Dictionnaire français/français: Dictionnaire de la langue française démantelée - Couverture souple

Tronson, Jean

Couverture souple

ISBN 10 : 2354511337 ISBN 13 : 9782354511333

Editeur : Carrefour du Net, 2012

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'avant-propos

Pourquoi un dictionnaire de français-français ?

La démarche est plus qu'un mouvement d'humeur, c'est un cri d'alarme et même s'il a peu de chances d'être entendu, dans ce désert de matérialisme ouaté, il aura le mérite d'exister.
Se taire, c'est être complice, c'est de la non-assistance à institution en danger.

Une langue est vivante, lorsqu'elle est encore utilisée, certes, mais aussi lorsqu'elle progresse.

Bien sûr, l'anglais mange peu à peu le français, entre autres langues et ce, sans nécessité de livrer aucun combat, grâce à l'approbation et à la collaboration active des autochtones eux mêmes, le snobisme, la mode et les médias, oeuvrant dans le même sens, comme un seul homme.

C'est ce qui s'appelle, se couper la langue.

Et pourtant, l'enjeu est d'importance car l'émergence d'une langue précise, subtile et nuancée, ce dont le français peut se targuer, encore, mais plus pour longtemps, est déterminante de l'évolution de la société des hommes.

Faire entrer, inéluctablement, dans l'esprit des gens, les outils que sont des mots spécialement fabriqués, à la forge d'un libéralisme débridé (on ne dit plus «capitalisme» ; liberté, ça sonne mieux que capital) pour élever le temple de la docte toute puissante et hégémonique finance, divinité sauveuse des pauvres payeurs, qui veulent racheter leurs actions, même (et surtout) si elles sont mauvaises, et leurs cours, dévalorisés.

Consciemment ou non, c'est bien l'influence de cette pensée souverainiste qui a modelé et réduit notre langue à cette «chose» qui lui est soumise et dévouée, et qui lui permet de répandre sa doctrine, sournoisement et en toute invisibilité, dans la tête des humains, devenus «consommateurs».

Propos excessif ? Ne pas oublier que nous pensons avec des mots et que, de la finesse du langage, dépend la finesse de l'esprit.

Ceux qui ont entre les mains, la destinée du monde, le savent bien et c'est aussi pour infléchir, très modestement, mais en individu conscient et donc, responsable, cette dérive insidieuse, que je commets ce dictionnaire.

Quand l'anglais aura-t-il définitivement supplanté ses rivales ? Il est probable que nous assistions (notre postérité plus sûrement) à un amalgame progressif des langues majoritaires, et c'est très bien. La fusion, plutôt que le diktat, est une perspective acceptable.

Ce qui ne l'est pas, c'est le dépeçage irresponsable et quasi-programmé, d'une langue maternelle par ses propres enfants.

Une langue est cohérente et s'enrichit, lorsqu'elle se transforme naturellement, au gré de l'évolution des connaissances, de la philosophie, des techniques, du quotidien, en un mot, de la société.

Après des millénaires de maturation ; après un acquis qui lui permet, dans tous les temps et tous les modes, de ne trahir aucune pensée, aussi subtile soit-elle, le français subit depuis quelques décennies, les assauts et aussi, les conséquences, de la pensée unique, actrice de la marchandisation de la planète, de l'ultralibéralisme triomphant et de ses deux bras armés que sont les médias et la publicité.

La puissance de ceux-ci est telle, qu'il aura suffit, seulement, d'une ou deux générations pour amputer substantiellement la langue de Molière, lequel ne doit pas regretter d'être là où il est.

Présentation de l'éditeur :

D'aucuns diraient que l'objet que vous tenez entre vos mains, est un produit. Erreur ! C'est un livre ! Mais ce n'est pas que cela ; c'est avant tout un cri que les mêmes, appelleraient sans doute : un «bruit agressant» ou une «vibration pour bien-entendants».
Qu'importe ! Ce qui compte, c'est que ce cri réveille, autant ceux que l'on endort à longueur de journée, à longueur d'enfance, à longueur d'ondes (multi) médiatiques, que ceux qui ferment les yeux.
Un cri pour que cesse cette cacophonie aliénante, abusivement, mais toujours, appelée «Français».
Un cri, dans et pour la langue de Molière, avant qu'elle n'atteigne le seuil fatidique de la rigidité cadavérique, au-delà duquel, elle sera irrémédiablement et définitivement, langue de bois.

Auteur d'un livre qui, au travers de trois pièces de théâtre, en appelle à la raison, à la lucidité, à l'intelligence, mais surtout, au coeur, avec ce dictionnaire impertinent et pertinent, Jean TRONSON poursuit son combat contre l'obscurantisme et dénonce la dictature d'un langage unique qui, loin d'être anodin, s'est imposé en deux décennies à peine, dans un monde sous le joug total et totalitaire, d'un mercantilisme colonisateur.
Un langage qui a réduit notre parler et même notre écrit, à quelques mots et expressions «génériques», aseptisés comme un café trop corsé et trop robuste sans doute, qui, à force d'être passé et repassé au travers du filtre, est lui-même réduit, à une eau sale.
Dans un style à l'humour grinçant, mais salutaire, ce dictionnaire fait oeuvre de salubrité publique, car c'est bien avec des mots que les pensées se forment ou se déforment, et c'est bien avec le pouvoir des mots, que les pouvoirs forment... ou déforment.

À propos de cette édition

• Éditeur: Carrefour du Net
• Date d'édition: 2012
• ISBN 10: 2354511337
• ISBN 13: 9782354511333
• Reliure: Broché