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Extrait :
Le sujet de ces pages est la révolte. Ce qu'il y a en elle de politiquement énigmatique nous met en présence de ce qu'il y a de plus humain dans l'existence humaine. La révolte est un phénomène par certains côtés indéchiffrable car elle est en elle-même conceptuellement opaque. Il s'agit très précisément d'une chose qui échappe à toute définition tant qu'elle n'est pas devenue effective. Il n'y a donc pas, en ce sens, de pensée de la révolte, mais seulement des actes révoltants.
L'usure des formes - symboliques et matérielles - qui a permis au capital moderne du savoir de définir le cosmos de l'existence individuelle, au sein d'un dispositif complexe de sens, de discours et de liturgies, constitue l'univers historique et conceptuel de mon propos. L'affaiblissement de l'emprise analytique exercée par les figures clés de la politique moderne (État, classe, parti) et de sa grammaire juridique (contrat, souveraineté, constitution) représente à mes yeux un acquis théorique définitif. Pour tout dire, Dieu (le Léviathan) est indiscutablement mort (même) pour la politique, et il n'existe aucun moyen de le ressusciter. Ce processus de raréfaction implique prioritairement la désintégration de tous les obstacles que la modernité a dressés contre le pouvoir d'éradiquer la charge - naturellement -excentrique de l'existence humaine. Ce qui est en jeu, dans cette transformation du monde, c'est l'idée de la politique comme projet de modification de ce qui est, au moment où l'histoire et la société, à travers l'extension planétaire de la civilisation néo-libérale, deviennent des phénomènes naturels, et la situation immonde du monde, un destin inéluctable. On assiste à l'éclipsé générale de la nature politique des relations mondaines, au bénéfice de rapports qui excluent la possibilité de toute mutation, et ce déclin frappe l'hypothèse même d'une théorie générale de l'émancipation, capable de refréner la tension pléonexique de l'intérêt privé. Et pourtant, dans cette sorte de degré zéro de la politique où nous sommes jetés, au moment même de l'exfoliation biotechnologique de l'identité humaine, de la transformation du vivant en machine biologique et de sa sublimation dans l'univers symbolique de l'économie de marché, l'occasion d'une nouvelle connaissance ontologique de l'humain se laisse peut-être apercevoir. Il se pourrait que la fin de l'âge du projet politique nous permette ainsi d'ouvrir les yeux sur l'épaisseur politique constitutive du vivant-homme en tant que tel.
Présentation de l'éditeur :
L'usure des formes - symboliques et matérielles - qui a permis au capital moderne du savoir de définir le cosmos de l'existence individuelle, au sein d'un dispositif complexe de sens, de discours et de liturgies, constitue l'univers historique et conceptuel de mon propos. L'affaiblissement de l'emprise analytique exercée par les figures clés de la politique moderne (État, classe, parti) et de sa grammaire juridique (contrat, souveraineté, constitution) représente à mes yeux un acquis théorique définitif. Pour tout dire, Dieu (le Léviathan) est indiscutablement mort (même) pour la politique, et il n'existe aucun moyen de le ressusciter. Ce processus de raréfaction implique prioritairement la désintégration de tous les obstacles que la modernité a dressés contre le pouvoir d'éradiquer la charge - naturellement -excentrique de l'existence humaine. Ce qui est en jeu, dans cette transformation du monde, c'est l'idée de la politique comme projet de modification de ce qui est, au moment où l'histoire et la société, à travers l'extension planétaire de la civilisation néo-libérale, deviennent des phénomènes naturels, et la situation immonde du monde, un destin inéluctable. On assiste à l'éclipsé générale de la nature politique des relations mondaines, au bénéfice de rapports qui excluent la possibilité de toute mutation, et ce déclin frappe l'hypothèse même d'une théorie générale de l'émancipation, capable de refréner la tension pléonexique de l'intérêt privé. Et pourtant, dans cette sorte de degré zéro de la politique où nous sommes jetés, au moment même de l'exfoliation biotechnologique de l'identité humaine, de la transformation du vivant en machine biologique et de sa sublimation dans l'univers symbolique de l'économie de marché, l'occasion d'une nouvelle connaissance ontologique de l'humain se laisse peut-être apercevoir. Il se pourrait que la fin de l'âge du projet politique nous permette ainsi d'ouvrir les yeux sur l'épaisseur politique constitutive du vivant-homme en tant que tel.
La figure de la révolte suscite la méfiance. On lui préfère généralement celle de la révolution. Pour Pierandrea Amato, la révolte constitue au contraire le présupposé ultra-politique de toute politique véritable, car elle est ontologiquement inscrite en chacun. L'être ne peut en effet, selon lui, s'exprimer de meilleure manière gue dans sa propension essentielle à la révolte : il est l'être-révoltant.
En partie suscitée par les émeutes survenues dans les banlieues françaises en novembre 2005, la réflexion gue mène ici Amato se donne pour ambition de «saisir ce qui fait la valeur d'une révolte à ce point extrême que les mots lui font défaut.»
«L'être-révoltant est ce qui, au sein de l'humain, demeure éternellement indéfinissable. Il désigne une tension sans fin dans la finitude propre à ce qui est humain : une disposition inépuisable au changement.»
Pierandrea Amato enseigne la philosophie à la faculté de Philosophie et Lettres de l'université de Messina (Italie). En France a paru : Antigone et Platon, Mimesis, 2009.
En partie suscitée par les émeutes survenues dans les banlieues françaises en novembre 2005, la réflexion gue mène ici Amato se donne pour ambition de «saisir ce qui fait la valeur d'une révolte à ce point extrême que les mots lui font défaut.»
«L'être-révoltant est ce qui, au sein de l'humain, demeure éternellement indéfinissable. Il désigne une tension sans fin dans la finitude propre à ce qui est humain : une disposition inépuisable au changement.»
Pierandrea Amato enseigne la philosophie à la faculté de Philosophie et Lettres de l'université de Messina (Italie). En France a paru : Antigone et Platon, Mimesis, 2009.
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- ÉditeurNouvelles Editions Lignes
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2355260648
- ISBN 13 9782355260643
- ReliureBroché
- Numéro d'édition1
- Nombre de pages110
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La Révolte
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NOUVELLES LIGNE
(2011)
ISBN 10 : 2355260648
ISBN 13 : 9782355260643
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Description du livre Etat : Neuf. N° de réf. du vendeur 9782355260643
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