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Extrait :
Sur une table, des oranges dans une corbeille. Sonia est échevelée, les cheveux mouillés, en peignoir, des traces de terre et de sang sur ses mains, son visage. Elle prend une orange et commence à la peler.
SONIA...
C'est tout noir dans ma tête. Je parle pour tenir debout.
Amour, haine, plaisir, rage... oui, rage. La vie, la mort s'affrontent. Gagnent ou perdent et la vie ne gagne pas souvent, seulement quand la mort est distraite. J'aurais voulu distraire la mort.
...
De l'air. De l'air...
...
J'ai vu une tâche sur le ciel. J'ai voulu l'effacer. J'ai voulu l'effacer.
Effacer, recommencer. Trouver un nouveau soleil.
L'eau monte de partout, tout est liquide. La vague est trop forte, je me noie.
Oïe ! Oie ! Oie !
...
- Bonjour Sonia. Ma mère va mieux grâce à toi, sois bénie.
Le gamin, il a quinze ans. Il me croise près du marché. Sa mère avait une drôle de fièvre depuis plusieurs jours. Je connaissais une recette, ça l'a guérie, il me bénit. Les herbes, ça guérit. Je fais ça souvent, je connais bien les herbes.
- Bonjour Sonia. Comme tu es belle, ce matin. Encore belle, toujours belle. Aïe ! Aïe ! Aie !
C'est l'épicier qui tous les jours me siffle quand je passe devant ses tomates. J'ai un cul de jeunesse.
...
Les jours se ressemblent en ce temps-là. En ce temps-là, le temps ne s'étire même pas, il passe, il coule au rythme du ruisseau. Les montagnes sont toujours à la même place, les rues sentent bon le soleil.
Dans le ciel, je vois voler une corneille.
Il y a quinze ans, vingt ans ou cinq mille ans, un jour dans ma vie ou un autre.
...
Amour, oui. Brûlure.
Pouvoir, sexe, humiliation. Corps à corps.
Je ne sais pas vraiment comment tout finira mais je sais quand tout a commencé. Ce jour où quelque chose vibre, où quelque chose d'inconnu s'insinue, où rien n'a changé, où tout a changé.
Présentation de l'éditeur :
SONIA...
C'est tout noir dans ma tête. Je parle pour tenir debout.
Amour, haine, plaisir, rage... oui, rage. La vie, la mort s'affrontent. Gagnent ou perdent et la vie ne gagne pas souvent, seulement quand la mort est distraite. J'aurais voulu distraire la mort.
...
De l'air. De l'air...
...
J'ai vu une tâche sur le ciel. J'ai voulu l'effacer. J'ai voulu l'effacer.
Effacer, recommencer. Trouver un nouveau soleil.
L'eau monte de partout, tout est liquide. La vague est trop forte, je me noie.
Oïe ! Oie ! Oie !
...
- Bonjour Sonia. Ma mère va mieux grâce à toi, sois bénie.
Le gamin, il a quinze ans. Il me croise près du marché. Sa mère avait une drôle de fièvre depuis plusieurs jours. Je connaissais une recette, ça l'a guérie, il me bénit. Les herbes, ça guérit. Je fais ça souvent, je connais bien les herbes.
- Bonjour Sonia. Comme tu es belle, ce matin. Encore belle, toujours belle. Aïe ! Aïe ! Aie !
C'est l'épicier qui tous les jours me siffle quand je passe devant ses tomates. J'ai un cul de jeunesse.
...
Les jours se ressemblent en ce temps-là. En ce temps-là, le temps ne s'étire même pas, il passe, il coule au rythme du ruisseau. Les montagnes sont toujours à la même place, les rues sentent bon le soleil.
Dans le ciel, je vois voler une corneille.
Il y a quinze ans, vingt ans ou cinq mille ans, un jour dans ma vie ou un autre.
...
Amour, oui. Brûlure.
Pouvoir, sexe, humiliation. Corps à corps.
Je ne sais pas vraiment comment tout finira mais je sais quand tout a commencé. Ce jour où quelque chose vibre, où quelque chose d'inconnu s'insinue, où rien n'a changé, où tout a changé.
- T'as qu'à m'appeler Beau Geste. Je t'emmène ?
- Beau Geste ?
Qu'il est beau son rire, qu'elles sont belles ses dents, ses lèvres. Dans ses yeux, je lis des graffitis d'or.
Je me promène rarement sur le port. Moi, c'est la campagne que j'aime, les arbres, les bêtes grosses ou petites, la lumière du vent dans les herbes et les arbres. Moi, c'est l'odeur de la terre dans mes poumons, la nuit la lune dans mon oeil et les pierres dressées entre son et silence.
On dit aussi que c'est dangereux pour les filles de traîner du côté des bateaux et des marins.
Devant Beau Geste, je commence délicieusement à comprendre pourquoi.
- Beau Geste ?
Qu'il est beau son rire, qu'elles sont belles ses dents, ses lèvres. Dans ses yeux, je lis des graffitis d'or.
Je me promène rarement sur le port. Moi, c'est la campagne que j'aime, les arbres, les bêtes grosses ou petites, la lumière du vent dans les herbes et les arbres. Moi, c'est l'odeur de la terre dans mes poumons, la nuit la lune dans mon oeil et les pierres dressées entre son et silence.
On dit aussi que c'est dangereux pour les filles de traîner du côté des bateaux et des marins.
Devant Beau Geste, je commence délicieusement à comprendre pourquoi.
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- ÉditeurAmandier
- ISBN 10 2355162107
- ISBN 13 9782355162107
- ReliureBroché
(Aucun exemplaire disponible)
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