerde. Allez ! Serre m'en une (en tendant la main).
Damien :
- Je ne suis intime avec personne. Même plus avec mes proches alors... (Silence de celui qui a trop parlé). Allez ! Laissez-moi dormir.
Et il se retourne vers le mur.
Alain, la main suspendue dans le vide, reste hébété un instant puis lâche un souffle de dépit mais aussi, de rage contenue, et se dirige vers la fenêtre, mais comme il ne peut rien voir, que le ciel, il revient vers son lit et entreprend de ranger ses affaires dans l'unique armoire. Il a beaucoup d'affaires qu'il sort et range en vrac sur les étagères qui s'avèrent insuffisantes à son désordre. Alors, il pousse sans ménagement les vêtements bien rangés de Damien qui s'était retourné et voit le geste.
Présentation de l'éditeur :
Cellule vide au levé de rideau. Un bruit de clés et de verrous. Pas un bruit, pas une parole. Un détenu (Damien) accompagné d'un gardien, entre sur le devant de la scène, par la gauche. Sans un mot, le gardien ouvre la porte de la cellule. Le détenu, l'air agacé et résigné, entre. Le gardien referme et repart, par la droite. Après s'être rendu au fond et avoir regardé avec difficulté par la fenêtre haute, le détenu se laisse tomber sur sa paillasse (celle de droite). Toujours muet, toujours absent, toujours... vide, il s'endort. Les lumières s'éteignent un temps indéterminé (mais bref pour la pièce).
Les lumières se rallument doucement. Bruits de clés et de verrous. Des cris de protestation se rapprochent et font sursauter le dormeur. Un gardien pousse sans ménagement devant lui, un détenu avec un sac de sport à la main.
Le gardien :
- Avance ! Avance j ' te dis !
Le détenu :
- Oh ! C'est bon, ça va !
Il le fait entrer sans ménagement, dans la cellule.
Le détenu :
- Oh ! Calme chef ! J'ai pas besoin d'guide ; j' connais 1' chemin !
Le gardien (en sortant) :
- Contente-toi de défaire tes affaires et tiens-toi à carreaux ! J't'ai à l'oeil !
L'arrivant (jette son sac sur le lit libre et se retourne) :
- Salut ! Moi c'est Alain et toi ?
Le dormeur (d'un ton mi-agacé, mi-solennel) :
- Je m'appelle Decourtillac... Damien Decourtillac, mais vous n'êtes pas obligé de crier de la sorte, quand vous vous exprimez.
Alain :
- Te fâche pas ! J' crie pas, j' cause c'est tout ! (Et sur le même ton). Tu sais, tu peux m' dire «tu» ; y a des chances qu'on d'vienne intimes tous les deux, alors autant s'mett' à l'aise tout d'suite.
Damien :
- On verra. Pour le moment, ayez l'obligeance de faire moins de bruit ! J'aimerais dormir encore... de toute façon, ici, il n'y a que ça à faire. Alain :
- Hé ! Tu vas pas faire ta pouf ! Regardez-le, l'mijoré. Tu t' crois dans un quatre étoiles ? Tu t'es trompé d'adresse. Ici, tu t'lèves quand on te 1' dis et j' sais pas si t'as r'marqué mais y a pas d'Conchita pour faire ta paillasse pardon... ton lit. Alors autant s'mett' d'accord tout d'suite. J'suis pas un violent mais j'aime pas qu'on m'emmerde. Allez ! Serre m'en une (en tendant la main).
Damien :
- Je ne suis intime avec personne. Même plus avec mes proches alors... (Silence de celui qui a trop parlé). Allez ! Laissez-moi dormir.
Et il se retourne vers le mur.
Alain, la main suspendue dans le vide, reste hébété un instant puis lâche un souffle de dépit mais aussi, de rage contenue, et se dirige vers la fenêtre, mais comme il ne peut rien voir, que le ciel, il revient vers son lit et entreprend de ranger ses affaires dans l'unique armoire. Il a beaucoup d'affaires qu'il sort et range en vrac sur les étagères qui s'avèrent insuffisantes à son désordre. Alors, il pousse sans ménagement les vêtements bien rangés de Damien qui s'était retourné et voit le geste.
Ce théâtre, auquel nous convie l'auteur, est celui de la vie, de la vie quotidienne, contemporaine, même si l'on se croit parfois au Moyen Âge ou, à l'inverse, dans un avenir improbable et lointain. Un théâtre qui, comme un cri dans une société décadente et sans horizon, en appelle à la promotion et à la réhabilitation de l'Homme et aussi, de la fraternité.
Un théâtre qui nous conduit au tréfonds de cette matière, aujourd'hui rare et précieuse, dans ce monde où le matérialisme triomphant écrase, comme un caillou dans sa chaussure, l'humain. Un théâtre qui, avec ces trois pièces, jette sa bouteille dans une mer sans fond où nous surnageons tous.
Entre utopie et pragmatisme, entre humour et dérision, entre fiction et réalité, un théâtre qui se lit... comme un livre.
Jean Tronson, de par son expérience professionnelle et associative, baigne dans le bouillon de cultures différentes, parfois opposées, qui nourrit et sollicite à la fois, son aversion pour l'injustice, la mauvaise foi et sa volonté d'être, contre tous les obscurantismes, l'avocat de la lumière.
Politique, culture, médias, management, pub, prison, sans papiers, écorchés, réfugiés... autant d'expressions de l'arbitraire, du conditionnement et de la manipulation qui, dans l'éventail le plus large de la condition sociale, jalonnent son parcours depuis de nombreuses années.
Pas étonnant si cet adepte de la course à pied, Castelthéodoricien d'adoption depuis trois décennies, militant de la Ligue des Droits de l'Homme, auteur de chansons libertaires et humanistes, déclare sans rire mais aussi, sans pleurer : l'Homme ne me déçoit jamais... je n'attends rien de lui.
Un théâtre qui nous conduit au tréfonds de cette matière, aujourd'hui rare et précieuse, dans ce monde où le matérialisme triomphant écrase, comme un caillou dans sa chaussure, l'humain. Un théâtre qui, avec ces trois pièces, jette sa bouteille dans une mer sans fond où nous surnageons tous.
Entre utopie et pragmatisme, entre humour et dérision, entre fiction et réalité, un théâtre qui se lit... comme un livre.
Jean Tronson, de par son expérience professionnelle et associative, baigne dans le bouillon de cultures différentes, parfois opposées, qui nourrit et sollicite à la fois, son aversion pour l'injustice, la mauvaise foi et sa volonté d'être, contre tous les obscurantismes, l'avocat de la lumière.
Politique, culture, médias, management, pub, prison, sans papiers, écorchés, réfugiés... autant d'expressions de l'arbitraire, du conditionnement et de la manipulation qui, dans l'éventail le plus large de la condition sociale, jalonnent son parcours depuis de nombreuses années.
Pas étonnant si cet adepte de la course à pied, Castelthéodoricien d'adoption depuis trois décennies, militant de la Ligue des Droits de l'Homme, auteur de chansons libertaires et humanistes, déclare sans rire mais aussi, sans pleurer : l'Homme ne me déçoit jamais... je n'attends rien de lui.
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- ÉditeurCARREFOUR NET
- Date d'édition2012
- ISBN 10 2354510950
- ISBN 13 9782354510954
- ReliureBroché
- Nombre de pages296
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Théâtre De L'humain
Edité par
Carrefour Du Net
(2012)
ISBN 10 : 2354510950
ISBN 13 : 9782354510954
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Description du livre Etat : Très bon. Merci, votre achat aide à financer des programmes de lutte contre l'illettrisme. N° de réf. du vendeur 2557202101072ZBC12354510950
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