Extrait :
Extrait de l'introduction
Le tome II de cette série veut, comme le premier, consacré aux chalutiers ex-britanniques et ex-américains achetés à l'occasion des deux guerres mondiales, mais particulièrement actifs en 1939-1945, rendre hommage à des bâtiments négligés, voire oubliés, mais plus présents dans ces conflits, et, en tout cas, au moins aussi décisifs, que bien des cuirassés aux passerelles «étoilées».
Nulle trace de ces bâtiments réquisitionnés dans les prestigieux annuaires des flottes. Mais leur action filtre par bribes, dans les livres de souvenirs, dans des articles épars.
Il faut attendre les années soixante pour qu'à travers les publications du Service historique de la Marine ou les bulletins des Forces navales françaises libres émerge une vision plus large et mieux structurée de ces bâtiments réquisitionnés, mais toujours parents pauvres à côté de la «marine officielle».
Dans ces mêmes années, Henri le Masson et Jean Labayle-Couhat condescendent à les citer pour leurs éditeurs britanniques, mais avec un minimum de caractéristiques. En valent-ils la peine, à côté du Surcoût, du Dunkerque ou de la Jeanne d'Arc ?
Peu importe ou, au contraire, beaucoup.
Car ces bouffeurs d'océan ont navigué par les pires temps, en Atlantique, en Méditerranée, dans l'océan Indien, et bien ailleurs, dans le brouillard ou la mousson, pour escorter convois ou bâtiments isolés. Ce ne sont pas tant les actions prestigieuses à mettre à leur crédit qui comptent, même si elles ne sont pas négligeables, qu'une présence à la mer continuelle, harassante, avec un armement bien précaire, pour permettre que le ravitaillement passe et que l'ennemi sache que ses attaques ne seront pas sans risques pour lui. Dissuader et agir.
Les équipages de ces chalutiers et morutiers réquisitionnés sont soit des marins inscrits maritimes, qui connaissaient bien ces bateaux, parce que leur vie est justement de les faire naviguer, soit des réservistes, soit, plus rarement, des hommes de la Royale qu'on a affectés à leur bord.
Sitôt leur réquisition intervenue, ces bâtiments sont équipés à la hâte dans les arsenaux avec des canons sans âge et des grenadeurs stockés que leurs équipages apprendront bien vite à manier et à armer. Il leur faudra assimiler le rituel militaire des codes, des signaux, des transmissions et coordonner leur action avec celle des torpilleurs, contre-torpilleurs, escorteurs ou corvettes de la marine ou de la Royal Navy.
Biographie de l'auteur :
Gérard Garier vit dans le Var. Il est l'auteur de L'Odyssée technique et humaine du sous-marin en France en cinq volumes (Marines Éditions) qui lui valut le prix de l'Académie de marine en 2004.
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