Extrait :
Le Gers, terre de traditions et de croyances
Si le célèbre d'Artagnan, dont la statue de bronze trône aujourd'hui au centre de l'escalier monumental d'Auch, en est sans conteste l'étendard le plus universel, l'histoire du Gers a débuté plusieurs milliers d'années avant que le mousquetaire gascon ne vienne fouler ces terres de légende. La capitale de ce département truculent, aussi célèbre pour ses collines que pour la richesse de sa gastronomie, tire son nom des Auscii, une tribu qui peuplait ce territoire avant l'arrivée des légions romaines. C'est ainsi tout naturellement que la cité gallo-romaine qui naît à l'époque est baptisée Augusta Auscorum. Intégrée au IIIe siècle dans la Novempopulanie, le fameux "pays des neuf peuples", la ville passe ensuite successivement sous domination wisigothe, mérovingienne puis carolingienne. Le pays gascon traverse les brumes médiévales, faisant d'Auch la capitale des comtes d'Armagnac et le théâtre des querelles entre les pouvoirs ecclésiastiques et seigneuriaux. Englobées dans le duché d'Aquitaine, ces terres du Sud-Ouest ne trouvent leur identité actuelle qu'en 1790, avec la création du département du Gers.
Fort de ses traditions, le Gers entre dans la modernité du XXe siècle avec l'aplomb de son histoire séculaire. Sillonné de vallons, bercé par l'eau de ses rivières, ce territoire généreux vibre d'une authenticité à contre-pied des bouleversements que vit alors la société tout entière. Le Gers de la Belle Époque est celui d'Auch, petite capitale locale qui, en moins de trente ans, troque le charbon et la vapeur contre le pétrole et l'électricité. Mais en 1900, le Gers est aussi et avant tout une terre rurale et pieuse, ancrée dans un quotidien paysan souvent rude. Un département de 240 000 habitants où le village, le hameau et la ferme restent les repères les plus solides au milieu d'un monde qui, irrémédiablement, est en train de changer.
Tiraillé entre ses traditions ancestrales et la modernité qui le pénètre chaque jour un peu plus, le Gers est victime d'un douloureux exode rural qui le videra peu à peu de ses forces vives. En quarante ans, entre 1881 et 1921, le département perd plus de 87 000 habitants. La seule ville d'Auch, qui comptait environ 14 000 âmes en 1881, n'en abrite plus que 12 000 cinq ans plus tard. Faut-il voir dans ces départs massifs le fantasme d'une vie moins laborieuse, véhiculé par cette nouvelle école publique qui, devenue gratuite et obligatoire, détourne les plus jeunes des champs de leurs aînés ? Ou est-ce le fruit du développement industriel qui, ne concernant que très peu le Gers, attire sa population vers les territoires voisins ? Au fond peu importe, puisque l'essentiel demeure : l'amour inconditionnel des Gersois pour leur terre, cet attachement viscéral qui transcende les frontières et les dispersions.
Pour une fois, une fois seulement, faisons mentir un proverbe gascon. Celui qui affirme que : Lo temps quei com l'arriu, ne s'arrevira pas ("Le temps est comme un ruisseau, il ne se retourne pas").
Invitons-nous à un voyage dans le temps. Direction la Belle Époque, le Gers d'antan. Une douce promenade aux côtés des vendangeurs et des gorgeuses d'oies. Une incursion joyeuse dans les ruelles des villages gascons, à l'heure des foires et des marchés, où les attelages à boeufs, témoins d'une époque qui s'efface doucement, croisent les premières automobiles. Une place à la veillée nous est réservée, au coin du feu, tout près de ces hommes et de ces femmes qui, il y a cent ans, faisaient vivre ces terres.
Présentation de l'éditeur :
Regroupant près de 350 cartes postales, Le Gers d'antan est une invitation
à un voyage dans le temps. L'ouvrage s'articule autour de huit chapitres
thématiques : Le temps des paysans ; La vie commerçante ; Le temps des
fabriques ; Villes et villages du Gers ; Un monde en pleine mutation ; La vie
quotidienne ; Le temps libre ; Fêtes et début du tourisme. Cet ouvrage propose
un panorama complet du Gers au début du siècle dernier.
Regroupant près de 350 cartes postales, Le Gers d'antan est une invitation
à un voyage dans le temps. L'ouvrage s'articule autour de huit chapitres
thématiques : Le temps des paysans ; La vie commerçante ; Le temps des
fabriques ; Villes et villages du Gers ; Un monde en pleine mutation ; La vie
quotidienne ; Le temps libre ; Fêtes et début du tourisme. Cet ouvrage propose
un panorama complet du Gers au début du siècle dernier.
L'iconographie provient des collections de cartes postales anciennes de
Jean-Claude Gremiaux et Jean-Claude Roraï, les deux fonds les plus
importants du département.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.